Plus forte que mes démons - Tome 1

Chapitre 18 - Pour mon plaisir à moi

Brooks a été en rendez-vous d'affaire tout l'après-midi avec une de ses équipes, de ce fait j'ai été bien tranquille dans le bureau toute seule. J'ai pu notamment avancer sur le travail que j'avais en retard, et j'ai eu droit à une visite de Gage concernant mes heures supplémentaires que j'ai rattrapées en une matinée off. Maintenant que tout cela est réglé, je ferme la session sur mon ordinateur et éteins la lampe de mon bureau, quelqu'un toc à la porte, j'invite la personne à entrer, je suis étonnée de voir Sierra pénétré mon espace.

- Votre taxi vous attend en bas.

- Je vous remercie, bonne soirée.

Je récupère mes affaires et me précipite vers la porte, j'affiche un léger sourire à la garce de l'étage et m'engouffre dans l'ascenseur qui vient juste de s'arrêter. A l'intérieur, se trouve un homme, son parfum me donne envie de vomir, il sent le luxe, et fait remonter en moi des centaines de souvenirs que je réprime sur-le-champ. Une fois les portes ouvertes sur le hall, je me dépêche de sortir et de retrouver l'humidité ambiante et froide de l'extérieur. Le chauffeur du taxi m'ouvre la porte, avec un large sourire, je dirais que c'est une demande de Brooks.

A y regarder de plus près, nous sommes loin des taxis classiques. La voiture est une berline allemande, l'homme est habillé d'un costard et d'une cravate. Une montre luxueuse trône à son poignet et il est aux petits soins pour sa clientèle, puisqu'en plus de m'avoir ouvert la porte, il la ferme derrière moi. Il s'installe ensuite au volant, vérifie les réglages et accommode le chauffage à la chaleur déjà présente dans l'habitacle. Une fois qu'il est inséré dans la circulation, je me risque à lui poser la question.

- Où va-t-on ?

- Chez vous.

- La course.

- Déjà payé.

- D'accord.

Je me détends quelque peu mais pas vraiment, je suis toujours sur mes gardes et d'autant plus quand je ne connais pas la personne. La seule chose qui me rassure, c'est que Brooks a commandé cette voiture, j'en ai la confirmation par message, je lui en ai envoyé un discrètement au moment où le chauffeur a démarré la voiture. Il ralentit aux abords de mon immeuble, il s'arrête sur une place visiteur, il sort de la voiture et m'ouvre la portière, il n'essaye pas de me prendre la main pour m'aider à sortir, Brooks lui a donc donné des instructions très claires. Je fouille dans mon porte-monnaie et lui tend un billet de cinq dollars, il l'est refuse mais je lui fourre dans la poche de son costard et je pars en courant vers mon immeuble.

Une fois à l'abri derrière la vitre, je me retourne, voyant qu'il m'observe toujours je lui fais un petit signe de main auquel il répond. Je rigole en montant les marches en direction de mon appartement. J'ouvre la porte et avise l'heure sur mon téléphone, il me reste une trentaine de minutes pour me préparer avant que Brooks n'arrive. Je prends une douche rapide et en musique, mes cheveux n'étant pas sale, ils n'ont pas besoin que je les lave ce soir. Je sors de ma salle de bain, tout en chantonnant les répliques de « Bad liar » de Beyoncé et Shakira.

Une fois devant mon dressing je ne sais pas quoi mettre, je regarde d'un œil mauvais les robes suspendues dans la partie penderie. Je pourrais bien faire cet effort, je me ronge le sang jusqu'à prendre mon courage à deux mains. Je décroche la robe noire très élégante qui se trouve sur un ceintre. Je la passe et risque un coup d'œil dans le miroir. J'attrape mon boucleur et m'applique à former de belle boucle avec mes mèches rebelles. Une fois mon reflet me plaisant, j'applique un rouge à lèvres neutre sur mes lèvres et un peu de mascara à mes yeux, contente du résultat. Je resserre le foulard noir autour de mon cou et attrape le trench-coat beige se trouvant aussi dans ma penderie quand mon téléphone vibre sur mon bureau.