3 décembre : 8 : 55
Enfin dimanche ! Louane était épuisée ; qu'elle ne commençait le travail qu'à quatorze heures ce jour-là était agréable. Cela signifiait cependant passer la matinée avec ses frères et sœurs, ce qui était encore plus épuisant que de travailler. Elle aurait tellement apprécié pouvoir rester dans son lit toute la journée...
- Loulou, il est déjà neuf heures, Mel va te tuer si tu n'arrives pas ! cria Mia, sa sœur cadette, depuis l'autre côté de la porte.
Louane grogna et reposa la tête sur son oreiller, n'ayant absolument aucune envie de quitter le confort et la chaleur de son lit. Si seulement elle avait pu y rester jusqu'à la fin de l'année, dans l'espoir d'échapper à toutes les préparations des fêtes !
-Bon, elle se bouge les fesses, celle-là ? lâcha la voix de sa sœur aînée en tambourinant sur la porte.
-C'est bon, j'arrive ! Essaie de te lever à 5 heures 30 tous les matins, on en reparlera après !
De l'autre côté, Mélissa et Mia grognèrent toutes les deux quelque chose d'inaudible pour Louane, trop occupée à attraper Simba, son bébé golden retriever, dans ses bras pour le caresser. Il la suivit lorsqu'elle sortit de sa chambre, et ses deux sœurs protestèrent à nouveau, cette fois contre le fait qu'elle soit la préférée du chien de la famille.
-T'aurais pu prendre encore plus ton temps, maugréa Mia avec une mine boudeuse.
Cela faisait deux semaines qu'elle suppliait ses aînées de faire une virée shopping en ville. Si Mélissa avait accepté sans hésiter, Louane aurait quant à elle été reconnaissante de pouvoir y échapper. Malgré tout, cela faisait un long moment qu'elle n'avait pas passé du temps avec ses sœurs, et elle était prête à leur faire ce plaisir.
Ce fut ainsi qu'elles se retrouvèrent toutes les trois à Paris, en direction des Galeries Lafayette à la demande de Mélissa, qui comptait visiblement refaire toute sa garde-robe.
-Jusqu'à quelle heure est-ce que tu peux rester ? demanda l'ainée en regardant Louane.
-14 heures. On ferme à dix-neuf heures, vous pourrez dire aux parents de m'attendre pour manger ?
-Oui, alors ça, ce n'est pas sûr, répondit Mia avec malice.
Louane lui asséna un coup de poing dans le bras et sa petite sœur glapit, avant de faire un bond pour se cacher derrière Mélissa. Certains passants les regardèrent bizarrement, mais elles n'y prêtèrent pas attention. Elles s'y étaient habituées, depuis le temps que les gens s'étonnaient d'entendre leur accent Québécois...-Mel, quand est-ce qu'on rencontre ton copain ? demanda Louane, qui attendait ce moment depuis bien longtemps.
Elle avait été la première dans la confidence, mais seulement après avoir volé le portable de sa grande sœur et découvert les messages entre elle et son amoureux.
-Je pensais qu'il pourrait venir à Noël, en fait, répondit l'aînée, légèrement gênée.
Mia éclata de rire et claqua l'épaule de sa sœur (elle ne manquait jamais une occasion de frapper les différents membres de la fratrie).
-Tu as de la chance qu'on soit en public, sinon je t'aurais déjà mise par terre, maugréa Mélissa.Louane dut fournir un énorme effort pour ne pas rire au souvenir de sa sœur aînée, se faisant crier dessus par leurs parents la dernière fois que c'était arrivé. Si elle se souvenait bien, elle avait été privée de téléphone pendant une semaine.
-Non, mais sérieusement, tu penses vraiment que l'amener à Noël est une bonne idée ? Ça finit en catastrophe à chaque fois ! Entre Loulou et sa mauvaise humeur, les vieux oncles et tantes conservateurs et leur accent québécois, il ne va pas s'en sortir, le pauvre !
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Noël, c'est fantassetique
RomanceEve possède un café parisien rien qu'à elle, à l'abri de l'effervescence des fêtes. Ici, elle n'a pas besoin de repenser à son passé qui lui fait tant haïr Noël. Mais de là à passer décembre tranquillement, comme s'il s'agissait d'un mois comme les...