𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟏𝟑

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   CE N'EST PAS la lumière du soleil qui força Hermione à quitter le gouffre du sommeil, mais bien le mal de crâne qui tambourinait derrière ses tempes. Son premier réflexe fut de pousser un petit grognement plaintif. Je ne boirai plus jamais de whisky Pur Feu, se jura-t-elle. Son deuxième réflexe, cependant, fut d'ouvrir d'une main les rideaux du lit à baldaquin pour faire passer la lumière. Et c'est là qu'elle se figea.

   Dortoir de Gryffondor. Familier, mais pas si familier. En fait, même la texture de la couette était différente. Et puis, il y avait l'emplacement des fenêtres, qui n'était pas le même, et... bon, d'accord, c'était maintenant évident qu'elle n'était pas dans son propre dortoir.

   Elle tenta aussitôt de se redresser, mais sa migraine, qui n'aima pas le geste brusque, la fit se rallonger directement contre l'oreiller. Hermione ferma les yeux en essayant de se rappeler les évènements de la veille. Elle souvenait très bien de la fête, et surtout du nombre de verres qu'elle avait ingérés. Puis elle se souvenait être allée dans la chambre de Fred avec les autres puis du jeu qui avait suivi. Quant à la fin du jeu et du reste... C'était très flou, mais de vagues bribes dansaient dans le coin de sa tête. Et elle espérait de tout cœur que ce ne soit rien de plus que les restes d'un rêve, et qu'elle n'avait pas vraiment dit toutes ces choses.

   Hermione sursauta légèrement quand une main vint ouvrir davantage le rideau et qu'un visage amical entra dans son champ de vision.

   — Enfin réveillée, la belle au bois dormant ? lui chuchota Fred.

   Il lui offrit un sourire amusé en contemplant sa tignasse encore plus emmêlée que d'habitude. Hermione sentit le rouge lui monter aux joues lorsqu'elle prit ainsi conscience à qui appartenait le lit dans lequel elle était allongée. Il dut deviner son cheminement de pensées, car il s'empressa de prendre la parole avant qu'elle ne pose la question.

   — Tu étais tellement ivre hier soir après le jeu que tu t'es écroulée sur mon lit, expliqua-t-il. J'ai envisagé de te porter jusque devant ta porte, mais j'avais peur que tu me mordes si je te dérangeais dans ton sommeil.

   Hermione souffla du nez à sa plaisanterie. Maintenant qu'il lui en parlait, la scène lui revenait vaguement en tête. Elle se souvenait bien s'être assise sur son lit peu de temps avant de s'assoupir. Il n'y avait donc rien eu de plus ; inutile de faire s'enflammer son imagination. Est-ce que c'était positif ou négatif, ça, elle l'ignorait.

   La brune avala sa salive avant de parler à son tour :

   — Et toi, tu... ?

   — J'ai dormi sur le canapé en bas.

   — Oh bon sang, je suis désolée. Non seulement je m'écroule devant toi mais en plus je te pique ton lit.

   — Arrête, ça fait rien. Et puis, j'ai trouvé la Mione bourrée plutôt marrante.

   — Marrante ? Qu'est-ce que j'ai de— aïe !

   Elle avait tenté de se redresser en même temps qu'elle avait parlé, mais sa migraine lui rappela douloureusement sa situation. Cela fit échapper un petit rire compatissant de la bouche du rouquin.

   — Et en plus, j'ai bu comme un trou devant tout le monde jusqu'à me retrouver avec la pire gueule de bois de ma vie, se plaignit Hermione. Je suis morte de honte. Tu parles d'une préfète.

   — Ha ha, c'est ça quand on a pas l'habitude. Attends un peu.

   À ses mots, Fred sortit sa baguette de sa poche et la leva entre les deux yeux d'Hermione. Le geste soudain la fit tressaillir.

Chaleur | FREMIONEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant