« Je suis tout sauf heureux. Comme si le soleil s'était couché depuis cinq jours et n'était jamais revenu, Ana. Je suis dans une nuit perpétuelle. » E. L. JAMES
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Lundi 12 mai
12 h 07
Aïden
Ce midi, le restaurant est plein à craquer. J'aurais dû prévoir notre déjeuner en salle de réunion. Cette matinée m'a laissé comme un goût amer et un manque douloureux s'est installé en moi. Ma tension est palpable. De retour au bureau, il m'aura fallu deux bonnes douches froides pour calmer mes ardeurs. Le manque que je ressentais dans mon cœur était insupportable, et celui dans mon entrejambe aura fini par m'achever. La voir là, devant moi, a été comme une révélation. Elle était là, à me dévisager avec ses magnifiques yeux aux couleurs de l'océan. Son regard était si intense et si profond que je m'y serais noyé. Elle passait la langue sur ses lèvres d'une façon si sensuelle que mon membre pointait douloureusement dans mon pantalon. Je pouvais sentir son corps m'appeler et me supplier de le toucher. Son regard était d'une telle intensité que j'avais l'impression qu'elle pouvait lire en moi comme dans un livre ouvert.
A-t-elle compris ce que traverse mon cœur et ce que réclame mon corps ? J'ai été, tout ce temps, comme privé d'eau, de nourriture, de lumière et d'oxygène. Comment ai-je pu penser ne fût-ce qu'un infime instant que je pourrais vivre sans ressentir ces émotions qui me rendent à la fois vivant et tellement plus fort ? Mon instinct animal ne pouvait pas en supporter davantage. Il avait fallu que je m'approche d'elle, que je puisse la sentir et la toucher. Malheureusement, je n'ai pas pu rester à ses côtés. Elle ne pourrait pas comprendre cette facette de ma vie que je tente chaque jour de maîtriser et de dissimuler.
Mais, putain, qu'est-ce qu'il fout ? Ah ! Le voilà enfin.
Je n'accepte pas le retard de mes employés. C'est un manque de respect et de professionnalisme. Sans parler du fait que je suis le patron, que l'on me fait attendre, et par conséquent perdre du temps et de l'argent. Je sens déjà que ce déjeuner va me mettre hors de moi. Daniel Engle déboutonne sa veste et prend place à table, face à moi.
Ouais, voilà, tire une tête de 3 kilomètres, car je ne vais pas te louper, abruti.
— M. Engle, dis-je, tout en portant mon verre de vin blanc à la bouche, sans le quitter des yeux.
— Excuse-moi, Aïden, mais on se serait cru en pleine heure de pointe en quittant le salon, me dit-il en tentant de garder son calme.
C'est foutu, je suis à cran et il n'a pas arrangé le problème avec son retard !
— Tu étais au salon ? Je ne t'ai pas aperçu.
— Je ne devais pas y aller, mais j'ai tout de même rejoint la DRH, qui m'a remis quelques candidatures intéressantes au poste d'assistante pour mon service. Je pense qu'il y en a une qui pourrait sortir du lot et convenir. Je dois d'ailleurs la contacter.
Daniel Engle est mon porte-parole chez Kyle Entreprises. Il est au service des relations publiques et gère les situations de crise, lorsque c'est nécessaire. Notamment avec la presse et sur les réseaux sociaux. Étant donné le nombre de paparazzis qui me collent au train, à la recherche du scoop du « siècle », j'ai préféré engager un homme comme lui. Il répond à toutes les questions sur ma vie privée et professionnelle. Cela m'évite très souvent de faire les gros titres des magazines people. Je suis une proie facile pour vendre du papier. Ils me voient comme le jeune chef d'entreprise qui a réussi à devenir encore plus riche que « M. Edward Kyle », mon père. Sans parler du fait que je suis le célibataire le plus convoité de ces jeunes demoiselles en quête, pour certaines, de célébrité et pour d'autres, d'argent. Ce poste lui convient parfaitement, et il a toujours su déjouer les rumeurs qui ont certaines fois éclaté au grand jour. La presse à scandale est de la race des vautours, ce sont de vrais charognards. Il répond rarement aux questions d'ordre privé ; du moins, il reste extrêmement évasif sur le sujet. Mais il lui manque ce petit quelque chose, que je n'arrive toujours pas à retrouver chez lui. Nous avons fait nos études dans la même université et sommes restés plus au moins en contact. Quand il a posé sa candidature dans le service des relations publiques, je lui ai attribué le poste sans hésiter. Je savais qu'il serait la personne la plus compétente. Il ne mâche pas ses mots et, quelquefois, il me surprend à exprimer tout haut ses pensées. Il est franc, peut-être un peu sec, mais uniquement si les circonstances l'exigent. Dans certains cas, cela peut déstabiliser, mais j'aime ces personnes de caractère, qui savent tenir tête à toutes les situations, même les plus complexes et parfois sensibles.
