Chapitre 15

75 5 1
                                    


Deux jours plus tard, alors que l'état de santé de Rayna ne connaissait pas grande amélioration, Z-Dog débarqua dans la chambre de malade qui lui avait été attribuée et dans laquelle elle passait le plus clair de son temps à bavasser avec Spider.

L'avatar était entièrement équipée, avec lunettes et armes en plus de son accoutrement habituel.

- Debout, tous les deux, on va faire une balade.

Spider traduisit rapidement tandis que Z-Dog, qui manquait particulièrement de patience ce jour-là, quelle qu'en soit la raison, s'approchait du lit sur lequel ils étaient assis pour les y déloger.

- C'est bon ! c'est bon, on vient !

Spider aida Rayna à se lever, même si elle protesta lorsqu'il insista pour lui tenir le bras : elle avait beau se sentir faible, elle n'aimait pas particulièrement l'idée de devoir être assistée simplement pour marcher. Surtout quand Z-Dog ne la lâchait pas du regard.

- Libre ? demanda alors la na'vi.

La femme haussa ses sourcils, caractéristique humaine de son corps de na'vi, et se tourna vers Spider.

- Tu lui apprends notre langue ?

- Certainement pas.

Puis il se tut, pinça les lèvres, et face aux yeux de Rayna et de Z-Dog, il nuança :

- Seulement le nécessaire.

- Pas libre, répondit alors Z-Dog dans un sourire, faisant mourir l'espoir dans le regard de son interlocutrice. Mais ! On va faire une petite balade dehors. Vous avez tous les deux un teint de cadavre, et j'en ai ma claque de ne rien faire ici.

Rayna détourna les pupilles de la femme pour interroger Spider du regard : avait-elle bien compris ? Il hocha la tête, alors elle rassembla toutes les forces qu'elle pouvait pour traverser la pièce et se planter à côté de l'agent de la RDA, un sourire extatique aux lèvres.

- On s'est bien comprise ? s'enquit tout de même Z-Dog ; Pas libre, dehors, et après, hop, retour ici. 

Face au vigoureux hochement de tête de Rayna, elle acquiesça, et l'opération "promenade" fut lancer, malgré le scepticisme de l'adolescent qui restait dubitatif quant à la raison pour laquelle on les laissait sortir. Jusque-là, on le lui avait toujours refusé.

Ils traversèrent de nombreux bâtiments, au milieu desquels les deux na'vi (du moins, l'avatar et la na'vi, pour ce que ça changeait du point de vue de Rayna) respirèrent avec des masques alors que - quelle surprise ! - Spider put enlever le sien un moment.

La marche sembla éternelle à la jeune na'vi encore convalescente qui, à un moment ou à un autre, s'était retrouvée à s'appuyer contre Z-Dog sans vraiment s'en apercevoir et sans que la soldate n'en dise un mot. Pourtant, ils finirent par arriver au bout de la base, dans une zone qui avait toujours été interdite à Spider et dans laquelle régnait un chaos assourdissant d'ordres criés et de fracas de machines.

Instinctivement, Spider se méfia de cet endroit ; il y faisait chaud et moite et l'air était nauséabond à cause des produits chimiques et des carburants qu'il pouvait sentir au travers des filtres de son masque. Aussi, il resserra le rang, frôlant le bras de Rayna lorsqu'ils marchaient.

Dans un coin, un peu plus à l'abri, un soldat semblait les attendre, les bras croisés et dans une posture raide typique des militaires.

- Tu as ramené tes chiens errants, t'es sûre qu'ils vont pas essayer de se tirer ?

Rayna ne saisissait pas encore ce type de phrase, surtout pas alors que le soldat s'exprimait avec un accent qui lui faisait mâcher toutes ses consonnes. Néanmoins, l'adolescent, lui, comprenait parfaitement, et répondit en dévoilant ses dents dans un pastiche du feulement que pouvait faire les na'vi, ce que sa camarade s'empressa donc de faire aussi. Par pur solidarité.

La Voie d'Eywa - FF AvatarOù les histoires vivent. Découvrez maintenant