Angel - Jeon Jungkook

Chapitre 45

Yeona

Je me recouche sur le lit après que Jungkook est quitté la maison. Je n'avais rien à faire. Je n'avais plus de travail et personne avec qui sortir. Ma routine était là même ; je salue Jungkook, prépare le repas pour moi, prépare le repas pour Jungkook quand il rentrera, nettoie la maison, et surtout j'attends. Attendre, voilà à quoi se résumaient mes journées depuis maintenant trois mois. Nous étions déjà au début mars et je m'ennuyais très sérieusement.

La neige avait fondu, les fleurs commençaient à fleurir légèrement sur les arbres et le bon temps commençait à montrer son nez. Pourtant, pour moi aujourd'hui c'était comme si c'était un temps pluvieux d'un mois de décembre, froid, glacé, qui se voulait qu'on reste au chaud à la maison.

C'est le jour de mon anniversaire, mais également le jour de la mort de mes parents...

J'ai vingt-quatre ans et ça fait treize ans que mes parents ont été tué sous mes yeux sur cette route. En repensant à cet incident mes yeux se remplissent de larmes. Ils ont tout gâchés, Han a tout gâché. On m'a retiré les personnes qui m'ont donné la vie et qui me rendaient heureuse, sans que je puisse rien faire. Je les ai laissé mourir alors que j'aurai dû mourir avec eux. J'aurai pu essayer de les sauvés mais je n'ai rien fait. L'idée de les rejoindre m'est venue en tête plusieurs fois, mais je ne les jamais fait pour prouver à tous que malgré tout, je suis capable de vivre comme mes parents ont toujours voulu que je vive.

Je continue de pleurer en repensant au sourire rassurant de ma mère quand je suis allée à l'école la première fois, aux paroles de mon père quand un garçon m'avait traité de "grosse moche" quand j'avais six ans, à notre première sortie au parc d'attraction...Surtout l'un des moments que j'oublierai jamais c'était quand je me suis produite pour la première fois sur scène, à mes dix ans quand j'avais commencé la danse. Ils étaient venus m'encourager et avait annoncé fort en montrant des banderoles « c'est notre fille ! » quand j'ai remporté mon premier prix. Si seulement Han ne les avait pas tué.., ils seront toujours là pour voir ce que leur fille est devenue...

Je touche avec le bout du doigt le bracelet avec le pendentif du soleil que ma mère m'avait donné dans la voiture, juste avant cet accident. Je revoyais son sourire et ses yeux pétillants me regarder avec tant de tendresse. Elle m'avait dit :

« C'est pour que tu te rappelles que depuis que tu es née, tu illumines notre vie. Continue de briller et un jour tu recevras ce que tu donnes. »

Je me mords la lèvre inférieure en continuant de pleurer. Mes larmes s'écrasent sur ma main et mes yeux restent accroché sur le pendentif. Qu'aurait été ma vie s'il n'avait pas tué mes parents ? Je serai peut-être une grande danseuse, connue ? Ou mieux, je serai peut-être heureuse ? J'ai tout ce qu'il me faut maintenant, des amis incroyable, Daenee qui me traitait comme sa propre fille et surtout j'ai Jungkook qui me donnait tout l'amour que je n'ai jamais reçu. En pensant à lui je me rends compte de notre relation. Si mes parents étaient toujours en vie, je ne l'aurai jamais rencontré. Si ce mariage n'aurait pas eu lieu, Jungkook et moi serions de simple inconnu l'un pour l'autre.

Il est la seule chose positive qui me soit arrivé dans toute cette histoire. La vie m'a peut-être redonner une nouvelle chance d'enfin être heureuse ? Lui aussi avait besoin de quelqu'un pour le sortir de cet enfer qu'était devenu sa vie depuis la mort de sa petite soeur. Le destin nous a réuni par ce mariage arrangé pour nous faire comprendre qu'on était la moitié de l'autre.

J'essuie mes larmes en regardant le vide. J'ai trouvé un sens à ma vie depuis quelques mois, je vais continuer à vivre et essayer d'enfin être heureuse pour que mes parents soient fiers de moi de là où ils sont. Je les rejoindrai un jour, mais ça attendra. Si je renonce à la vie maintenant, ça voudra dire que j'ai abandonné. Je ne peux pas permettre aux gens qui les ont tués d'être satisfait. Il faut que je les retrouve, non, je dois les retrouver. Il faut que je me venge de la souffrance qu'ils m'ont laissé depuis tout ce temps.