THE CURSED LOVE

Prologue

Une Nuit À L'Aube.

EMRYS

Rue Middleton Hall, Brentwood.
Saturday, November 12th
10:42 pm

The Perfect Girl - Mareux
Cigarettes Out The Window - TV Girl

Une table impeccable, avec les couverts et la vaisselle qui brillent sous le lustre suspendu au-dessus de la vaste table. On dirait la famille parfaite des films de Noël : mon père à côté de ma mère, et moi en face de ma mère qui semble morose depuis le début du repas.

Assis sur cette chaise en cuir, j'attends cette question tant redoutée qui plane dans l'air depuis le début du dîner. Ce qu'ils ne comprennent pas, c'est que je donne le meilleur de moi-même à chaque fois, mais cela ne rapporte pas grand-chose.

— Alors, Emrys ? Combien as-tu eu au contrôle d'anglais ?

Je préfère ignorer ta question, maman.

Mes jambes semblent flancher sous la table, je n'ai même pas encore commencé à manger que cette sensation désagréable remonte brusquement. Les regards de mes parents se posent intensément sur moi.

— Quinze et demi, je souffle tout en regardant la nourriture dans mon assiette.

J'ai fait de mon mieux après tout...

Mais je n'ai même pas réussi...

— Tu as fait tout ce que tu pouvais, ce sont tes arguments, je présume, dit-elle avec un regard agacé avant d'ajouter. Eh bien, ce n'est pas suffisant. Si tu arrêtais de rester au lit toute la journée comme une fainéante, peut-être que tu obtiendrais de meilleurs résultats, non ?

Une simple fainéante sans avenir.

Je passe mes nuits à réviser sans pouvoir susciter la fierté de quelqu'un dans ma famille. À leurs yeux, et aux miens aussi d'ailleurs, je ne suis qu'une déception. Étudier davantage ne semble plus suffisant. Pourquoi eux obtiennent-ils de bonnes notes ?

Se lamenter sur mes fiches n'a jamais été suffisant, retenir mes larmes devant mes camarades non plus.

La colère monte rapidement en moi, je la déteste, mais je garde le silence. Je préfère encaisser à table. Je ne veux pas voir maman pleurer à cause de moi. Je ne veux pas que la femme de ménage ramasse les morceaux de verre brisé à cause de ma mère.

— Pardon, maman, le contrôle était vraiment difficile, et la pire note était douze, craché-je entre mes dents.

Enfin, mon père se tourne vers moi, lui qui est resté silencieux depuis le début du dîner.

— Je me moque des autres ! Nous parlons de toi ici. Je ne t'ai pas aidé à réviser, vas-tu m'accuser de cela ? Scande-t-elle

— Tu m'avais demandé de faire les cartes d'invitation pour ta nièce...

— Et c'est encore de ma faute ? N'oublie pas que ton père est la source de problèmes dans cette maison ! Crie ma mère en regardant mon père.

Et ça recommence, encore une fois à cause de moi.

Pourquoi n'ai-je pas gardé le silence ? J'aurais dû me taire, j'aurais dû coudre mes lèvres avec une aiguille jusqu'à ne plus pouvoir respirer par la bouche.

— Tu préfères passer tes nuits à jouer au poker et à traîner avec des femmes, pendant que moi, je dois tout faire dans cette maison. Fit-elle en frappant violemment la table du poing.