Après la mort de mes parents, j'avais besoin de m'entourer de personnes de confiance, compétentes et dévouées à l'entreprise. Certaines sont restées, d'autres sont parties, mais les meilleures sont à mes côtés afin d'honorer la mémoire de mon père et faire fructifier l'entreprise.
Le serveur dépose nos plats à table. Daniel me regarde d'un air qui ne laisse rien présager de bon pour la suite du déjeuner. Je prends une bonne gorgée de vin, sans le quitter des yeux, et sens qu'il n'ose pas lancer la conversation.
— Bon, Daniel, qu'est-ce qui te préoccupe autant ? Dois-je m'en inquiéter ?
— Je ne sais pas si le terme « inquiétude » est le plus approprié, mais je pense que cela va plutôt... t'embarrasser, me répond-il en me fixant.
Merde, quoi encore ? À croire que tout me tombe sur le coin de la gueule, aujourd'hui.
— Je t'écoute. Ne prends pas de pincettes avec moi, tu sais que je déteste cela.
— Bien, mais cela ne va pas te plaire.
Il sort sa tablette de son attaché-case et me la tend. Effectivement, il y a un souci, et pas des moindres. Ce que je redoutais le plus est en train de se produire.
— Eh merde !
Je jette ce torchon sur la table.
— Tu comptes m'en dire plus sur elle ? me demande-t-il en levant un sourcil interrogateur, curieux d'en apprendre davantage.
— Je n'ai rien à dire. Je ne la connais pas. Il n'y a rien de plus à ajouter.
Comment ai-je pu être aussi con et me laisser prendre à mon propre jeu ? Je suis furieux contre moi-même. Tout ce temps où j'ai pris les dispositions les plus drastiques afin de rester hors du collimateur de tous ces charognards en quête de scoop, et voilà qu'aujourd'hui, au premier petit écart de ma part... La situation ne peut pas être pire.
— Daniel, je veux que tu étouffes cette affaire dans l'œuf. Et le plus rapidement possible. Ai-je été assez clair ?
Je ne plaisante pas, et il le sait.
— Calme-toi, je maîtrise la situation, d'accord ? Je veux juste savoir à quoi je vais devoir faire face si...
Je le coupe immédiatement dans sa lancée.
— Il ne se passe rien. La discussion est close, compris ?
Je le fixe pour bien lui rappeler que c'est moi le boss, et qu'il n'a pas le choix. Il doit mettre un terme à toute cette merde.
Maintenant que l'ambiance est un peu plus détendue, il me présente quelques candidatures susceptibles de nous intéresser pour le poste de sa future assistante. Une d'entre elles attire immédiatement mon attention et je ne manque pas d'appuyer cette dernière. Daniel me confirme qu'il est, lui-même, très intéressé par les compétences de cette personne. Puis il me présente des candidatures masculines mais qu'il pense refuser. Je le soupçonne de sexisme, mais il réussit comme toujours à justifier ses choix. À la fin de notre déjeuner, je lui laisse carte blanche pour choisir la meilleure candidate. Je me lève et lui donne une poignée de main plus que ferme et reste ainsi quelques secondes, mes yeux rivés dans les siens. Je lève un sourcil interrogateur.
— Je m'en occupe, Aïden, ne t'inquiète pas, me dit-il en accentuant un peu plus notre poignée de mains pour me confirmer sa dévotion totale envers moi.
— Bien.
Lorsque je quitte le restaurant, Ben m'attend déjà dehors, cherchant d'un œil menaçant quelque chose ou quelqu'un, puis ses yeux noirs se posent sur moi. Il a l'air soucieux.
Quoi ? Encore ? Cette journée ne terminera donc jamais...
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