Le dernier liseur de Wakfu - Éclosion de chrysalide

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Après de tels évènements vous imaginez bien que le pandawa se mit à souffrir d'une culpabilité pour le moins... envahissante, et vous faites bien ! Pour tenter d'oublier il aimait se réfugier sous l'ombre de ce grand saule... Adamenthe mâchouille un brin de paille. Une faux et une importante quantité de blés fraîchement coupés gisent à ses pieds. Le poids des années semblent l'avoir fatigué plus qu'il n'aurait dû. Il est encore assez jeune, pourtant son visage trahit une faiblesse prématurée.

Dans le clair-obscure de l'ombre projetée par l'arbre, le pandawa sifflote. Cet air mélancolique se propage dans les champs. Depuis la naissance de son fils, le temps s'était mit à défiler à une vitesse surprenante. Pourtant, le souvenir de cette nuit d'orage continue à le hanter jours après jours. Il revoit le gardien de la matriarche qui avait annoncé à sa femme que leur fille était mort-née. Ce même homme qui lui avait déposé sa soit disante défunte fille dans les bras. Ce regard qu'il lui avait jeté en silence alors qu'il lui désignait la porte du doigt. Il ne lui avait même pas laissé le temps de réconforter sa femme.

F l a s h b a c k


Camouflé sous un long manteau sombre, il traverse le village en courant, les pleurs de sa fille comme seul sillage. Il ne s'arrête pas de courir, mais quand il arrive au niveau du sanctuaire de la matriarche, il entend ses pensées.

** Va au grand saule... **

Il obéit et prend la direction des champs, là où se trouvait le grand saule. Quand il arrive enfin au pied de l'arbre, un couple de disciples de Sadida se protègent de la pluie sous un parapluie formé par d'immenses feuilles végétales. La femme aux cheveux verts le regarde, lui et sa fille. On lisait dans ses yeux baignés de larmes une pitié sans pareille. Adamenthe leur tend sa progéniture, aucun d'entre eux n'échangent un seul mot. Le couple s'éloigne en silence alors que le pandawa ne peut quitter du regard sa fille qui disparait à l'horizon.

F i n . d u . f l a s h b a c k


Tous les jours il se pose sous le grand saule, poussé par l'espoir vain de retrouver sa fille. Brisé par la tristesse, le pandawa délaissait sans s'en apercevoir sa femme et son fils. Lui qui était au seuil de l'adolescence, le garçon avait besoin plus que jamais de la présence de son père. Lilit l'avait baptisé Ascètyl.

À cause du destin que la matriarche lui avait prédit, il devait passer ses journées dans le temple en sa compagnie et celle de ses disciples. Elle lui apprenait à méditer, à oublier ses sens et abandonner son corps. Malgré les visions d'avenir qu'elle avait vu pour lui, il semblait n'avoir aucun talent à percevoir le Wakfu et il était fatigué de tous les entrainements qu'elle lui faisait subir alors qu'il ne voyait aucun résultat. Chaque matin il faisait de son mieux pour s'éclipser du sanctuaire. Quand il y parvenait, il se réfugiait dans la forêt à la recherche de plantes et de fleurs rares. Car en plus de ne pas satisfaire les attentes de la matriarche, il ne montrait aucun des signes d'appartenances aux préceptes de Pandawa. Ainsi il était bien plus intéressé par l'herboristerie et l'alchimie que par la fabrication et consommation de bière.

Avec le fruit de ses récoltes, il utilisait la distillerie familiale, dans laquelle était fabriqué le fameux lait de bambou fermenté, pour concocter potions et autres mixtures aux particularités diverses. La volonté du garçon était de créer un remède qui pourrait effacer la tristesse de son père. Même s'il n'arrivait pas à atteindre son but, il était capable de fabriquer des pommades curatives pouvant faire cicatriser n'importe quelle plaie bénigne en quelques minutes. Personne ne reconnaissait son talent inouïe. Interdit de quitter le domaine familiale, ce n'était pas auprès de sa famille qu'il pouvait étancher son mal de reconnaissance, ses proches étant bien trop occupés à boire dans les tavernes ou à respecter les volontés de la matriarche.

Cependant il était rare qu'il puisse s'adonner à ses passes-temps, car même s'il parvenait à feindre l'attention des gardiens pour s'enfuir dans la forêt, ils finissaient toujours par le retrouver et le ramener de force au temple. Ses journées étaient donc ponctués par ces moments de courses poursuites. La majeure partie du temps il se voyait obligé de rester auprès de la matriarche et de supporter les sarcasmes de ses disciples. Comme c'était le cas aujourd'hui. Il se trouve sur un coussin plus petit et moins beau que celui de la matriarche, celle-ci lui oblige à rester immobile et à garder les paupières closes. Il avait également le droit de parler à l'unique condition qu'on lui adressait la parole. Alors que la vieille pandawa lui demandait de faire le vide dans son esprit et de méditer. S'il parvient à vider sa tête quelques instants, il ne peut s'empêcher de récapituler les ingrédients qu'il n'avait pas encore tester dans ses tentatives de création du remède parfait pour son père.

Les Faiseurs de ChaosOù les histoires vivent. Découvrez maintenant