12 décembre

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Louane frissonna en entrant dans le café, jetant un dernier coup d'œil derrière son épaule. Elle n'avait dit à personne qu'elle avait croisé Auguste dans la rue la veille, n'avait pas parlé du fait qu'elle avait passé la journée à trembler.

Seule Eve semblait avoir remarqué, et pour être honnête, c'était une bonne raison pour qu'elle soit heureuse qu'il s'agisse du jour de congé de la belle brune. La dernière chose qu'elle souhaitait, c'était d'être questionnée à propos du traumatisme qui accompagnait son ancienne relation. Louane soupira, et posa sa veste et son sac dans le local réservé pour, avant de revenir préparer tout. Elle savait qu'Eve se trouvait juste au-dessus, probablement toujours en train de dormir, et cela suffisait à faire battre son cœur plus fort.

Pourquoi, après deux ans sans rien ressentir, avait-elle soudain l'impression que des papillons s'envolaient dans son ventre chaque fois qu'elle se trouvait à proximité de la belle brune ? Il lui semblait qu'elle avait commencé à se sentir comme cela lorsqu'Eve s'était ouverte à elle, lorsqu'elle s'était aperçue que la jeune femme n'était pas aussi calme et stable qu'elle ne le pensait. Peut-être avait-elle simplement besoin de voir la vulnérabilité de la belle brune pour laisser ses sentiments se révéler, car elle craignait que la même chose qu'avec Auguste se reproduise, si elle tombait amoureuse d'une personne aussi invulnérable alors qu'elle était brisée.

Yohan et Alex la rejoignirent vingt minutes plus tard, un peu avant l'ouverture, alors que la jolie blonde avait déjà quasiment fini de préparer les tables et les différentes pâtisseries que le Fantassetique proposait. La présence des deux autres obligea Louane à sortir de ses pensées afin de participer à la conversation, à contrecœur. Au moins, le sujet léger l'aidait à sortir Auguste et sa peur de le voir à nouveau de son esprit...

-Et toi, Lou, tu fais Noël où ? demanda Yohan en s'asseyant sur le rebord du comptoir.

-Honnêtement, j'espère ne pas faire Noël du tout, grommela Louane. Toute ma famille doit venir, mais j'espère que j'arriverai à m'échapper.

Elle n'avait absolument aucune envie d'entendre des oncles et tantes qu'elle ne voyait qu'une fois par an lui demander ce qu'elle faisait de sa vie puis la critiquer lorsqu'elle répondrait qu'elle travaillait dans un café parisien, alors qu'elle avait passé quatre ans de sa vie à étudier la psychologie. Enfin... la pire question était et serait toujours celle des amours. De plus, sa famille semblait déterminée à lui reprocher, ainsi qu'à ses frères et sœurs, de toujours vivre chez leurs parents à leur âge. Si seulement ils pouvaient comprendre à quel point il était dur de se trouver un logement dans Paris, et surtout en tant qu'étranger.

-Et vous ? demanda-t-elle, histoire que le sujet ne soit plus centré sur elle.

-Avec ma famille et celle de Théodore, répondit Yohan avec un grand sourire. Ils voulaient tous avoir les petits pour Noël, alors on s'est dit qu'on n'avait qu'à faire comme ça. En revanche, l'organisation est compliquée, les traiteurs ne font pas vraiment pour trente-cinq personnes un soir de Noël...

-Tu devrais embaucher Eve, suggéra Alex tout en sirotant un smoothie qu'il venait de se préparer.

-Comme si elle allait accepter de préparer un repas de Noël, se moqua Louane. Alex, qu'est-ce que tu comptes faire ?

-Avec mes parents et le mec de ma mère, j'imagine. Eve n'acceptera jamais de venir, elle est bien trop déterminée à rejeter la misère du monde sur le reste de la famille.

Louane ne savait pas si elle devait parler de ce que la belle brune lui avait confié quelques jours auparavant, peut-être qu'elle ne voulait pas que son petit frère sache à quel point elle pouvait être vulnérable.

Noël, c'est fantassetique Où les histoires vivent. Découvrez maintenant