PDV d'Isis Moretti
J'ouvrais les yeux en fronçant des sourcils, un brouhaha incessant traversait la porte, et venait de me tirer de mon précieux sommeil.
J'attrapai mon oreiller que je plaquai sur le dessus de ma tête, en me renfonçant sous la couette, ayant l'espoir qu'il bloque le flux de nuisances sonores qui grésillait dans mes oreilles, mais fallait croire que cette bande d'abrutis avaient décidé de hausser encore plus le ton.
Ils se foutent de la gueule de qui là ?
Je pestai en me redressant, j'attrapai mon téléphone et l'heure qui s'afficha sur l'écran verrouillé me fit souffler de frustration.
Neuf heures du mat.
Je vais les buter.
Je me levai du lit, et m'avançai rageusement vers la porte que j'ouvris brutalement.
Leurs deux voix me frappèrent de plein fouet, ils étaient tous les deux en train de se gueuler dessus sans ménagement, me procurant un bourdonnement incessant qui allait bientôt se transformer en une puissante migraine.
Je marchai en direction du salon, et je les vis, se hurlant dessus comme s'ils étaient seuls au monde.
Andrea était à leurs côtés, essayant de les stopper dans leur dispute qui faisait rage, mais il se ravisa face à la violence de cette altercation qui commençait sérieusement à me taper sur les nerfs.
Reste calme Isis.
Je fis quelques pas en leur direction, de sorte à me planter face à eux, mais ils ne firent pas attention à ma présence et continuèrent de se crier dessus.
Vous êtes en train de m'ignorer là ?
— OH VOS GUEULES PUTAIN ! hurlai-je possiblement énervée.
Ils tournèrent la tête en même temps, Nella avait les sourcils levés, alors qu'Aslan avait les siens froncés.
— Je dois appeler la police pour tapage matinal ou c'est comment ? m'écriai-je sérieusement agacée. Vous m'expliquez c'est quoi votre problème ?
J'alternai mon regard entre leurs deux têtes, attendant, en croisant les bras sous ma poitrine, une raison à ce débordement.
— Tu le sais qu'il compte t'obliger à partir avec lui ? s'exclama Nell'.
Ah c'était donc ça.
— Je ne l'oblige pas, gronda la voix cassée d'Aslan.
— Ah putain ne recommence pas connard, tu vas me dire qu'affirmer qu'elle part avec toi sans lui demander c'est pas l'obliger ? s'écria-t-elle d'une voix mauvaise.
— Elle le sait déjà, c'est toi qui veut l'obliger à rester, rétorqua-t-il gravement.
— Isis ? Tu pars pas ? Pas vrai ? demanda-t-elle en se tournant vers moi.
Je soupirai en fermant quelques secondes les paupières, me demandant ce que j'allai lui répondre.
T'es pas dans la merde Isis.
Je sentais son regard à lui qui se concentrait sur mon corps, et malgré moi, mon attention dériva sur lui. Ses iris m'analysaient avec appréhension, comme s'il avait peur que je nie les faits, et que je rompe cette promesse que je lui avais faite.
Je lui ai promis de rester.
Et maintenant que je savais l'existence de cette peur qui l'animait, mon âme n'avait pas pu s'empêcher de se raccrocher à la sienne.
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L'ange déchu
RomansaIsis Moretti. Une femme à l'allure vengeresse qui semble se foutre de la vie, mais qui sous ses airs de femme forte, cache bien plus de brisures qu'il n'y parait. Elle n'est en vérité qu'une ombre, une ombre qui cherche sans cesse à devenir lumière...