Chaleur | FREMIONE

𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟖

   LES YEUX d'Hermione s'ouvrirent sur un plafond inhabituel, mais relativement familier pour autant. Lorsque ceux-ci se furent réhabitués à la lumière, ils descendirent pour prendre conscience qu'il s'agissait de l'infirmerie de Poudlard. Ses doigts se resserrèrent sur un tissu doux, et elle remarqua ainsi dans le même mouvement qu'elle était allongée dans l'un des lits.

   Elle ne souffrait pas, bien qu'un léger mal de tête semblait commencer à donner des petits coups contre ses tympans. Bien qu'elle semblait globalement dépourvue d'une quelconque douleur, son estomac se noua lorsqu'elle se remémora les évènements qui avaient précédé sa perte de conscience. De la honte la traversa, suivie par de la colère, puis par une étrange sensation lorsque le visage furieux de Fred volant à son secours lui revint en tête.

   — Bien dormi ?

   Une voix qu'elle ne connaissait que trop bien retentit à sa gauche. Son regard se baissa pour trouver, sans surprise, Fred assis à son chevet.

   — Salut, dit-elle d'une voix groggy.

   — Salut.

   Aucun mot ne fut prononcé pendant quelques secondes, le temps qu'Hermione se redresse et retrouve pleinement l'usage de ses sens.

   — Combien de temps j'ai été inconsciente ?

   — Juste un peu moins d'une demi-heure.

   Hermione acquiesça, puis observa ses alentours. L'infirmerie était vide, à l'exception d'eux deux. Au loin, l'un des lits semblait néanmoins défait, signe qu'il avait récemment été utilisé et quitté il y a peu. Si elle devait tenter de deviner, elle aurait dit que celui-ci avait probablement été habité par un certain Serpentard, au vu de la brutalité du coup de poing qu'il avait reçu.

   Elle posa ensuite les yeux sur Fred. Il avait tiré une chaise afin de s'asseoir à côté d'elle. Il semblait nerveux, d'après la façon dont il ne pouvait s'empêcher de triturer le bord de sa chemise. Mais surtout, il était impossible de manquer le gros bleu qui arborait sa joue droite. Visiblement, Drago avait rendu les coups.

   — Qu'est-ce qui s'est passé après que j'ai perdu conscience ? demanda Hermione.

   — Nous avons arrêté de nous battre dès que nous t'avons vue tomber. Je t'ai portée et emmenée à l'infirmerie. Drago aussi est venu se faire ausculter, mais il n'est pas resté longtemps. Tu aurais vu sa tête. Il va bien, malheureusement. Même s'il va sans doute lui falloir plus d'un sortilège pour faire disparaître ce coquard.

   Après cela, Fred lui expliqua que lui, comme les autres Serpentards, s'étaient mis d'accord sur la version à raconter à madame Pomfresh. Ils n'avaient pas pu lui mentir sur le fait qu'ils s'étaient battus, mais pour le bien de leurs maisons respectives, ils n'avaient rien dit sur le duel illicite, qui leur aurait chacun perdre un grand nombre de points. Concernant l'évanouissement d'Hermione, ils avaient trouvé comme excuse de la fatigue cumulée à un repas sauté. Étonnamment, madame Pomfresh avait avalé ça.

   — Ça ne m'enchante pas que Drago et sa clique s'en soient sortis sans rien de plus, poursuivit-il, sa colère toujours aussi vive. Mais je n'ai pas eu d'autre choix que d'accepter leur histoire pour ne pas que tu en prennes toi aussi le blâme.

   Les traits de Fred s'adoucirent brièvement. Un sourire amusé se dessina sur ses lèvres avant qu'il ne reprenne la parole :

   — Hermione Granger, élève modèle, qui lance un duel interdit contre Drago Malefoy... Qui aurait pu imaginer ça ?

   — Ouais, soupira-t-elle. Ce n'était pas mon idée la plus brillante. Mais d'ailleurs, comment as-tu fait pour sortir de nul part ?

   — Je ressortais d'une retenue avec Rogue qui s'est un peu éternisée. Je vous ai vus de loin sur le chemin du retour.