𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟏𝟏

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   "L'AFTER", COMME il avait été appelé, se révéla plus proche d'une soirée chill entre amis. Avec, cette fois-ci, beaucoup d'alcool et de jeux de fêtes en bonus.

   Le groupe habituel, plus quelques autres, s'était réuni dans le dortoir de Fred, George et de leurs colocataires, eux aussi de la partie. Fred était déjà là quand ils entrèrent, occupé à lancer un vinyle sur un tourne-disque, qui se mit à jouer un morceau de jazz léger.

   — Approchez, visiteurs ! les accueillit-il en imitant une voix fantômatique.

   Tous firent ce qu'il dit et s'avancèrent, de petits rires s'extirpant de la bouche de certains. À partir de là, une ambiance cozy, mais néanmoins animée, tomba sur le groupe. Ce n'était plus comme tout à l'heure, avec la musique assourdissante et les élèves qui se bousculaient les uns les autres ; ici, chacun pouvait discuter tout en étant entendu, sans jamais s'ennuyer pour autant.

   Fred et George se mirent à passer quelques petits "goodies festifs", comme ils disaient, aux invités qui en voulaient, certains achetés chez Zonko et d'autres de leur propre confection. Leur business commençait à se faire connaître dans toute l'école et même Hermione devait admettre que leurs produits étaient de plutôt bonne facture.

   Hermione, qui par ailleurs, passa le plus gros de l'after dans un brouillard d'ivresse euphorique. Elle participait peu aux conversations, se contentant pour la plupart du temps d'observer ses amis avec un grand sourire dont elle était incapable de se débarrasser.

   C'est justement pendant qu'elle était un peu à l'écart à regarder les autres que Fred s'approcha d'elle pour la première fois depuis le début de la fête.

   — Tu t'amuses bien ? lui demanda-t-il doucement.

   — Mm-hmm, répondit-elle en hochant joyeusement la tête. Je passe un super moment.

   — Si tu es satisfaite, alors c'est tout ce qui m'importe.

   Il lui sourit, et elle lui répondit en faisant de même. Elle leva les yeux vers lui, constatant par la même occasion que sa vision était plus floue qu'elle n'en avait jusque-là eu conscience. Elle dût plisser les yeux pour que le visage de Fred devienne net, et lorsqu'il le devint enfin, elle avala malgré elle sa salive.

   Dans cet état entre joie et étourdissement, elle redécouvrait chaque chaque petit détail du visage du rouquin. Ses cheveux de feu, qui tombaient sur son front ; ses yeux à la couleur intense, rivés sur elle ; et même une infime petite cicatrice à la joue gauche qu'elle remarquait pour la première fois, sans doute le souvenir d'une aventure déjantée avec George.

   Et puis il y avait sa bouche, fine et bien dessinée, et dont Hermione se souvenaient parfaitement de la sensation qu'elle procurait contre son cou. Elle se détourna alors aussitôt de sa contemplation, sans pour autant rejeter les souvenirs que son observation lui avait ramené.

   — Je crois que c'est la première fois que je viens dans ton dortoir, dit Hermione, plus pour reprendre ses propres esprits que pour vraiment faire la conversation. Je n'y étais jamais entrée.

   — Ah oui ? Jamais ?

   — Jamais. Vous ne nous aviez jamais conviés tous ensemble ici.

   — Désolé, depuis le temps qu'on se connaît, j'aurais dû t'inviter plus tôt.

   — C'est rien. Pour quelle autre raison tu m'aurais invitée dans ta chambre, de toute façon ?

   Hermione se mordit la langue à peine les mots eurent -ils quitté sa bouche. Elle n'osa pas tout de suite croiser le regard de Fred, peu sûre que sa réaction face à sa question lourde de sous-entendus.

Chaleur | FREMIONEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant