3. Un putain de chat noir

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PDV d'Isis Moretti







Je sortais de la voiture, et dès lors que mon corps fut exposé à la fraicheur de la nuit, ma peau se recouvrit automatiquement de chair de poule.

Il fait putain de froid ! s'exclama Nella qui ne supportait pas les températures descendant en dessous des vingt degrés.

T'exagères, ça fait du bien un peu de fraîcheur après la canicule de cet été, rétorquai-je en secouant la tête d'exaspération.

Je préfère largement avoir chaud que froid, grommela-t-elle comme une gamine de huit ans.

Je levai les yeux au ciel, nous étions tellement différentes toutes les deux, mais nous nous complétions parfaitement. Elle était l'été et j'étais l'hiver.

Ces deux saisons complètement opposées nous correspondaient plutôt bien, elle était le soleil qui brillait de milles feux, et j'étais la neige qui reflétait juste sa lumière. Car au fond, malgré les sourires que j'arborai, je ne brillai pas comme elle, ni comme Stella, je m'efforçais juste de le faire croire, là était la différence.

Je coupai court à mes pensées macabres, décidant que ce soir toute raison et réflexion allaient temporairement quitter ma tête. Nous marchions toutes les deux sur le trottoir mouillé, Nell' se plaignait du temps humide qui faisait gonfler ses cheveux, me faisant rire au passage.

J'ai bien fait de me lisser les cheveux moi, râla-t-elle en aplatissant sa tignasse comme si elle allait arrêter de gonfler.

T'arrêtes un peu de te plaindre ? répliquai-je en la regardant se battre avec son épaisse chevelure brune.

Ah toi tais-toi ! T'as pas ce problème, tes cheveux sont déjà ondulés ! s'écria-t-elle en me faisant signe de me taire.

Parce que les frisotis c'est mieux ? demandai-je en arquant un sourcil.

Oui parfaitement, affirma-t-elle en me tirant la langue.

Je tournai de l'œil, un demi-sourire étirant les commissures de mes lèvres. Nella avait une allure sérieuse, rigoureuse et studieuse, absolument tout le contraire de moi, mais malgré son caractère droit et assidu, elle avait gardé certaines mimiques de quand nous étions petites, ce qui me faisait plutôt rire.

Nous arrivâmes rapidement dans la ruelle, dans laquelle se trouvait le pub "Il piacere". Cette discothèque était plutôt connue des gens du quartier, fallait dire qu'elle était assez discrète, ce qui était parfait pour toutes les personnes comme moi qui voulaient s'oublier le temps d'une soirée.

Arrivées devant l'entrée, je poussai la porte et laissai ma tendre amie passer d'un geste théâtrale.

Merci très chère, répondit-elle en ricanant.

Je lui souris en retour avant de moi aussi, pénétrer l'intérieur. La musique faisait trembler le sol, on ne l'entendait pas très clairement car celle-ci provenait du sous-sol, mais les basses faisaient vibrer le parquet sous nos pieds.

Le jour, personne ne pouvait soupçonner qu'à travers cette petite porte en bois qui menait à un bar des plus ordinaires, se cachait en vérité, un sous-sol aménagé en une immense boîte de nuit.

J'observai les lieux, et mon regard se posa machinalement sur une tête blonde. Je lançai un petit regard à Nell', qui hocha la tête en comprenant où je voulais en venir, et un sourire machiavélique prit possession de nos lèvres.

Nous avançâmes discrètement vers lui, il était de dos, et remplissait son plateau de boissons quand nous lui sautâmes dessus. Il eut un gros sursaut, et à cause de la surprise, il lâcha les deux verres qu'il tenait entre ses doigts.

L'ange déchuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant