Chaleur | FREMIONE

𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟏𝟓

   — APPROCHEZ, demanda Harry à l'ensemble des élèves rassemblés dans la Salle sur Demande. Aujourd'hui, je vais vous faire une démonstration, alors il faut que tout le monde puisse bien voir.

   Fred et Hermione s'avancèrent avec le reste du groupe, chacun à des côtés opposés de la pièce. Tandis que le rouquin s'était rapproché de son jumeau, la jeune fille avait quant à elle rejoint Ron et Ginny. Les deux adolescents, qui s'étaient tout juste quittés, s'échangèrent néanmoins de loin un sourire fugace.

   — Pour ce cours, poursuivit Harry, je me suis dit que nous pourrions continuer à voir les bases du Patronus.

   Des exclamations approbatrices retentirent au sein de l'assemblée. Tout le monde avait été impressionné lorsque Harry avait fait apparaître son cerf pour la première fois, preuve ultime qu'il était bien le chef qu'il leur fallait. Ils avaient déjà commencé leur apprentissage, mais le plus gros du groupe peinait encore à donner une forme tangible à leur Patronus.

   Harry fixa son regard sur l'ensemble des élèves. Puis il leva sa baguette, articula le sortilège, et un imposant jet de lumière en sortit. Il grandit alors pour prendre la forme d'un cerf. L'animal tourna en l'air autour des étudiants ébahis. Puis Harry baissa sa baguette, la lumière disparaissant ainsi. Les étudiants l'applaudirent en chœur, Harry clairement embarrassé devant tant d'admiration.

   — Le Patronus est un sortilège très puissant et complexe, expliqua-t-il. Il nécessite à la fois de la concentration, de la confiance en soi et une émotion positive intense. Pour le réussir, il faut se replonger dans un souvenir heureux, un qui nous remplit de bonheur et de joie.

   Les visages des élèves s'éclairèrent, tandis qu'ils fouillaient leur mémoire à la recherche d'un souvenir qui pourrait les aider à invoquer leur Patronus.

   — J'imagine que pour toi, Hermione, ce souvenir doit être la période des examens de fin d'année, plaisanta Ron à voix basse.

   Hermione leva un sourcil, mais ne put s'empêcher de sourire. Il n'avait pas complètement tort, elle trouvait qu'il y avait quelque chose d'agréable dans l'idée de se retrouver devant sa feuille d'examen et de connaître dès le premier coup d'œil les réponses, grâce à des heures de révisions intensives. Elle fut tentée de le dire à voix haute, mais elle savait que Ron et Ginny auraient tous deux grogné et levé les yeux au ciel. Elle lui donna donc simplement un coup de coude amical.

   — Bien, dit Harry après quelques instants, si vous avez tous votre souvenir en tête, nous allons passer à la pratique. J'aimerais que chacun essaie d'invoquer son Patronus. Prenez tout le temps qu'il vous faut.

   Les adolescents se dispersèrent dans la salle à ses mots, chaque groupe se trouvant un espace dégagé pour se concentrer. Hermione, Ron et Ginny se trouvèrent un coin du côté des murs, Fred et George, quant à eux, avec d'autres étudiants de leur âge près du mur opposé. Chacun tenta aussitôt de se mettre à l'ouvrage. Lorsqu'il repéra ses trois amis, déjà occupés à essayer de lancer leur Patronus, Harry se dirigea vers eux.

   — Vous trouvez que j'ai bien expliqué ? leur demanda-t-il à voix basse.

   — Tu as été parfait, le rassura Hermione.

   Harry sourit, visiblement soulagé, avant d'acquiescer et de s'éloigner pour aider les groupes les plus en difficulté. Les trois adolescents reportèrent alors leur attention sur leur baguette. Rien n'en sortait.

   — Ça a l'air tellement facile quand il le fait, bougonna Ron.

   — C'est Harry, évidemment qu'il est doué, dit Ginny.