La Voie d'Eywa - FF Avatar

Chapitre 6

Neteyam rentra dans la tente attribuée à sa famille bien avant le reste des Sully ce qui lui permit de broyer du noir dans son coin sans être dérangé. Il avait conscience qu'au retour de ses parents, il aurait à essuyer le sermon maternel, et peut-être même paternel.

Dans cette situation, son père, Jake, ne semblait pas très à l'aise, visiblement tiraillé par son passé en tant qu'humain qu'il ne pouvait nier. Il ne parvenait de fait pas à comprendre la vision étriquée dont pouvait faire preuve les na'vis.

Le jeune na'vi soupira alors, si longtemps que lorsqu'il eut fini ses poumons lui réclamaient de l'air de toute urgence, il se laissa tomber sur le dos et entreprit d'examiner ses mains, pensif. Cela ferait-il réellement une si grande différence s'il avait cinq doigts plutôt que quatre ? s'il avait la peau beige plutôt que bleue ?

Il songea à son frère avec qui il lui arrivait de se disputer, à sa sœur qu'il adorait taquiner, puis à Spider dont la situation était incertaine. Il eut un pincement au cœur en repensant à son ami qu'ils avaient été obligés de laisser derrière eux, aux mains de leurs ennemis. Qui pouvait savoir ce qui avait bien pu lui arriver ?

L'ainé des enfants Sully était toujours perdu dans ses pensées quand sa plus jeune soeur émergea dans la tente et vint se blottir contre lui pour l'assaillir de questions naïves d'enfant de sept ans. Tuk le fit sourire ce qui lui accorda un sursis de quelques secondes avant que sa mère n'arrive, pleine de remontrances et de reproches, son père sur les talons.

- Qu'est-ce qu'il t'a pris ! vociféra Neytiri ; tu t'es levé, devant tout le clan pour suivre cette fille alors qu'elle venait de...

- De quoi ? l'interrompit son fils, une teinte de désespoir dans la voix ; de se faire humilier ? Parce que c'est ce qui s'est passé !

Neytiri eut vaguement l'air surprise puis une autre émotion que le garçon ne put pas déchiffrer la poussa à marmonner en se frottant le visage avec lassitude.

- Neteyam, reprit-elle, plus conciliante ; tu ne peux pas agir pour la protéger comme avec ton frère et tes sœurs. Tu comprends ?

- Pourquoi pas ? protesta-il.

- Elle n'est pas comme nous ! et on doit se fondre dans ce clan pour s'intégrer. Tu ne peux pas y arriver si tu t'associes avec les personnes qui n'en font pas vraiment parties.

- Maman ! tu ne m'écoutes pas, elle...

- Non, Neteyam, c'est toi qui n'écoutes pas.

Son regard se fit plus doux sur son fils, plus tendre, plein d'indulgence. Doucement, elle posa les mains sur les joues de son fils qu'elle cajola du bout des pouces.

- Tu crois savoir, reprit-elle avec plus de douceur encore ; tu penses que les horreurs des gens venus du ciel ont des limites, qu'ils n'ont pas osé franchir. Tu te trompes.

Redevenu un petit garçon sous les doigts de sa mère, Neteyam attendit piteusement qu'elle poursuive son cheminement. Sous la tente, personne n'osait dire un mot. Neytiri hésita, puis poursuivit lorsque son époux lui effleura le dos dans un geste d'encouragement.

- Ton père s'est présenté à nous dans un corps d'avatar, (Neteyam le savait déjà, il ne voyait pas où elle voulait en venir) il a appris de nous, comme un na'vi, et il est devenu Omatikaya. C'est comme ça que je suis tombée amoureuse de lui, et que vous êtes arrivés.

- Ah non ! Beurkk, s'exclama Lo'ak en faisant mine de se boucher les oreilles.

- Chut, le rabroua sa mère. Lorsqu'ils sont arrivés, poursuivit-elle pour son ainé ; certains guerriers venus du ciel se sont trouvés du désir pour les filles de nos clans...