THE CURSED LOVE

09. L'Épicerie Sympas

« L'ignorance d'une cachette découverte est le début de sa révélation. »

EMRYS

Épicerie Superstore, Brentwood
Saturday, November
09:12 pm

Chez moi, dans ma chambre, j'essaie de faire mes devoirs, mais le calme angoissant de ma maison me rend nerveuse. Je suis habituée aux hurlements tous les samedis, pas à ce calme strident.

Je ne devrais pas me plaindre ; dans quelques jours, tout cela reprendra. Les cris, les pleurs, les papiers de divorce.

Le sentiment d'un vide profond, le manque de sa présence maternelle, me plonge dans une réflexion sans fin.

Je regarde par ma fenêtre, le noir sombre, et j'attends patiemment la venue de ma mère que je n'ai pas vue toute la journée, ce qui est encore plus étrange.

Les choses autour de moi et le paysage me donnent une sensation de déjà-vu, et le noir englobant ma maison essaie de me faire peur.

Seule une bougie éclaire ma chambre. J'apprécie les bougies, surtout en hiver, alors autant en profiter. Elle est assez lumineuse, en plus.

Habillée d'un jean patte d'éléphant et d'un pull en laine blanc hivernal, je veux tellement me mettre en pyjama, mais j'attends toujours que ma mère revienne.

Je suis sortie tôt ce matin pour mon cours particulier de mathématiques, et lorsque je suis revenue, elle n'était plus là. Vraiment étrange.

Baigné dans le noir, l'ombre des branches d'arbres danse sur mon mur blanc, et moi, je reste assis, les jambes repliées sur moi, guettant l'heure à chaque seconde. J'ai un mauvais pressentiment. Ma mère est toujours à la maison le samedi. Elle pourrait annuler tous ses rendez-vous juste pour pouvoir se reposer à la maison.

Mon père n'est pas là, parti à Boston pendant une semaine, alors moi et elle, nous sommes seuls, et j'essaie de l'éviter autant que possible, surtout en ce moment.

Quand mon père n'est pas là, ma mère devient brutale avec moi. Elle ne se ressaisit pas et ne réfléchit pas, bien entendu, elle n'a pas de limites comme lorsque mon père est ici.

Assise là, devant une table désespérément vide, je suis plongée dans une réflexion profonde. Pourquoi n'était-elle pas là? Où était-elle passée?

Les questions tourbillonnent dans mon esprit, créant un sentiment d'inquiétude et d'incompréhension face à son absence soudaine.

Cela fait une semaine que mes journées se répètent : école, maison, devoirs. Dormir n'arrive pas trop souvent. Je ne vais plus aux séances chez ma psychiatre, et j'ai abandonné mes autres activités.

Elias continue de me faire du chantage, ce qui n'est même pas étonnant. Sauf qu'un jour, il est allé trop loin. En racontant n'importe quoi à Kelly et Alya, elles ont commencé à se moquer de moi devant toute la classe, et je devais rigoler pour que Nessa y croie.

Elias peut être tellement méchant et se faire passer pour gentil. Il est comme un peu tout le monde, gentil quand il est seul avec moi, mais dès que nous sommes en groupe, il me fait comprendre que je n'ai ma place nulle part.