— Serais-tu en train de me dire qu'il doit se faire passer pour ton petit ami ? Te rends-tu compte que si Aleksander découvre la supercherie, il est mort ? demanda Marianna avec inquiétude.Isabelle avait profité de la courte absence de son frère pour toucher deux mots sur le tueur à gage. Ce qu'elle lui avait révélé l'avait plus conduite à crise d'angoisse qu'à un quelconque jugement de sa part.
— Il ne découvrira rien, soit s'en sûre, répliqua avec détermination la jeune femme. De plus, dès qu'il aura fait ce qu'il a à faire, il s'en ira, je n'aurai qu'à dire que cela n'a pas marché entre nous et que nous sommes quittés.
Tout le temps de sa phrase, Marianna avait secoué la tête négativement.
— C'est une très mauvaise idée, si tu tiens à Aleksander, ne lui fait pas ça, conseilla-t-elle en tenant tête à son amie malgré le fait que la dernière fois ne lui avait pas laissé de bons souvenirs.
— Que veux-tu ? Que mon frère se fasse tuer par ma faute ou qu'il reste en vie en sachant que sa grande sœur a quitté un homme ? exposa Isabelle avec raisonnement en s'asseyant sur le canapé.
— Il est vrai que dit comme ça, ta solution est la meilleure, grimaça Marianna.
— Que vous dites-vous comme ça en secret les filles ? clama d'une voix forte et amusée le frère dont il était question.
Gênées, les jeunes femmes échangèrent un regard puis levèrent les yeux avec inquiétude. Avait-il surpris leur conversation ? D'après ce qu'elle voyait, Isabelle en déduisit qu'aucunes des paroles prononcées n'étaient parvenues aux oreilles de l'homme.
— Nous parlions de Noël et des cadeaux, les sauva Marianna en lançant la première idée qui avait traversé son esprit.
Une excuse qui prenait tout son sens, car le jour j n'allait pas tarder. En effet, il restait trois jours avant que le calendrier de l'avent ne soit ouvert par les enfants du monde entier. Certes créé par l'Allemagne, il avait été adopté par les familles pour faire patienter leur progéniture. Durant la guerre les calendriers avaient été changés, finit les images pieuses et bonjour la propagande. Chaque case avait alors contenu un message patriotique et militariste. Aujourd'hui, les motifs sont plus joyeux comme le célèbre père Noël ou les animaux de la crèche et dans ces cases se trouvaient à la place des images du chocolat et des friandises.
— Il est vrai que la question se pose, je vous laisse donc à vos préoccupations, mesdemoiselles, s'inclina-t-il avec exagération en souriant en montrant ses dents.
Son rire sonore résonna dans l'appartement, devenant de plus en plus communicatif. Les deux femmes sourirent face à cette joie, mais l'événement qui arrivera bientôt les empêchait de profiter du moment. Ce qu'elles avaient tant redouté arriva, la sonnette retentit pour la seconde fois de journée. Isabelle se leva, enfouissant son stress au plus profond d'elle-même, elle ouvrit la porte à contrecœur. La jeune femme avait l'impression de ne faire que cela. Ouvrir la porte. Elle s'adressa à l'homme sans même faire attention :
— J'espère que vous avez pensé à laisser votre arme.
— J'y ai pensé en effet, répondit-il d'une voix rauque. Vous ne me faites pas entrer ?
Le trac la prit à la gorge et elle manqua de rendre son repas. La jeune femme lui fit signe de patienter un instant, le temps qu'elle puisse reprendre constance. Elle soupira un long coup pour se donner du courage avant de s'emparer du poignet de l'homme avant qu'elle ne change d'avis. Son arrivée ne passa pas inaperçue, tous les regards étaient rivés sur eux. Aleksander qui semblait sur le point de dire quelque chose referma la bouche et Marianna était verte de peur.
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Un Soleil brisé
ActionCe jour-là, on n'entendit guère grand-chose, les cœurs s'étaient éteints dans leurs poitrines qui se soulevaient quelques instants auparavant. Depuis ce jour, la haine occupait son cœur. Vengeance, quand tes sombres griffes s'emparent de notre corps...