(NDA : mettez la musique « Mary on a cross » de Denial en boucle, bonne lecture 🍂)
TW : harcèlement scolaire
PDV d'Andrea Romano
L'eau ruisselait dans la vasque, les mains posées à plat de part et d'autre du lavabo, je fixai mon reflet dans la glace qui me faisait face.
Je respirai bruyamment, pourtant, le brouillard qui embrumait mon esprit, camouflait parfaitement les bruits environnants.
J'étais seul avec moi même.
Enfin, seuls, avec moi, et ma culpabilité.
Je me dévisageais sans retenu, maudissant ma naïveté, et mes faiblesses. Je revoyais ses yeux bruns s'alterner entre mon visage et celui d'Isis, la peur se lisait dans ses iris, il avait peur. Et c'était ma faute.
Pourtant je le savais, je savais ses démons, je connaissais ses cauchemars, j'avais vu ses crises. Pourtant... Pourtant je n'avais pas été foutu d'empêcher cette situation.
C'était évident qu'il allait mal réagir, me souffla ma conscience.
J'aurai dû me mettre à sa place.
Tu es si stupide Andrea.
Si stupide.
Alors que tu lui dois tout.
T'es même pas fichu de l'aider quand il en a besoin.
Des flash m'apparurent soudainement, prenant en grappe mes sentiments, et me projetant des années en arrière, dans une période que je préférerai oublier.
Car c'est à cause d'eux que ma culpabilité et ma peur de faire mal les choses sont apparues.
Dix ans plus tôt, collège de Naples.
Mon corps était lourd, engourdi, juste vide. Le sol des toilettes était froid, terriblement froid. Recroquevillé dans un coin, j'encaissai les coups sans riposter, les yeux fermés, je tentais de me convaincre que tout allait bien et que tout serait bientôt terminé.
— Bah alors la tapette on fait moins le malin quand ton garde du corps n'est pas là hein ? Réponds ! hurla Lorenzo en me donnant un violent coup dans le ventre.
Ma respiration se coupa brutalement, je suffoquais, mes membres tremblaient horriblement face à la trop grande surcharge d'émotions que je ressentais.
Aslan j'ai besoin de toi.
— Tu fais tellement pitié, ricana Niccolò en me regardant avec mépris.
Les larmes me montaient, j'avais de plus en plus de mal à les contenir.
« Pleurer serait leur montrer qu'ils t'atteignent, ne leur laisse pas le plaisir de voir à quel point tu es touché. »
J'arrive pas Aslan.
Je suis pas comme toi.
Lorenzo m'attrapa par le col de mon t-shirt et me traîna jusque dans la cabine des toilettes la plus proche. Mon sang se glaça lorsque je compris ce qu'il comptait encore me faire subir.
J'ai peur.
J'ai peur.
J'ai peur.
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L'ange déchu
RomansaIsis Moretti. Une femme à l'allure vengeresse qui semble se foutre de la vie, mais qui sous ses airs de femme forte, cache bien plus de brisures qu'il n'y parait. Elle n'est en vérité qu'une ombre, une ombre qui cherche sans cesse à devenir lumière...