21. Soir de pluie

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PDV d'Isis Moretti





Allez Eos ! le suppliai-je en joignant mes mains entre elles.

T'es vraiment chiante Isis ! rouspéta-t-il en fermant son bouquin, d'un air résigné.

Moi aussi je t'aime mon prince ! m'exclamai-je ravie d'avoir réussi à le faire céder.

Deux jours s'étaient écoulés depuis la crise d'Aslan, où nous avions fini enlacés dans les bras de l'autre, le cœur allégé et l'âme apaisée.

Cela faisait aussi deux jours, qu'Aslan et Andrea s'absentaient régulièrement, pour faire du repérage, me laissant seule sous la « garde » d'Eos.

Prend un pull, il caille dehors, dit-il en se levant du lit alors que je souriais comme une gamine de huit ans.

Je me dressais moi aussi, me dirigeant vers ma valise, afin d'y récupérer mon sac dans lequel j'y glissai un carnet ainsi qu'un crayon et une gomme au cas où.

Je laçais mes chaussures, et rejoignis l'asiatique qui m'attendait déjà en dehors de la chambre.

Nous quittâmes l'hôtel, et le froid de la ville me fit frissonner. En ce mois de fin octobre, le temps avait tourné, et les températures avaient radicalement chuté pour mon plus grand plaisir, au détriment de Nell' qui m'envoyait trois messages par jour en se plaignant de cette saison qui était de loin l'une de mes préférées avec l'hiver.

Car c'était en cette période que la pluie revenait.

Je souriais malgré moi, me rappelant de tous les souvenirs qui accompagnaient ces jours de pluie. Notamment avec lui, mon père.

Quelques années plus tôt, Naples, quartier Spagnoli

Le soleil disparaissait, accompagnant la venue de la nuit, alors que les nuages affluaient dans le ciel, cachant les étoiles et la lune sous une épaisse brume grise.

Main dans la main, nous marchions côte à côte. C'était notre petit rituel. Quand la tension régnait dans l'appartement, et que maman se déchaînait sur moi à coup de paroles vicieuses, papa m'emmenait dehors en attendant que sa colère ne s'atténue.

Nous déambulions dans les rues, le ciel tonnant au dessus de nos têtes, nous alertait d'une averse imminente.

J'adorai la pluie.

Aussi étrange que cela puisse paraître, j'aimais énormément entendre le bruit de l'orage, et marcher sous la pluie battante. Le sentiment de réconfort qui prenait possession de mon cœur était indescriptible, et l'ambiance si particulière qui était propre à ce temps pluvieux, avait quelque chose de spécial.

Ça va tomber, articula mon père alors que je levai la tête vers le ciel.

Et en l'espace d'un instant, une multitude de gouttelettes d'eau quittèrent les nuages et vinrent s'écraser sur le sol.

Je fermai mes paupières, en souriant tristement. Ma gorge se noua subitement lorsque les visages de ma mère et de ma sœur s'affichèrent dans mon esprit, emmenant avec eux ma jalousie et ma peine.

Je luttais pour ne pas laisser échapper le moindre sanglot. Mes yeux me piquaient, alors que je serrai des poings pour contenir ma tristesse.

L'ange déchuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant