33,5. La renarde

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PDV inconnu







Le regard vissé sur l'écran de l'ordinateur qui affichait en temps réel, les vidéos des dizaines de caméras de surveillance, je l'observais attentivement.

Assis confortablement dans mon fauteuil en cuir noir, j'apportai mon verre de whiskey à mes lèvres, avalant une gorgée du liquide ambré, un sourire satisfait incurvant mes commissures.

Quelqu'un toqua à la porte, et la seconde qui suivit, j'entendis l'ouverture de cette dernière accompagnée par la voix de Cuervo :

Jefe, la renarde est en bas.

Mon rictus s'intensifia alors que je posai mon verre sur le bureau.

La partie va enfin pouvoir commencer.

Je quittai des yeux le visage soucieux de la Faucheuse pour me redresser, me tournant vers mon sicario. Je marquai un temps d'arrêt, analysant avec minutie son visage ainsi que ses vêtements, tachés de la substance visqueuse et vermeille du sang frais.

Je basculai mon regard dans le sien, arquant un sourcil.

C'est quoi cette merde ? demandai-je d'une voix grave qui tonna dans la pièce.

Son visage pâle, creusé par son éternel sourire de sociopathe, s'illumina un instant, tandis qu'il passait sa langue sur le coin de sa bouche d'où coulait encore une trainée de sang.

Je réprimai une grimace de dégoût face à son geste.

Elle a bon goût ! s'exclama-t-il avec engouement.

Je t'avais pourtant demandé de ne pas l'abîmer ! grondai-je brusquement devant son manque d'obéissance.

Il demeura silencieux, me regardant avec flegme, et en arborant une expression indescriptible. Je lâchai un soupir, massant mes tempes douloureuses à cause du début de migraine qui comprimait mon crâne.

Un rire euphorique résonna soudainement, et je relevai les yeux, fronçant les sourcils. Ce demeuré se tenait le ventre hilare, accroissant la chute de ma patience.

J'ai pas touché à la renarde, je sais encore me retenir ! Enfin, je l'ai un peu titillée mais rien de bien méchant, ricana-t-il en reprenant son souffle.

Tu m'expliques d'où sort ce sang alors ? répliquai-je méfiant.

Ah ça ? dit-il en montrant ses vêtements. C'est juste une petite distraction, je m'ennuyais et j'avais envi de m'amuser !

Je le toisais, blasé, et fatigué de ses passes temps tordus.

Lave-toi la figure hijo de puta, j'espère que tu t'es pas servi dans les sélectionnées, elles doivent embarquer demain pour le mexique, claquai-je en m'approchant de lui.

Nan ! Je l'ai trouvée tout seul comme un grand ! rétorqua-t-il en souriant.

Tant que t'as laissé aucune trace, je m'en fous d'où tu l'as trouvée, soupirai-je, t'as fait quoi du corps ?

Son sourire s'accentua d'autant plus, alors que ses iris clairs se mirent à briller, mais avant même qu'il n'articule une réponse, je le devançai :

Nan en fait tais-toi, je veux pas savoir.

Sa mine se renfrogna, affichant maintenant un air abattu et déçu. Je levais les yeux au ciel, devant la moue boudeuse qu'il tirait. Il manquait plus qu'il croise les bras pour redevenir le gamin de neuf ans que j'avais recueilli il y a treize ans.

Allez Luis, on va rendre visite à notre petite protégée, énonçai-je en rouvrant la porte.

Il releva la tête, et acquiesça, sortant en premier de mon bureau.

Nous descendîmes les marches de l'escalier, passant du deuxième étage au rez-de-chaussée. Dès que j'eus descendu la dernière marche, la dizaine d'hommes qui peuplait le salon, se leva instantanément.

Je m'avançai vers l'un d'eux, qui était resté assis tranquillement sur son fauteuil, sirotant sans pression son verre de rhum.

Je me raclais la gorge, attirant son attention. Son regard bascula dans le mien, fermant l'ordinateur qui siégeait sur ses cuisses.

Il restait cependant assis, portant sa main devant sa bouche, cachant ainsi le bâillement qu'il ne prit pas la peine de retenir.

Cuervo étouffa un léger rire devant l'attitude nonchalante de Miguel. Je le fusillais du regard, lui ordonnant de se taire.

Il leva les mains en l'air, son pouce et son indexe se pinçant, il mima le geste d'une fermeture éclaire qu'il referma sur ses lèvres, scellant son rire.

T'as besoin de quelque chose Jefe ? demanda mon hacker, en avalant une gorgée d'alcool.

Rapporte moi tout ce que tu trouves sur Vincenzo Rossi, lui répondis-je simplement, avant de lui tourner le dos, et partir en direction du sous-sol.

Je descendais lentement les marches, l'odeur d'humidité infiltrant mes narines. L'ampoule qui éclairait le couloir, grésillait, peinant à faire correctement son job de lumière.

Arrivé devant la porte en métal, je fis signe à Cuervo de la déverrouiller. Il obéit, insérant la clé dans la serrure, la tournant de la gauche vers la droite. Dès que le cliquetis de l'ouverture se fit entendre, il abaissa la poignée, ouvrant la porte en grand.

Je passais le premier, scannant la cellule avec attention. Je me stoppai au milieu. Mes sourcils se froncèrent instinctivement en ne voyant aucune forme de vie dans ce trou à rat.

Jefe ? Un problème ? résonna la voix de Luis alors qu'il pénétrait dans la pièce.

Il s'arrêta à mon niveau, et comprenant la source de mon arrêt, ses yeux clairs se posèrent sur le matelas vide.

Je me tournai vers lui, le souffle lourd.

Où est Isis Moretti ?! claquai-je les dents serrées.




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HOLÀ !!

Je vous laisse concrètement la dessus, j'attends avec impatience vos théories, et votre ressenti sur ce chapitre. 👀

Je fais de mon mieux pour écrire la suite au plus vite !

À bientôt mes beautés ! 🦋

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lally 🍂

ig : _laylly_0

L'ange déchuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant