Une fine lumière pénétra dans la chambre, illuminant légèrement le visage de la jeune femme. Celle-ci se réveilla en bâillant silencieusement puis se leva en se massant les paupières. Le réveil était toujours assez difficile, le manque de motivation faisant partie d'une des raisons.Les vêtements de la veille encore sur elle, Isabelle s'empressa de se changer. Elle pénétra dans le salon et découvrit le canapé occupé : son amie dormant à point fermé. Isabelle se dirigea vers une armoire murale et sortit tout ce qu'il fallait pour un petit déjeuner typiquement polonais. Une fois le pain, le beurre, le fromage, le saucisson et les confitures sur la table, la jeune femme mit une casserole sur le feu et fit bouillir l'eau.
— Que préfères-tu ? Thé ou café ? demanda-t-elle sans même se retourner.
Les yeux embrumés par le sommeil, Marianna releva le buste recouvert par un pyjama qu'elle avait emprunté.
— Du café au lait s'il te plaît. Comment tu as fait pour savoir que j'étais réveillée ? requit-elle interloquée.
— Une intuition, passe-moi le sel, s'il te plait.
En effectuant la demande, elle manqua de se prendre les pieds dans le tapis et de se prendre le buffet en pleine tête.
— Que comptes-tu faire ce matin ?
— Je ne sais pas encore, mais pour l'instant, je dois retenter de joindre Aleksander. Après, je verrai.
— Il faut que j'appelle Kipling au sujet du tueur à gage.
Isabelle mit en pose ce qu'elle était en train de faire pour se concentrer sur les paroles de son amie. Elle commençait à regretter d'avoir donné son accord.
— Je veux être présente et tu mettras sur haut-parleur, ordonna-t-elle fermement.
— Pas de problème, tes désirs sont des ordres ma chérie, railla Marianna en s'inclinant avec le peu de dignité que pouvait lui apporter la couverture enroulée autour de son corps.
Le repas se déroula sans encombres et la conversation était un peu plus riche que la veille. L'ambiance plus détendue permit à Marianna de pouvoir se confier sur sa vie au Japon, l'inventivité des Japonais lui avait laissé un merveilleux sourire. D'autant plus que comme elle le racontait, elle avait eu le privilège de pouvoir échanger avec une geisha. Durant tout son récit, Isabelle s'était forcée à ouvrir ses oreilles pour avoir au moins l'impression de s'intéresser à ce que son amie racontait. Mais au bout de la cinquième reprise, elle ressentit le besoin de mettre un terme à cette torture.
— Et si tu appelais ton ami au sujet de son tueur à gage ? proposa-t-elle innocemment.
L'histoire fut interrompue brutalement par l'intervention d'Isabelle qui se félicita intérieurement.
— C'est une excellente idée que tu me proposes là !
Marianna se précipita vers le téléphone et composa le numéro avec quelques hésitations qui n'échappèrent pas au regard avertit de sa meilleure amie. Cela sonna jusqu'au moment où l'on décrocha.
« — Allo ?
— Kipling, c'est Marianna, dit-elle sous le regard intransigeant d'Isabelle.
— Marianna ? Que veux-tu ? »
Le ton de l'homme changea légèrement, laissant place à une inquiétude qui parvint aux oreilles de la jeune femme.
« — J'ai besoin que tu rendes un petit service à ma meilleure amie, si ça ne te dérange pas évidemment, continua Marianna la voix beaucoup plus sûre.
VOUS LISEZ
Un Soleil brisé
AçãoCe jour-là, on n'entendit guère grand-chose, les cœurs s'étaient éteints dans leurs poitrines qui se soulevaient quelques instants auparavant. Depuis ce jour, la haine occupait son cœur. Vengeance, quand tes sombres griffes s'emparent de notre corps...