43. Dernier souffle

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(NDA : ❤️‍🩹)

PDV d'Aslan Vivone




Quelques heures plus tôt, Naples, appartement d'Aslan

Allongé sur le lit, le regard dans le vide, avec comme bruit de fond la pluie s'échouant sur le sol, je songeai.

Je songeai à elle, et à comment j'allais lui dire que je comptai m'en aller ce soir.

Plus j'y réfléchissais et plus la pensée de le lui dire me paraissait irréalisable.

Je ne pouvais pas me résoudre à partir sans lui exprimer tout ce que ressentais pour elle, mais en même temp, je n'avais pas le courage nécessaire pour l'affronter.

T'es putain de lâche Aslan.

Je sais.

Les secondes s'écoulaient lentement, très lentement. Ma conscience bataillait avec mon esprit, m'embrouillant d'autant plus.

Je tournai la tête, et mes yeux tombèrent sur sa lettre, celle que j'avais encore une fois relue, peut-être pour la millième fois.

Et si...

Je me redressai instinctivement, cherchant dans mon tiroir mon carnet à dessin ainsi qu'un stylo noir.

Je tournai les pages doucement, un air mélancolique berçant mes gestes. J'arrivai au dessin de cette nuit-là. Celle où j'avais tracé avec délicatesse et douceur les courbes de son corps, avant de m'abandonner pour la toute première fois en elle.

Je n'avais plus rien dessiné d'autre depuis. Tout simplement parce que je n'en ressentais plus le besoin, et que les démons qui abritaient mon être s'étaient— en un sens — évaporés.

Je me décidai à tourner la page, la sensation du papier lisse sous mes doigts était agréable.

Le stylo en main, je restai en suspend au dessus de la feuille. Un sentiment de peur s'insinua sous ma peau, je ne savais pas si c'était la bonne chose à faire, ou si j'en avais le droit.

Mon regard se perdit sur sa lettre à elle, et tel un mirage, sa voix me parvint, me criant de le faire.

Tu peux le faire.

La bille d'encre toucha le papier, et dès l'instant où les premières lettres apparurent, elle ne s'arrêta plus d'écrire.

Des lignes et des lignes.

Je mettais à plat toutes mes pensées, mon cerveau s'était comme éteint, laissant mon coeur parler à sa place.

Je finis par mettre le point final, signant en mon nom cette lettre, cette toute première lettre que je lui adressais en gage de tout ce qu'elle avait su me donner.

Elle s'était donnée à moi. Toute entière.

Et cette réalité fit battre mon coeur irrégulièrement.

Je posai enfin le stylo, arrachant la page de ce carnet qui renfermait tous mes plus sombres souvenirs, qui avait toujours maintenu mon âme prisonnière de mes propres cauchemars, mais qui aujourd'hui, m'avait apporté pour la toute première fois, une sérénité inattendue. Presque irréelle.

Je pliais avec soin le papier que je déposais doucement sur le lit.

J'espère que tu ne m'en voudras pas trop Isis.

L'ange déchuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant