PDV d'Eos Leone
Pendant ce temps là, dans une sombre ruelle de Naples
Adossé contre le crépis humide, les mains dans les poches de ma veste en cuir, je l'attendais patiemment.
Le son répétitif de l'eau de pluie qui s'écoulait goutte par goutte depuis la gouttière, sonnait comme le tic tac d'une horloge, n'omettant pas de me rappeler que l'heure tournait.
Je jetai un coup d'œil à ma montre, qui affichait dorénavant cinq heures cinquante neuf.
Il ne devrait pas tarder.
La petite aiguille passa sur le six, et le clappement de chaussures foulant le goudron se fit entendre à l'entrée de l'étroite venelle.
Toujours à l'heure.
Je relevai la tête, mes mèches légèrement ondulées et gonflées par l'humidité de l'air retrouvèrent leur place rebelle sur mes yeux. Je les dégageai d'un mouvement négligé de la main, et me décollai du mur, lui faisant face.
Ses cheveux d'un blond platine étaient, comme à son accoutumance, tirés en un petit chignon bas à l'arrière de son crâne, laissant simplement deux mèches indisciplinées encadrer le devant de son visage juvénile.
Vêtu d'un jean gris délavé, et d'un large pull à capuche noir, il avait l'air d'un adolescent tout à fait normal si l'on ne connaissait pas ses activités extra-scolaires peu recommandables et légales.
Ses yeux gris me toisaient avec respect, attendant silencieusement que je lui intime de parler. J'examinais une dernière fois les alentours avant de lui adresser un hochement de tête positif.
— J'ai de nouvelles infos, prononça-t-il à voix basse, j'ai surveillé les deux rues qui entourent l'appart d'Aslan comme tu me l'avais spécifié, et j'ai remarqué trois comportements étranges.
— Étranges comment ? lui demandai-je plus de détails.
— À des heures différentes, trois personnes sont restées dans les alentours de son immeuble, elles avaient toutes une vue d'ensemble sur la fenêtre du salon ou sur celle de la chambre d'Aslan. Elles ont observé la devanture assez longtemps pour me faire tilter mais pas assez pour se faire réellement remarquer.
— T'as réussi à identifier leur physique ?
— Nan pas vraiment, je peux seulement te dire qu'il y avait une femme et deux hommes, mais dur d'identifier leur visage, ils portaient tous une capuche, répondit-il d'un air désolé.
Merde.
— Et c'était vers quelle heure ? continuai-je de me renseigner sur ces potentiels suspects.
— Pour la fille vers vingt-trois heures trente et les deux mecs dans les alentours de deux à cinq heures du mat.
Je tentais de visualiser les endroits où Isis était quand elle recevait les messages, mais quelque chose ne concordait pas.
Ça va être plus compliqué que prévu.
— Sinon pour l'expéditeur des messages t'as trouvé leur source ou toujours pas ? m'interrogea-t-il curieux.
— Nan et ça commence sérieusement à me faire chier, soufflai-je dépité, l'adresse est cryptée, et même si j'ai de bonnes bases dans ce domaine, c'est bien trop compliqué pour moi. J'ai aussi voulu voir les vidéos des caméras de surveillance du couloir où on était mais tout avait déjà été effacé.
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L'ange déchu
RomantizmIsis Moretti. Une femme à l'allure vengeresse qui semble se foutre de la vie, mais qui sous ses airs de femme forte, cache bien plus de brisures qu'il n'y parait. Elle n'est en vérité qu'une ombre, une ombre qui cherche sans cesse à devenir lumière...