Je me dirige vers ma salle de bain pour essuyer son « œuvre ».
Une fois devant la porte, je retire mes vêtements. La douleur, elle, ne me quittera pas.
J'ouvre l'eau de la douche et laisse couler l'eau chaude sur mon corps meurtri, espérant qu'elle apaise mes muscles endoloris. Une fois savonnée et débarrassée du sang, j'enroule une serviette autour de ma poitrine, enfile mes sous-vêtements et me place face au miroir.
Le reflet me renvoie la brutalité de ce que j'ai subi. Mon ventre, ma poitrine, mes jambes, mon dos... tout est marqué. Mes joues sont violacées, mon arcade ouverte, mon nez rougi par les coups, ma lèvre fendue. Une larme solitaire coule le long de ma joue avant de s'écraser sur le sol.
— Jolis bleus.
Cette voix... Je la reconnaîtrais entre mille.
Mon cœur rate un battement.
Je pivote lentement la tête et croise son regard d'un bleu polaire. Instinctivement, je baisse les yeux, tandis qu'il reste figé dans l'encadrement de la porte. Son regard glisse sur moi, s'attardant sur chaque blessure.
— C'est qui qui t'a fait ça ? grogne-t-il en désignant mes hématomes d'un mouvement de menton.
— Personne... Tu peux partir, c'est bon, je gère.
Ma voix est à peine audible, tremblante.
Arès avance de quelques pas, s'arrête à ma gauche et me désigne le rebord de la baignoire d'un geste silencieux. Sans protester, je m'y assieds, attendant qu'il fouille dans l'un de mes tiroirs. Il se redresse, une trousse de premiers secours à la main, et me la tend. Pendant que je l'ouvre, lui se lave les mains.
Quand je lui rends la trousse, il la fixe. À peine remplie.
Ce n'est pas la première fois qu'il fait ça.
Ma conscience murmure une vérité que je refuse d'affronter.
Arès lève les yeux vers moi, ses pupilles légèrement dilatées. Je baisse la tête aussitôt. Il s'accroupit et tend la main vers mon menton, relevant doucement mon visage vers le sien.
— Ce n'est pas la première fois que cette personne te frappe, hein ?
Sa voix est douce, presque bienveillante.
Je détourne les yeux vers le sol. Il soupire, puis attrape une compresse et une bouteille d'alcool. Il imbibe la compresse et, d'un geste délicat, maintient mon menton entre ses doigts avant de presser le tissu imbibé contre mon arcade.
— Tu peux appuyer, je ne ressens plus la douleur.
Cette fois, ma voix est plus ferme, plus assurée.
Il me prend au mot et accentue la pression avant de glisser la compresse sur ma lèvre fendue. Je suis ses mouvements du regard tandis qu'il désinfecte mes blessures avec une précision méthodique. Une fois terminé, il pose les derniers pansements et s'éloigne légèrement.
— Ne bouge pas, je reviens. Je vais chercher un truc pour tes bleus.
Je reste immobile, comme figée. Il revient quelques instants plus tard... avec des steaks.
Je le fixe, incrédule.
— Sérieusement ? Des steaks ? T'avais rien d'autre ?
— Non, j'ai trouvé que ça. Maintenant, tais-toi et applique-les.
Son ton est plus professionnel, presque détaché.
— Ne me parle pas comme ça !
Ma voix est plus forte, marquant mon refus de me laisser faire.
— Calme-toi. Ce n'est pas une insulte de te dire que t'es blessée. D'ailleurs, c'est qui qui t'a fait ça ? Parce que là, on dirait que t'as été écrasée par un camion, ma pauvre poupée.
— Ne m'appelle pas « poupée » ! Je ne te permets pas. Et je t'ai déjà dit que ça ne te concernait pas. Merci pour ton aide, mais maintenant, tu peux partir, Arès.
Son regard se durcit légèrement.
— D'une, ça me concerne parce que je suis ton garde du corps et que je dois te protéger, même si cette personne vit sous ce toit. De deux, même si c'est un autre garde du corps, un cuisinier ou un membre du personnel, je dois le savoir. Alors, Iris, qui est cette personne ?
Mon prénom sonne faux dans sa bouche.
— Je ne te le dirai pas. Maintenant, s'il te plaît, pars. Merci pour ton aide, mais... sors d'ici.
Ma voix est suppliante, mais ne tremble pas.
Arès me fixe un instant, puis esquisse un sourire en coin.
— Ok, comme tu veux, poupée. Mais je te fais la promesse de découvrir qui c'est. Et quand je le saurai... tu devras me rendre un service en échange. Ça te va, ma très chère Iris ?
— Oui, si tu veux... Maintenant, pars.
Sans un mot de plus, il s'éloigne et me laisse seule, face à mes démons.
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Le Plaisir Divin
RomantizmUn coup. Respire et expire. C'est bien tôt fini, Iris respire. Deuxièmes coups. Expire et ne pleure pas. Troisième coups. Trou noir, plus rien. ____________________