Chapitre 18

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L'attention se porta de nouveau sur Rayna, qui tendait docilement à la main au médecin.

L'homme, qui avait enfilé des gants pour l'occasion, observait le morceau de verre sous toutes les coutures, nuisant durement à la patience du colonel qui commençait à trouver qu'on faisait beaucoup de cinéma pour pas grand-chose.

- Mais retirez le donc ce bout de verre, nom de dieu !

- Ce n'est pas si simple, tenta de contrer le médecin, mais l'avatar n'écoutait déjà plus.

Il s'empara du poignet de Rayna, le tira vers le haut pour le mettre et sa hauteur, et arracha sans ménagement de débris transparent.

-Voilà.

Il lança le morceau à son subordonné qui le rattrapa sans difficulté puis souleva l'un des carreaux du sol, dévoilant une courte chaîne qu'il fixa à la cheville de Rayna à l'aide d'une large menotte.

Z-Dog déglutit en le voyant faire, sachant pertinemment qu'elle marchait au bord d'une pente raide.

- Est-ce vraiment nécessaire ? tenta-t-elle prudemment.

- Ouais, mais ça ne le serait pas si tu avais fait correctement ton boulot. Wainfleet, on décolle.

Les deux soldats sortirent, sans un regard un arrière, mais Z-Dog ne pouvait pas en faire de même. Pas alors qu'elle avait croisé le regard larmoyant de sa prisonnière qui luttait de toutes ses forces pour rester forte. Z-Dog regrettait presque de l'avoir capturée ce jour-là.

Presque.

Suffisamment pour rester un peu plus longtemps, pour laisser la na'vi serrer sa jambe alors que le médecin trifouillait la plaie à la recherche de résidu ; suffisamment pour poser sa main contre ses cheveux et lui masser doucement le cuir chevelu pour la distraire de la douleur. Suffisamment pour éprouver une drôle d'affection à son égard, comme lorsqu'on s'attache à un animal blessé trouvé dans la rue.

C'était ce que se disait encore Z-Dog quand elle quitta Rayna que les anti-douleurs endormaient pour rejoindre son dortoir.

Autant dire que la journée commençait mal.

- Tu as retrouvé ton chat errant finalement ? l'accueillit Walker, la seule autre femme du programme.

Z-Dog se laissa tomber sur son lit, l'avant-bras sur les yeux dans l'espoir de pouvoir se rendormir.

- Il parait que tu t'es accrochée avec Lopez, poursuivit Walker. Je n'arrive pas à savoir si ce gars te déteste, ou s'il est raide dingue de toi...

- Ferme-la, Walker. T'es une vraie pouffiasse toi, toujours à colporter des ragots.

L'autre, sans se vexer, se mit à rire faussement, d'un petit gloussement ridicule imitant celui des adolescentes dans les mauvaises séries sentimentales.

- Tu adores les ragots, inutile de me mentir. Et puis, je suis sérieuse quand même. Lopez est dans tous ses états chaque fois que tu entres dans la pièce. A croire que tu l'as envouté...

- C'est pas drôle du tout.

- Bien sûr que si ! Il parait même que tu as failli lui péter le nez.

Z-Dog soupira en se redressant.

- Occupe-toi donc de tes affaires de cul et fiche-moi la paix.

Elle faillit ponctuer sa phrase d'un très délicat "connasse", mais elle se ravisa à la dernière seconde. Elle avait tout intérêt à ne pas se mettre Walker à dos alors qu'elle tenait Wainfleet, leur supérieur hiérarchique juste un cran en dessous du colonel, serré autour de son petit doigt.

La Voie d'Eywa - FF AvatarOù les histoires vivent. Découvrez maintenant