𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟑

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   LA PROMESSE de Fred à Hermione avait été accueillie par de la surprise, de l'indignation, et, lorsque la compréhension se fut définitivement installée, un rougissement intense des joues de la jeune fille. Elle avait été proclamée avec une telle arrogance. Elle, tomber amoureuse de lui simplement parce qu'il l'avait décidé ? À quel point ce satané Fred Weasley avait-il donc confiance en ses aptitudes de séducteur ?

   Après cette déclaration aussi impromptue que marquante, Hermione s'était retrouvée incapable de prononcer le moindre mot? Était-elle outrée, flattée ? Elle-même n'en savait rien. Mais Fred ne lui avait de toute façon pas laissé le temps de répondre. Il s'était levé, avait passé une main sur les cheveux d'Hermione pour les emmêler plus qu'ils ne l'étaient déjà et était reparti dans son dortoir avec un sourire jusqu'aux oreilles.

   Désormais seule avec Pattenrond, Hermione s'était finalement dit qu'elle avait eu son lot d'émotions pour la journée et la nuit confondues et n'avait pas tardé à retourner à son propre lit afin de se laisser définitivement aller au sommeil.

   Le lendemain, lors du petit déjeuner à la Grande Salle, elle tenta tant bien que mal de rester concentrée sur la discussion entre Ron et Harry. Tout en mâchant lentement ses œufs brouillés, elle ne cessait de se retourner vers l'imposante porte qui reliait la salle au reste du château, à la fois d'angoisse et d'anticipation de voir apparaître celui qui lui avait une promesse d'une importance capitale la veille.

   — Dis, tu nous écoutes, Hermione ? lui demanda soudainement Ron, la tirant de son observation. T'es vraiment bizarre, ces derniers temps.

   — Hm ? répondit-elle distraitement. Oui, oui, bien sûr que je vous écoute.

   Harry et Ron s'échangèrent un regard, les yeux gros d'incompréhension. Les filles de leur âge leur paraissaient déjà bien assez compliquées comme ça, alors Hermione, essayer de la comprendre était d'un autre niveau. Pour qu'elle ne leur fasse pas part de son petit commentaire dans leur conversation où ils se plaignaient que les cours de potions étaient particulièrement durs cette année, elle devait vraiment avoir quelque chose qui la tracassait.

   Puis, il était là. Fred pénétra dans la Grande Salle, déjà en train de plaisanter avec son frère. Il y avait décidément ce truc chez les jumeaux Weasley où dès qu'ils entraient dans une pièce, l'atmosphère devenait aussitôt plus joviale,  légère et chaleureuse. Dès qu'ils aperçurent le trio d'or assis à la table des Gryffondors, ils se dirigèrent d'un bon pas vers eux. Hermione ne manqua pas le grand sourire que Fred lui adressa.

   Une fois assez près, ils prirent le temps de saluer tout le monde, à leur manière.

   — Salut les jeunes, plaisanta George. Prêts à faire vivre un enfer à Ombrage ?

   — Pour le moment, c'est plutôt elle qui nous en fait vivre un, soupira Harry.

   — Vous l'avez en première heure, aujourd'hui, non ? leur demanda Ron. Vous vous levez tard, contrairement à d'habitude.

    — Ouais, confirma George. En fait, j'ai eu du mal à sortir Fred du lit ce matin.

   — Ça ne te ressemble pas, Fred, lui dit Ron. En général, tu es un boulet de canon dès les premiers rayons du soleil.

   — C'est le prix des "activités nocturnes", mon petit Ronald, rétorqua-t-il avec un sourire arrogant. Tu comprendras peut-être un jour, si tu réussis l'exploit de devenir populaire.

   Ron leva les yeux au ciel. Hermione, quant à elle, tourna les siens vers Fred. Il manquait de sommeil parce qu'il était allé la voir en pleine nuit. Elle l'ignorait, mais il avait par ailleurs peiné à se rendormir après cela, son cœur battant encore trop vite de l'échange qu'il venait d'avoir avec la jolie brune.

Chaleur | FREMIONEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant