2 - Aïden

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« C'est quand on plonge dans le malheur,qu'on se rend compte qu'on était dans le bonheur sans le savoir. »Amy SOFTPAWS






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Seattle

Mercredi 7 mai 2014

07 h 55


Aïden


Le jour se lève sur ma tour de verre où j'ai bâti un empire solide aux fondations indestructibles. Il y a cinq ans, à la mort de mes parents, je me suis lancé dans les affaires afin de garder le contrôle de l'entreprise que mon père a fondée de ses propres mains. Je n'ai pas eu d'autre choix que de reprendre le flambeau familial et de préserver l'héritage que mes défunts parents m'ont laissé et qui m'est si cher. Aujourd'hui, à vingt-huit ans, je suis un des plus jeunes chefs d'entreprise des États-Unis et Kyle Entreprise tourne à plein régime. Ces dernières années, j'ai perdu toutes les personnes qui comptaient le plus à mes yeux. Il me reste quelques amis proches, mais ma famille représentait un trésor inestimable. Je me suis souvent demandé si une malédiction ne nous était pas tombée dessus.

À présent, je vis au jour le jour et cela me va très bien : à chaque jour suffit sa peine. J'ai une entreprise à faire tourner, des milliers d'employés qui comptent sur moi. Je n'ai pas le temps de m'apitoyer sur mon sort et je refuse de le faire. N'étant jamais très loin de mes affaires, quand je ne suis pas à mon bureau, je suis au dernier étage de ma tour, au penthouse. C'est ici mon nouveau foyer. Ces derniers temps, je n'ai rien connu d'autre que le travail, ce qui me permet de surmonter la douleur de mon passé. Je vais courir chaque matin pendant plus d'une heure. Le soir, je descends à ma salle de sport se situant au rez-de-chaussée, et je fais de temps à autre quelques brèves apparitions à des galas de charité. Parfois, je me surprends à me demander lorsque je vois mon reflet dans la fenêtre de mon bureau :

— Aïden, que vas-tu devenir ? Vas-tu rester seul pour le restant de tes jours ? Tourne la page et avance. C'est ce que tes parents auraient souhaité pour toi.

Impossible ! Je ne pourrai jamais remplacer les personnes qui m'ont été arrachées, et je me l'interdis catégoriquement. Je n'ai pas le temps pour ce genre de futilités, et je n'en ai ni l'envie ni le courage. Mon meilleur ami et avocat est contrairement à moi, ouvert à toute proposition pour peu qu'elle soit pourvue de longues jambes et d'une poitrine généreuse. Il me le répète presque chaque fois qu'il passe me faire signer des documents pour Kyle Entreprise, mais sachant ce que j'ai traversé, il n'insiste pas. Je ne suis pas prêt pour le moment. Il me faut encore du temps pour faire mon deuil. Tiens, ma montre indique qu'il est déjà 08 h 00. Il ne va pas tarder à venir me faire son sermon du jour. Je lève les yeux au ciel, sentant pointer un début de migraine.

Ma porte s'ouvre brusquement sur William qui, avec son air de séducteur invétéré, repousse la main de Brittany, mon assistante, complètement paniquée à l'idée de se faire réprimander.

— M. Kyle, je suis vraiment désolée, mais je n'ai pas pu l'empêcher de rentrer sans se faire annoncer. Toutes mes excuses...

Je lui coupe immédiatement la parole, sinon elle va tomber dans les pommes à huit heures du matin, et je m'en passerais bien.

— Brittany, ce n'est pas grave. Je sais combien M. Collins peut se montrer grossier. Veuillez refermer la porte et que l'on ne me dérange plus !

Elle ressort aussitôt, totalement décomposée. J'ai été courtois, non ? Pauvre petite chose fragile et sans caractère... Je déteste les femmes qui se laissent marcher sur les pieds, ça ne m'a jamais branché. Dieu sait combien de femmes me lécheraient les pieds, voire autre chose, pour passer une nuit avec moi, et j'ai horreur de cela. Je les aime avec du caractère, sachant se faire désirer avec une pointe de séduction et de rébellion dans le regard. Malheureusement, ce genre de femmes ne court pas les rues et, lorsque votre portefeuille est largement pourvu comme le mien, eh bien, elles tournent autour de vous comme un essaim d'abeilles alléchées par un pot de miel à tenter par tous les moyens de vous mettre le grappin dessus et faire main basse sur vos millions.

Je prends place à mon bureau. Le sourire béat et le regard contradictoire et inquisiteur de William m'agacent déjà.

— Bonjour, M. Kyle, dit-il en déboutonnant sa veste pour prendre place face à moi.

— Quoi... ? Pourquoi me regardes-tu de cette façon ? lui demandé-je en arquant un sourcil suspicieux.

— Déjà de mauvaise humeur ? Il est à peine... (Il regarde sa montre) quoi, 08 h 00 ? La journée est loin d'être terminée pour toi. Décompresse un peu et écoute ce que j'ai à te dire.

Son air amusé et sournois ne me dit rien qui vaille. Que va-t-il encore inventer pour me sortir de ma tour de verre ? Il reprend sa tirade. Je suis à deux doigts de lui coller un coup de pied aux fesses.

— Je veux que tu m'accompagnes à un salon afin de recruter de nouveaux collaborateurs pour Kyle Entreprise, et il est important que tu les rencontres. C'est un rendez-vous professionnel, donc inutile de monter sur tes grands chevaux parce qu'il n'y a aucune femme ou autre croqueuse de diamants là-dessous, ajoute-t-il d'un air taquin en m'adressant un clin d'œil.

Il se fout de moi en toute impunité. Le petit rictus qu'il affiche est loin d'apaiser mon envie de le flanquer hors de mon bureau. Mais je vais lui laisser le bénéfice du doute, cette fois. Je suis assez curieux de rencontrer mes futurs employés et d'avoir un mot à dire par rapport à leur recrutement. Avec les congés d'été qui approchent, un peu de personnel qualifié ne fera pas de mal. On pourra leur proposer des postes en période d'essai sans trop prendre de risques.

Je dévisage William d'un regard soupçonneux. J'adore le laisser mariner... Puis je mets fin à ses souffrances en lui répondant d'un ton ferme et professionnel :

— Très bien, William. Je pense que cela sera bénéfique pour l'entreprise. Je vais donc t'accompagner. Mais ne t'avise pas de me coller un de tes passe-temps dans les mains. C'est un rendez-vous d'affaires, rien de plus !

— Oh, mais je ne t'ai rien dit qui va dans ce sens, si je ne m'abuse. Je suis là en tant qu'avocat, et je pense que cette occasion de représenter ton entreprise est importante pour l'avenir.

Encore une fois, son air ne me dit rien qui vaille. Je le vois venir à des kilomètres, mais cette fois, je vais lui montrer que je peux tout à fait lui tenir tête.


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