La Voie d'Eywa - FF Avatar

Chapitre 27

Neteyam eut l'air franchement surpris, même un petit peu choqué par la phrase de Rayna. Elle se sentit l'obligation de s'expliquer :

- Depuis que j'ai quitté le récif, pas une seule fois je n'ai pu aller me lier à Eywa. Pas une seule.

- On ne t'en a pas empêché !

Le ton qu'employa alors le garçon était à mi-chemin entre l'indignation et le doute.

- Si ?

- Neteyam, tempéra-t-elle ; cet endroit est incroyable, la vue y est splendide. Mais comment veux-tu que j'en sorte sans ikran ?

- Pourquoi tu ne me l'as pas demandé ?

- Pourquoi tu ne me l'as pas proposé ? contra-t-elle sans méchanceté.

Elle haussa les épaules, ça n'avait pas beaucoup d'importance de toute façon.

Eywa était toujours là. Eywa continuait, aussi mystérieux que cela soit, à la bercer de "tu dois protéger le garçon".

Rayna avait eu beau s'échiner pour comprendre ce que ça signifiait, pour découvrir de qui Eywa parlait et de quoi elle devait le protéger, elle avait fait chou blanc.

Leur conversation fut écourter par la présence de Lo'ak et de Kiri qui leur firent de grands signes pour qu'ils les rejoignent. Ce qu'ils firent.

Neteyam ne reparla pas du reproche que Rayna lui avait fait, alors elle ne l'évoqua plus non plus, mais fit à la place en sorte que l'étrange tension entre eux disparaisse. Elle souriait du mieux qu'elle le pouvait, se montrant plus joyeuse qu'elle ne l'était en réalité.

Ce ne fut que lorsqu'ils eurent l'estomac plein et les bols vides qu'elle prit congé du petit groupe : elle voulait retourner au laboratoire, là où l'atmosphère tout de verre et de métal lui était étonnement plus réconfortant que la terre battue de leur caverne.

Max était de plus de très bonne compagnie et elle était décidée à en apprendre plus sur les humains.

De toute façon, elle doutait que Jake, ou qui que ce soit d'autre dans le clan, soit très heureux de la voir se balader parmi eux après son geste. Elle était l'étrangère, celle qui venait d'ailleurs et qui, surtout, n'était pas comme eux, comme aucun d'entre eux. Mais en plus, elle avait osé lever une arme contre le très respecté Toruk Matko.

Le scientifique était penché sur son écran avec Norm quand elle passa les portes automatiques ; ils y firent à peine attention, marmonnant à voix basses.

- Vous avez trouvé quelque chose ?

Max sursauta sur sa chaise, se cognant les genoux contre le dessous du bureau alors que Norm manquait de renverser sa tasse de surprise.

Portant la main à son cœur, Max laissa échapper un rire nerveux.

- Tu es vraiment sacrément silencieuse ! Mais tu tombes bien !

- Vraiment ?

Elle ne savait pas réellement à quoi elle répondait, mais elle s'approcha quand les deux humains lui firent signe de la main.

Sur l'écran, elle observa ce qui ressemblait à des fiches, avec des choses écrites, du même genre que ce qu'elle avait déjà vu dans le laboratoire depuis qu'elle était arrivée chez les Omatikayas.

Après une seconde sans que les deux hommes ne disent quoi que ce soit, elle fut obligée de leur rappeler :

- Je ne sais pas ce que je dois comprendre ; je ne peux pas lire.

- Oh, firent les deux hommes en écho, comme si ce détail leur était sorti de l'esprit.

Les na'vi n'avaient pas l'utilité de l'écriture : ils pouvaient gribouiller, dessiner, mais l'écriture ne faisait pas partie des outils dont ils avaient besoins. Et même si ça avait le cas, qu'ils avaient mis en mots écrits la langue de Pandora, leur ordinateur, lui, était entièrement dans la langue humaine.