20 décembre

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Lorsque Louane arriva, ce jour-là, l'humeur d'Eve ne s'était pas arrangée. Pourtant, la jeune femme fit un effort et sourit à son amie. Louane n'avait pas à subir la colère d'Eve. Après tout, la jolie blonde était très loin d'être sa mère, et elle n'aurait jamais de propos similaires à ceux de Karine.

La jolie blonde ne sembla pas convaincue par la tentative de son amie, alors Eve s'approcha d'elle et l'embrassa tendrement. La jeune femme s'en voulait d'être aussi froide avec Louane alors qu'elle n'avait rien fait, mais elle ne pouvait pas s'en empêcher. Lorsqu'elle en voulait à quelqu'un, c'était généralement tout son entourage qui prenait.

-Salut, dit-elle doucement, entre deux baisers.

Eve ne l'avouerait jamais à haute voix, mais voir Louane, sentir son odeur et entendre sa voix la calma, l'aida à y voir plus clair. Elle ferma les yeux alors que la jolie blonde la serrait contre elle, toutes deux appréciant le contact pendant que personne ne pouvait les déranger.

-Salut, murmura Louane en l'embrassant sur la joue. Tu veux parler d'hier ?

Eve soupira. Donc, son amie avait bien compris que quelque chose n'allait pas, et elle voulait visiblement l'aider. Elle n'avait pas spécialement envie d'en parler, mais elle ne voulait pas non plus contrarier Louane. Or, la jolie blonde semblait déjà être vexée par la façon dont Eve l'avait ignorée la veille.

Mais plutôt que de répondre par ce que son amie voulait vraiment dire, la belle brune détourna la question.

-Yohan m'a dit qu'il t'avait parlé, dit doucement Eve.

Elle vit sur le visage de Louane que cette dernière était déçue qu'elle change le sujet.

-Qu'est-ce qu'il t'a dit, exactement ? demanda tout de même la jolie blonde.

-Pas grand-chose, juste que je devrais en parler avec toi.

Louane soupira et s'assit, prête à avoir une discussion sérieuse, même si ce n'était pas celle qu'elle avait souhaitée. La belle brune s'assit en face d'elle et lui prit les mains, comme pour la rassurer.

-Ni toi ni moi ne sommes douées pour les relations saines, commença Eve. Mais je suis prête à m'engager, si c'est le cas pour toi aussi. Je veux être avec toi.

Louane sentit ses joues chauffer en entendant ces mots. Après tout ce temps, la douce voix de son amie lui faisait toujours autant d'effet. La jeune femme l'observa, comme elle avait pris l'habitude de le faire. Une énergie apaisante irradiait d'elle, bien différente de la veille. Elle avait l'air calme, en paix avec elle-même, alors qu'elle prononçait ces mots d'une voix qui ne laissait aucun doute quant à sa sincérité.

-Moi aussi, murmura Louane sans vraiment croire qu'elle était en train d'avoir cette discussion. Mais je commence à te connaître, tu te renfermes dès que quelque chose te contrarie. Tu ne penses pas que j'ai le droit de savoir ce qui se passe et d'essayer de t'aider ?

Eve lâcha les mains de son amie –de sa petite amie, plutôt—et soupira. Elle semblait soudain fatiguée, son calme avait laissé place à de la nervosité. Sous la table, Louane se doutait que sa jambe tremblait. La jeune femme regretta instantanément sa question. Pourquoi fallait-il toujours que le côté d'elle qui avait décidé d'aller en fac de psychologie prenne le dessus dans les pires moments ? Pourtant, Eve ne se détourna pas de la conversation et lui répondit très franchement :

-Tu dis ça par rapport à hier ? demanda-t-elle.
C'était plutôt une question rhétorique, elle devait bien le savoir, mais Louane acquiesça tout de même.

-Tu ne t'énerves quasiment jamais, qu'est-ce qui s'est passé avec ta mère, pour que tu sois dans cet état ?

-Noël, répondit Eve avec un demi sourire ironique. Elle insiste pour que je passe Noël avec eux, alors que ça fait quasiment vingt ans que je refuse de le fêter et qu'elle sait pourquoi mieux que personne.

Noël, c'est fantassetique Où les histoires vivent. Découvrez maintenant