Chapitre 11

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Un vent de désarroi

Après un rapide repas en compagnie de ses amis, Drago avait suivi son intuition jusqu'à un endroit assez surprenant. Il avait laissé faire la chance, car contrairement à lui, elle semblait savoir exactement où elle s'en allait. Le jeune homme se retrouva donc dehors sous la neige, devant le gigantesque dragon qui lui avait foutu les jetons au point où il s'était évanoui en plein cours environ un mois plus tôt (même si le fait qu'il mangeait peu y avait aussi été pour quelque chose).

Son coeur battait la chamade, mais à l'inverse de la fois précédente, il n'avait pas peur. Les gens chanceux ne s'évanouissaient pas et ne se faisaient pas attaquer par des dragons qui mesuraient le quintuple de leur taille... n'est-ce pas?

L'énorme créature le fixait sans ciller de ses pupilles réduites en deux minces fentes. Drago avait l'impression qu'elle regardait directement dans son âme; il se sentait mis à nu. Puis une voix qu'il reconnu aussitôt s'éleva tout près:

— Qui est là?

— C'est juste moi... murmura-t-il, incertain.

— Ah, Malefoy hein? commença Hagrid. Je suis pas surpris de te voir ici. Je sais pas pourquoi, mais Artémis t'adore! Ils sont comme ça les dragons; ils choisissent leurs amis et leurs ennemis dès le premier regard, et ils se trompent jamais. Certains pensent même qu'ils ont la capacité de lire l'âme des gens, tu y crois toi?

— Ce serait pas si étonnant que ça, bredouilla-t-il en repensant aux yeux verts perçants. Vous m'en voulez pas trop pour ce que j'ai fait en troisième année..?

— Et bien oui, ma foi! J'ai été vraiment en colère, mais c'était il y a plusieurs années. Et puis, elle t'as accepté, ajouta-il en pointant sa protégée, donc tu dois avoir changé. Tu peux la toucher si tu veux, elle attend que ça, hein ma belle?

Le géant donna une tape amicale dans le cou de la bête et celle-ci grogna en lui donnant un coup de museau. Drago osa poser doucement sa main sur la tête d'Artémis, effectuant de petites caresses timides. Il se sentait plus léger, presque heureux.

— Merci Hagrid, et je suis désolé pour ce que j'ai fait. Je regrette.

— T'es un bon garçon Drago, le rassura son professeur, t'as juste pas eu une bonne éducation.

Ils restèrent ainsi un instant, sans parler, quand un vent glacial s'éleva soudainement autour d'eux, sifflant d'un air angoissant. L'étudiant réalisa alors l'heure tardive et se pressa de rentrer vers son dortoir, non sans adresser un au revoir sincère au géant. Il éclaira la forêt sombre qui l'entourait du bout de sa baguette, sachant qu'il devait marcher encore une dizaine de minutes avant d'atteindre l'école. Or, le serpentard n'avait pas prévu que la température serait aussi basse en soirée; il était absolument frigorifié.

— Par Merlin, jura-t-il. Je crois que j'ai épuisé ma dose de chance!

Comment était-ce possible qu'il se soit sentit si bien à peine une seconde plus tôt, tandis que maintenant il était totalement désemparé? Il ne pensa même pas au sort de chaleur que Goyle lui avait appris, trop concentré à ressasser ses pensées négatives. C'est alors qu'il fut interrompu dans ses cogitations par l'impression fugace que quelqu'un le suivait. Il se retourna d'un coup, prêt à se défendre, et son coeur manqua de s'arrêter.

❀᪥✿

McGonagall entra en trombe dans la salle commune des gryffondors, faisant sursauter les élèves.

— Écoutez-moi tous, lança-t-elle de sa voix amplifiée par sa baguette. Des détraqueurs arrivent présentement pour fouiller l'enceinte de Poudlard à la recherche des mangemorts qui ont fui après la guerre. Évidemment, Poudlard est très bien protégée, il n'y a aucun mangemort ici, mais c'est une procédure obligatoire. Pour aujourd'hui, le couvre feu sera donc exceptionnellement à vingt heure pour tout le monde, soit dans dix minutes, afin d'assurer votre sécurité. Me suis-je bien faite comprendre?

Un oui collectif s'éleva et satisfaite, la directrice repartit aussi vite qu'elle était venue, ses talons claquant le sol à une vitesse folle. Le brouhaha de la salle commune reprit d'autant plus fort, tout les étudiants s'inquiétant quant à la présence des détraqueurs. Leur ancienne professeure de métamorphose leur avait-elle dit toute la vérité?

Harry avait un mauvais pressentiment. Pourtant ses talents en divination avaient toujours été horribles, pires qu'en potion c'est dire.

— Ron, je monte au dortoir, lâcha-t-il avec nonchalance.

— Mon vieux, je sais que tu vas pas aller te coucher aussi tôt... Reviens vite d'accord?

Évidemment, Ron était son meilleur ami depuis qu'ils avaient onze ans; il le connaissait par coeur. Harry savait qu'il pouvait compter sur lui pour couvrir son absence et il était vraiment reconnaissant envers le roux de lui faire confiance.

— Merci Ron, et t'inquiètes, je reviens en un morceau!

— Okay, tu me raconteras ton aventure!

— Promis!

Aussitôt dans son dortoir, il vérifia sur la carte du maraudeur que personne n'avait eu l'idée stupide de traîner dehors à une heure pareille. Hélas, son mauvais pressentiment se confirma: des traces de pas semblaient se hâter dans la cour et elles portaient le joli nom de Drago Malefoy.

Je te hais [Drarry]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant