La Voie d'Eywa - FF Avatar

Chapitre 11

Le départ sonnait pour les Omatikayas qui réglaient les derniers détails. Dans un coin de la tente qui les avait abrités quelques semaines, Lo'ak, Kiri et Tuk conspiraient à voix basses.

S'ils ne pouvaient rien faire contre les décisions de leurs parents qui les déracinaient sans arrêt, ils pouvaient bien faire quelque chose, cette fois, pour alléger la peine de partir en laissant leurs amis derrière.

C'était un plan fait à la hâte, élaboré par le fils cadet. Autant dire qu'il ne reposait pas sur grand-chose d'autre que des inconnues et la capacité de persuasion de la plus jeune de la fratrie. C'était bien mince, mais ils avaient tous les trois choisis d'y croire. Evidemment, s'ils avaient pu avoir l'avis de Neteyam, celui-ci leur aurait probablement fait la morale, en leur disant à quel point c'était une idée stupide... puis il se serait assis avec eux pour réfléchir étape par étape à comment ils pourraient améliorer le plan.

Mais Neteyam fuyait leur compagnie et prétextait de devoir vérifier leurs équipements de vol ainsi que leurs montures. Ce n'était pas parfaitement inutile, mais il fallait bien avouer que c'était surtout une excuse pour le jeune na'vi qui voulait s'occuper l'esprit et s'éviter de penser aux yeux malheureux de Rayna qu'il laisserait derrière lui.

Contrairement à leur arrivée, le départ des Sully se fit en toute discrétion : Tonowari et Ronal vinrent leur dire au revoir, accompagnés de leurs enfants, et ce fut tout. Tsireya essuya ses yeux aux moments des adieux, s'attardant quelques secondes supplémentaires pour discuter avec Lo'ak, et même Ao'nung eut l'air sincère lorsqu'il leur souhaita bon voyage. A moins qu'il ne soit réellement ravi de leur départ, pour des raisons auxquelles Neteyam préférait ne pas penser.

Il aurait aimé pouvoir faire ses adieux à Rayna convenablement, comme Lo'ak et Kiri l'avaient apparemment fait quelques heures plus tôt, mais il n'en avait pas eu le courage.

Il le regrettait déjà et ce regret se mua en une douleur sourde lorsqu'il fut sur le dos de sa monture, survolant l'océan depuis quelques minutes seulement.

Personne n'était d'humeur à parler. L'ambiance était morose, pire encore que lors du départ de la forêt. A croire qu'ils perdaient quelque chose de plus à chaque fois qu'ils quittaient un foyer, aussi provisoire fut-il.

Mais, alors que cela faisait plus d'une heure qu'ils volaient, Tuk commença à s'agiter sur l'ikran de sa mère.

- Tuktuk, que se passe-t-il ? l'interrogea-t-elle.

L'air à la fois mal à l'aise et terriblement triste, la petite na'vi répondit, un sanglot dans la voix :

- J'ai oublié quelque chose...

- Oh non, Tuk ! râla Lo'ak non loin.

- Qu'est-ce que c'était ? On pourra certainement le remplacer en arrivant, proposa Neytiri d'une voix réconfortante.

Mais la petite Tuk secoua vigoureusement la tête alors que de grosses larmes roulaient sur ses joues.

- Non ! Non, non, non ! c'était très important. C'était un cadeau.

- Allons, Tuktuk... tenta de la réconforter sa mère.

Pourtant, la plus jeune resta sourde aux paroles de sa famille, s'agitant un peu plus à chaque seconde qui les éloignait de l'île.

Avec un soupir, Lo'ak suggéra :

- Mon ikran est rapide, je peux peut-être faire demi-tour rapidement et vous retrouver en route.

- Hors de question ! trancha aussitôt Jake alors que Tuk s'enthousiasmait déjà de la proposition de son frère.

- Pourquoi pas ? Je ne suis pas un idiot tout de même.