Loin de toi (Terminée)

Chapitre 5

Natsu

J'étais dans une position on ne peut plus délicate. Mon amie de toujours me faisait ouvertement des avances et je ne savais pas quoi faire. Puis, pour bien faire, Happy dormait profondément et ne pouvait donc m'être d'aucun secours. Je n'avais pas le choix, j'allais devoir être ferme mais pas brusque. La délicatesse n'étant pas mon fort, je ne pouvais qu'espérer ne pas la blesser. Mon corps voulait se laisser faire mais ma tête et mon cœur n'était pas d'accord. Il y a certaines choses qu'on ne doit faire que lorsqu'on a des sentiments l'un pour l'autre. Apparemment, elle en avait pour moi mais, malheureusement pour elle, je ne pouvais pas en dire autant.

Je me détachais d'elle, doucement, coupant court à son baiser. 

- Arrête, s'il te plaît, murmurais-je en la regardant droit dans les yeux. Ce n'est pas comme ça que je vois notre relation. Nous sommes amis et je tiens à ce que nous le restions. Je suis désolé.

- Je t'aime Natsu, me répondit-elle, les larmes aux yeux. Je t'ai toujours aimé et je voulais que tu m'aimes aussi. Je voulais te prouver, cette nuit, à quel point tu comptes pour moi. Ne me rejette pas, s'il te plaît.

Ça me brisait le cœur de la voir ainsi, mais je n'avais pas le choix. Si je cédais à ses avances sans rien ressentir pour elle, je le regretterai.

- Lisanna, repris-je doucement tout en la maintenant à distance. Tu es mon amie mais je ne ressens rien de plus pour toi. Je suis flatté que tu t'intéresses à moi ainsi mais, désolé, ça n'est pas réciproque. Pour moi, tu es une amie précieuse et...

Paf ! Sans la voir venir, je reçus une gifle brûlante sur la joue.

- Arrête de dire que je suis ton amie, tu ne comprends pas...s'exclama-t-elle. