Louane ne travaillait pas, ce jour-là. Sa mère et son père étant tous deux en congé, ils avaient insisté pour que toute la famille sorte pour se promener dans Paris, et achever toutes les courses de Noël quasiment deux semaines avant. La jolie blonde ne comprenait toujours pas l'utilité qu'ils y trouvaient, mais elle n'avait pas eu d'autre choix que d'accepter. Et puis... même si elle méprisait toutes ces courses de Noël, qui n'étaient à son avis qu'un gâchis, passer un peu de temps en famille leur ferait du bien à tous. Cela faisait des années qu'ils n'étaient pas sortis ensemble, tous les sept. En fait, Louane avait l'impression qu'elle n'avait pas vu son père depuis des semaines, alors même qu'ils vivaient dans la même maison.
-Dépêchez-vous de vous préparer, les filles, dit Olivier d'un ton pressé.
Au contraire de sa femme, qui ne s'inquiétait jamais d'être en retard, le père de la famille était toujours prêt en avance, et pressait ses enfants et sa femme pour qu'il en soit de même pour eux. Louane soupira, ouvrant les yeux d'un air paresseux. Elle aurait mille fois préféré traîner au lit plutôt que de devoir aller avec eux. Elle dormait à peine depuis plus d'une semaine, prenant plusieurs heures pour s'endormir et étant réveillée pas beaucoup plus tard pour aller travailler. Sa famille ne semblait cependant pas en mesure de le comprendre, puisqu'ils insistaient pour qu'elle se lève aux aurores pour... des courses de Noël... La jeune femme soupira, épuisée. Pourquoi ses parents ne pouvaient-ils pas simplement respecter sa haine envers cette fête ? Pourquoi fallait-il, malgré tout, et alors qu'ils savaient parfaitement ce qui la poussait à haïr autant Noël, qu'ils la forcent à participer aux festivités ?
A regret, Louane se leva et déposa une caresse sur la tête de Simba, toujours endormi sur son lit. Ce qu'elle enviait ce petit animal ! Avec un soupir, elle troqua son pyjama avec une chemise et un jean, bien qu'elle fût sûre qu'elle finirait complètement gelée dans cette tenue.
Pressés par le père de la famille, ils parvinrent à partir assez tôt pour avoir le train de 9 heures 42, ce qui paraissait à la fois tard et beaucoup trop tôt pour Louane. Elle marchait derrière les autres membres de sa famille, le regard rivé au sol, ses écouteurs enfoncés dans ses oreilles.
Elle ne leur avait toujours pas parlé de la présence d'Auguste à Paris, ou de leur rencontre, et elle savait qu'ils avaient remarqué que quelque chose n'allait pas. En particulier Mélissa, qui lui jetait constamment des regards inquiets. Louane allait devoir lui parler... elle ne voulait pas que sa sœur s'inquiète pour elle.
-Lou, dépêche-toi donc un peu, la rabroua son père, agacé qu'elle marche si lentement.
Parfois, la jolie blonde se sentait telle une enfant, toujours en train de se faire gronder dès qu'elle faisait quelque chose qui ne plaisait pas à ses parents. Ils n'auraient même pas dû pouvoir la forcer à venir, bon sang ! C'était exactement pour cela qu'elle aurait mille fois préféré travailler, être avec Eve et échanger des mots tellement banals, mais qui signifiaient pourtant tant pour la jeune femme. Elle soupira une fois de plus. Si elle continuait à regarder dans le vague de cette manière, ses frères et sœurs allaient encore jaser... Ce qu'elle aurait donné pour qu'ils se montrent moins curieux.
-Ça ne va pas, Loulou ? demanda sa mère d'un air inquiet.
Bon sang, elle aussi, elle avait remarqué ? Louane se mordit la lèvre, si seulement elle avait été capable de cacher ses sentiments ! Elle détestait souvent être si vulnérable, et si transparente. Danielle ne s'inquiéta pas plus lorsque sa fille hocha la tête avec un sourire confiant. Mélissa ne fut pas si simple à convaincre, car elle ralentit l'allure pour marcher à la même hauteur que sa petite sœur, qui fit tout son possible pour éviter son regard.
-Il y a quelque chose que tu ne me dis pas, fit-elle remarquer, l'air plus fatigué qu'autre chose.
C'avait été à elle de ramasser Louane à la petite cuillère après Auguste, puisqu'ils avaient déménagé et que la jolie blonde s'était donc éloignée physiquement de tous ses amis. Elle n'était pas sûre de pouvoir le faire une fois de plus, alors si cette Eve lui causait du tort, Mélissa ne tarderait pas à la confronter à ce propos. Personne ne touchait à sa petite sœur sans en sortir un peu amoché...
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Noël, c'est fantassetique
RomanceEve possède un café parisien rien qu'à elle, à l'abri de l'effervescence des fêtes. Ici, elle n'a pas besoin de repenser à son passé qui lui fait tant haïr Noël. Mais de là à passer décembre tranquillement, comme s'il s'agissait d'un mois comme les...