Chapitre 17

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— Vous savez bien jouer aux devinettes, dites-moi ? questionna cette même personne avec froideur. Mais, pour cette fois-là, j'ai le regret de vous dire que vous avez tout faux, ma pauvre.

La jeune femme arrêta de se démener et continua de se demander où elle avait bien pu entendre cet homme.

— Qui êtes-vous et que me voulez-vous ?

Le silence lui fut offert pour toute réponse avant qu'un soupir se fasse entendre et que l'individu ne réponde enfin :

— Qui je suis ? Personne de bien important. Ce que je veux ? Vous faire taire

La voix cruelle de son geôlier s'incrusta jusque dans ses plaies les plus profondes, les creusant encore et encore. Isabelle se doutait que cet homme n'était pas tendre et exécutait froidement ses objectifs. Lui parler et tenter de le raisonner ne servirait à rien. Elle devait se contenter d'attendre patiemment qu'une faille se montre.

— Où sont Marianna et mon frère ?

— Tu t'inquiètes pour ces deux-là ? Comme c'est touchant, ricana l'individu en caressant sa joue au travers du tissu qui l'empêchait de voir. Ne te fais pas de mouron pour eux, ils se portent comme un charme.

La jeune femme serra les dents sous la colère l'envahissait peu à peu.

— Que leur avez-vous fait ? continua-t-elle cependant à l'interroger d'une voix qu'elle voulait posée.

— Rien de bien méchant. Après t'avoir entraînée un peu brusquement, nous nous sommes dits qu'ils n'avaient rien à voir avec tout cela. Nous les avons pour cela laissés chez toi dans l'espoir que quelqu'un les trouve et leur enlève les liens qui les entraves pour qu'ils puissent se nourrir.

— Vous êtes un..., commença Isabelle avant d'être coupée dans son élan par une légère brise au niveau de son visage.

— Chuuut..., la dissuada d'une voix douce son geôlier. Ne réagis pas ainsi, ma chérie, tu sais très bien que ton petit ami va vite les retrouver. N'est-ce pas ?

La jeune femme se retint de lui envoyer une de ces quatre vérités pour satisfaire son besoin de vengeance. Elle se tut tout le long du voyage tout en écoutant les bruits alentours à la recherche d'un indice qui pourrait lui indiquer où elle se trouvait. Seulement, le sifflement de l'homme l'empêchait de percevoir ne serait-ce qu'un chant d'oiseau. Dépitée, Isabelle s'affala contre la paroi congelée de la camionnette sous le regard de son geôlier qu'elle sentait sur elle. Puis, d'un coup, elle ne sentit plus rien et sombra, sans avoir le temps de penser, dans l'ombre.

***

Karl sentit qu'on l'attrapait par le bras et se retourna violemment avec l'intention de renvoyer cet intrus. Il rencontra alors des yeux verts émeraude qui le coupèrent dans son élan. David. Il repensa à ce qui s'était passé au restaurant avec amertume et plongea son regard dans celui de son ami. Il y découvrit un sérieux nouveau qui l'alerta directement.

— Que se passe-t-il ?

— Je viens de découvrir pourquoi le mafieux en a après notre cliente.

Enfin ! pensa Karl en sentant ses jointures devenir blanches.

— Je t'écoute.

Sur le chemin menant à l'appartement d'Isabelle, David lui rapporta dans les moindres détails tout ce qu'il avait pu récolter comme informations, y compris le moment où la jeune femme avait laissé tomber son masque et qu'il avait aperçu son soulagement. Il rapporta également qu'Isabelle n'était si hermétique que cela face à la pression, qu'il lui avait suffi de lui laisser croire qu'il possédait des informations qu'elle-même ne connaissait pas.

Un Soleil brisé Où les histoires vivent. Découvrez maintenant