L'ange déchu

42. Confession déchirante

(NDA : Préparez vos cœurs mes beautés, conseil d'amie❤️‍🩹)

PDV d'Isis Moretti

J'émergeai doucement, les rayons du soleil traversant la fenêtre venaient tout juste de me réveiller. J'avais incroyablement bien dormi.

J'étais toute seule dans le lit, et je m'étirai les bras, en lâchant un soupir d'aise. 

Mes pieds retrouvèrent le sol gelé de la chambre, et j'enfilai des chaussettes ainsi qu'un pull, son pull, avant de sortir.

Et alors que je marchai dans le couloir en direction du salon, la bonne humeur tirant les commissures de mes lèvres, mon regard fut attiré par la porte des toilettes laissée entrouverte.

Ma tête passa dans l'embrasure, et je les vis tous les deux. Assis face à face. Les yeux humides, et le visage tari d'une expression si maussade que mon sourire s'effaça instantanément.

Qu'est-ce qu'il se passe ?

Personne ne parlait, et leur silence m'angoissait d'autant plus. Ils ne m'avaient pas encore remarquée, trop occupés à se fixer comme ils en avaient l'habitude.

— Tu as pris ta décision... pas vrai ? demanda Eos sur un ton si bas que ma peau se recouvrit de frissons.

Le regard d'Aslan brillait d'une lueur si sombre que je n'arrivai pas à l'interpréter. C'était un paradoxe étrange, pourtant j'en avais tellement l'habitude que maintenant, cela me paraissait normal.

— Je n'ai plus le choix, me parvint sa voix cassée, comme un murmure qui soufflerait sur mon âme.

Plus le choix.

Mes sourcils se froncèrent d'eux même, une lourde sensation oppressait maintenant ma cage thoracique, une sensation très désagréable.

Les yeux d'Eos s'humidifièrent d'autant plus, laissant plusieurs larmes s'échouer sur ses pommettes rougies.

— Tout ira bien, lui murmura-t-il doucement.

Aslan lui sourit tendrement, mais malgré l'expression rassurante et résignée qu'il laissait transparaître, le léger tremblement de ses mains me montrait bien qu'il n'était pas aussi serein que ce qu'il prétendait être.

Je demeurai statique, telle une statue dans un musée, tout mon corps s'était pétrifié.

Le regard d'Aslan s'éteignît soudainement, comme si son esprit s'était étrangement envolé dans son inconscient. Eos quant à lui, se perdait dans ses propres larmes, tentant de retenir les sanglots étriqués qui faisaient danser ses cordes vocales.

Quelque chose à l'intérieur de moi me disait que je n'aurais pas dû les surprendre. Ni entendre cette discussion. Car j'étais maintenant, encore plus qu'avant, consciente du sort qui nous attendait.

J'avais l'étrange sentiment d'être reliée autant à sa vie qu'à son âme. Comme si nous n'étions maintenant plus qu'un seul corps, il suffisait qu'il tombe pour m'entraîner dans sa chute.

Si le fil rouge du destin existait bel et bien, il enchaînait sûrement bien plus que nos deux corps. Il s'était entortillé autour de nos cœurs, emmêlant nos esprits, et rattachant nos âmes.

Je fis le vide dans mon cerveau, me reconnectant à mon souffle. Mes doigts se posèrent sur mon cou et je sentis mon pouls battre.

Je fermai les yeux un instant, pris une grande inspiration avant de me diriger vers la cuisine, faisant mime de rien.