11. Secret bien gardé

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PDV d'Isis Moretti





Le générique du film se lança, je m'étirais en poussant un soupir d'aise.

C'est calme.

Je tournai la tête, et un sourire attendri étira les commissures de mes lèvres, en constatant que Nella était complètement affalée sur les cuisses d'Andrea, qui semblait réfléchir à sa vie.

Il se redressa légèrement, en soufflant d'un air résigné, et je me retenais de rire aux éclats face à la mine blasée qui tirait ses traits.

Il me lança un regard noir, en articulant un « ta gueule » silencieux qui me fit pouffer de rire.

Tu veux pas m'aider au lieu de te foutre de moi ? chuchota-t-il sur un ton énervé.

Non c'est beaucoup plus drôle comme ça, ricanai-je en un souffle.

Sale sorcière, répliqua-t-il toujours en un murmure coléreux, rendant la scène encore plus hilarante.

Pile à ce moment là, Nella bougea, et sa main se posa légèrement au dessus de son entre-jambe, électrisant automatiquement son corps. J'étais en train de m'étouffer dans mon rire silencieux tellement la situation était cocasse, alors que je le sentais me fusiller du regard.

Étouffe-toi dans ton rire, marmonna-t-il à voix basse.

Je me tenais le cœur, des larmes apparaissaient aux coins externes de mes yeux, je pleurais littéralement de rire, et alors que tout en me redressant je tentais de reprendre mon souffle inexistant, ma main ripa, et je glissai, provoquant une chute inévitable.

Mon rire silencieux redoubla, et celui d'Andrea s'ajouta à l'équation, si bien qu'on aurait dit deux phoques en pleine crise d'asthme. Nella grogna en signe de protestation, et changea de position, se rapprochant toujours plus des parties d'Andrea.

I-Isis... vient... m'aider, articula-t-il entre deux rires.

Je finis par hocher la tête, et tentais de me relever sans glisser de nouveau. Je m'avançai vers lui, en essayant de reprendre contenance. Je soufflai, reprenant ma respiration avant de chercher un moyen de le libérer de mon amie qui était comparable à une huître accrochée à son rocher.

Je vais soulever son torse et tu te dégages ok ? lui indiquai-je.

Il acquiesça, et nous opérâmes avec difficulté mon plan qui était plus que bancale. Je décrochai ses mains qui s'agrippaient à ses vêtements, avant de l'attraper par le dessous des aisselles et de soulever légèrement son torse. Elle marmonna trois fois une phrase incompréhensible alors qu'Andrea se faufilait hors de son emprise. Je la reposai doucement sur le canapé, et nous nous laissâmes tomber sur le sol en soupirant.

Nos regards se croisèrent, et nos deux rires silencieux se retrouvèrent.

Après quelques minutes, notre hilarité finit par s'évanouir, laissant place au silence apaisant de la nuit. Nella dormait toujours à point fermé, et seul le son régulier de son souffle était perceptible dans l'appartement.

Je m'appuyai sur la table basse, et me relevai, ressentant le besoin de nicotine.

Tu vas où ? me demanda la voix ensommeillée d'Andrea.

Fumer, répondis-je en me dirigeant à tâtons vers ma chambre.

J'arrivai tant bien que mal jusqu'à mon lit, sur lequel était disposé mon téléphone. Je le récupérai, et actionnai la lampe torche afin de trouver mon paquet et un briquet.

L'ange déchuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant