Nouvelle vie.

460 26 16
                                    

Le jeune Lightwood ouvre le dernier carton en regardant autour de lui. Une nouvelle vie commence pour lui, loin de tout, de sa famille, de ses problèmes, et surtout de son passé. Il n'a pas emporté grand-chose, juste le nécessaire pour lui vivre correctement. Et le plus important : son outil de travail. Sa tablette. Alec est dessinateur, il travaille avec beaucoup de maisons d'édition pour toutes sortes de BD jeunesse. Au moins, il peut travailler à domicile, ce qui est une bonne chose pour sa phobie sociale. Il regarde autour de lui en installant son matériel sur le bureau avant de sourire. Il est enfin officiellement chez lui. Enfin, il ne peut pas encore dire avec certitude qu'il se sent comme à la maison, mais il ne doute pas de pouvoir l'affirmer incessamment sous peu.

Il entre dans la cuisine avec l'intention de se faire un café, repensant à la conversation qu'il avait eu avec sa mère concernant le déménagement.

FLASHBACK

- Maman ? Je peux te parler ?

- Bien sur, mon Alec chéri. Tu va enfin me dire ce qui te hante depuis tant d'années ?

- Non... Je ne suis pas prêt à en parler encore, désolé. Mais ce que je vais te dire ne va pas te plaire.

- Je t'écoute ? Tu me fais peur...

- J'ai décidé de déménager.

- Ah oui ? Où ça ?

- En Californie...

- Quoi ? C'est hors de question que tu t'éloigne de moi ! Surtout pas après ce que tu viens de faire !

Ce qu'il vient de faire... A savoir, tenter de mettre fin à ses jours. Il vient tout juste de sortir de l'hôpital après trois jours, mais sa décision de déménager date de plusieurs semaines déjà. La faiblesse dont il a fait preuve quatre jours plus tôt... C'est uniquement parce qu'il l'a revu par hasard en rentrant du supermarché avec Isabelle. Isabelle qui lui a souris et l'a salué chaleureusement. Si seulement elle savait... Mais là n'est pas le sujet.

- Je sais que je viens d'essayer de me suicider, maman, mais justement. En déménageant aussi loin, je pourrais me reconstruire. Seul, à mon rythme.

- Je te laisse partir à une seule condition.

- Laquelle ?

- Tu va voir un psy. J'ai une amie là-bas qui est psychologue, je vais la contacter et prendre rendez-vous pour toi. C'est non négociable.

- D'accord, tout ce que tu veux.

FIN FLASHBACK

Sa première séance était ce matin, et tout s'est déroulé comme il le souhaitait : il a laissé la psychologue se présenter. Lui ne l'a pas fait, ce n'est pas utile. Il a promis à sa mère d'aller consulter son amie psy, pas de lui raconter sa vie. Il l'a écouté parler pendant toute l'heure prévue, avant de sa hâter à rentrer chez lui. Super pour sa phobie sociale... Elle lui a remis un rendez-vous pour dans deux jours et il n'a vraiment pas hâte d'y être. Surtout qu'elle l'appelle Alexander et qu'il déteste quand on l'appelle par son prénom ! Mais vu qu'il a décidé de ne pas parler pendant ses séances, il est obligé de supporter ce supplice... Il soupire avant de prendre son café et de sortir sur sa terrasse pour profiter du soleil d'été. Il en profite également pour envoyer un message à sa mère afin de la rassurer sur son emménagement et le premier rendez-vous avec son amie.

QUELQUES JOURS PLUS TARD

Bureau de la psychologue, 4ème séance.

- Alexander...

- C'est Alec.

- Je vous demande pardon ?

- Mon prénom. C'est Alec.

- Mais sur votre fiche...

Le dis Alec détourna la tête de la fenêtre pour la tourner vers la femme installée dans son fauteuil. Sa psy. Il n'avait pas eu le choix de commencer des séances avec une psychologue, une obligation de sa mère suite à sa tentative de suicide. Et la condition sine qua non pour qu'elle accepte son déménagement à l'autre bout de la planète –selon elle. Lui trouvait qu'il n'était pas encore assez loin de son passé. Il a juste traversé les Etats-Unis... Peut-être qu'il aurait du suivre sa première idée et se rendre en Europe. Mais là-bas, il aurait pu passer à l'acte sans que personne ne le sache. Il secoua la tête en se frottant machinalement les poignets. Quel idée aussi de tenter de mettre fin à ses jours en s'ouvrant les poignets... Visiblement, cette méthode n'est pas assez rapide. Trop lente. Et presque aucune chance qu'elle fonctionne vraiment... A son arrivée à l'hôpital, sa mère l'avait supplié de lui parler. De lui expliquer son geste. Il avait refusé. Pourquoi est-ce qu'il parlerait ? Il avait tenu tout ce temps sans prononcer un mot sur son mal-être, ce n'est pas maintenant qu'il va le faire. Pourtant... Il en a envie. De tout dire. De tout balancer. De se délivrer de ce secret qui le ronge depuis si longtemps...

- Bien, alors va pour Alec. Pouvez-vous me décrire en 3 mots votre adolescence ?

- Dépression. Solitude. Mal-être. Suicide.

- Cela fait 4 mots mais soit.... Qu'avez-vous vécu, Monsieur Lightwood ? Qu'avez-vous vécu pour en venir à cette conclusion sur cette période de votre vie ?

Il tourne de nouveau la tête vers elle, ouvrant la bouche pour parler... Mais aucun son ne sortis. Il soupira, plus pour lui-même que pour la psy, avant de regarder à nouveau par la fenêtre. Il n'y arrive pas ! Ce n'est pas compliqué, pourtant... Un mot. 4 lettres. Ce n'est rien du tout, facile a prononcer... Mais rien ne sort.

- Je... Oubliez ce que je viens de dire. Je dis n'importe quoi.

- Alexander...

- C'est Alec !

Il s'en voulu immédiatement d'hausser la voix. Il soupira, attrapa sa veste et grommela un « à la semaine prochaine » avant de s'enfuir du cabinet. Il étouffait, il avait besoin d'air... Une fois dehors, il prit une grande respiration en levant sa tête vers le ciel. Il se mit en route pour rentrer chez lui et s'y enfermer à double tour. La torture du trajet jusqu'au cabinet lui suffisait comme sortie pour au moins trois jours...

Il se hâta de se faire un café et d'allumer sa tablette pour travailler. Il a une première ébauche à rendre dans deux jours, et il déteste avoir pris du retard sur son travail ! Mais avant, il n'avait pas de rendez-vous avec une psychologue qui lui fait perdre une heure de son temps... Il soupire en secouant la tête avant de se mettre au travail, ouvrant la fenêtre pour faire entrer un peu d'air frais. La Californie, c'est bien, mais il fait chaud une grande partie de l'année, et encore plus en plein été. Mais il ne va pas s'en plaindre. Deux semaines qu'il a officiellement emménagé ici et il commence enfin à se sentir comme chez lui. Même si ses nuits sont encore remplie de cauchemar...





Bonsoiiiiiiiir (t'as la ref?) ! Vous me manquiez trop, alors je vous offre ce premier chapitre de ma nouvelle fanfic' Malec. C'est cadeau ! Qu'est ce que vous pensez du titre de cette fiction ? De l'image de couverture ? Et de ce premier chapitre ? J'attends vos retours avec beaucoup d'impatience !

A corps perdusOù les histoires vivent. Découvrez maintenant