𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟏𝟕

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   — FREDDIE ? l'interpella Hermione, l'extirpant de ses pensées.

   — Hm ? Quoi ? s'empressa-t-il de répondre.

   Quand était-il devenu ainsi, un homme qui oubliait toute sa raison pour une femme ? Où était passé le Fred pour qui l'amour n'était qu'une vaste escroquerie, et qui avait passé des jours à se moquer de son frère Percy quand ce dernier avait eu sa première vraie petite amie ? Il l'avait trouvé ridicule, ainsi fou d'amour. Aujourd'hui, il ne se sentait pas aussi différent que lui. Il faudrait qu'il s'excuse, si un jour ils finissaient par se réconcilier et que Percy acceptait de reparler à sa famille.

   Surprenamment, cependant, il ne se trouvait pas ridicule. Peut-être qu'il l'était en apparence — il n'avait pas manqué les regards des différents vendeurs devant toutes ses attentions pour la jolie brunette, mais il s'en fichait, car le bonheur simple qu'il ressentait en sa présence effaçait tout ce que le monde pourrait avoir à redire.

   — Je te demandais où tu voulais qu'on aille ensuite, répéta-t-elle.

   — Ah, oui, dit-il, on pourrait aller se prendre une bièraubeurre aux Trois Balais, et ensuite je te montre ta surprise. Ça te va ?

   — Ça me va, répondit-elle gaiement, impatiente de découvrir de quoi il était question.

   La librairie n'était pas très loin du bar, ils n'eurent donc pas à marcher très longtemps. Une fois arrivés, Fred, gentleman, lui ouvrit la porte, et Hermione pénétra alors à l'intérieur, la chaleur réconfortante de l'auberge s'écrasant en vagues sur son corps glacé.

   Sans être bondé pour autant, le commerce était animé de clients de tous âges. Certains discutaient au bar autour d'une pinte tandis que d'autres étaient assis aux diverses tables en bois sombre disposées aux quatre coins de la pièce. L'atmosphère était réconfortante et accueillante.

   — Assieds-toi où tu veux, dit Fred à Hermione. Je vais commander pour nous.

   Elle acquiesça tandis qu'il partait vers le bar. Il n'y avait pas beaucoup de tables libres, mais elle en choisit une pas très loin des escaliers, relativement éloignée des groupes les plus bruyants et leur laissant suffisamment d'intimité.

   Pendant qu'elle observait Fred passer leur commande au bar, elle se rendit compte qu'elle souriait malgré elle. Cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas passé une aussi bonne journée. C'était donc ça, un aperçu de ce que serait un bonheur avec lui à ses côtés ? C'était agréable, comme un rayon de soleil après une journée pluvieuse.

   Elle vit Fred plaisanter de quelque chose avec le barman, un grand sourire venant alors se dessiner sur les lèvres du rouquin. Quel est le nom de ce sentiment, déjà, quand on a envie d'avoir une même personne auprès de soi jusqu'à la fin de ses jours ?

   Hermione prit soudain conscience, la peur qui l'habitait jusque là laissée en retrait, que cela pourrait bien être le sentiment en A.

   Avant qu'elle n'ait le temps de se replonger davantage dans ces réflexions, Fred revint avec une choppe de bièraubeurre remplie à ras bord dans chaque main.

   — J'ai sympathisé avec le barman, dit-il en posant une choppe devant elle et l'autre devant lui, alors il a été généreux sur la quantité.

   — Waouh, dit Hermione. Il n'existe donc personne sur cette terre capable de résister au charme de Fred Weasley.

   — C'est toujours les personnes que je veux impressionner qui en sont immunisées, malheureusement.

Chaleur | FREMIONEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant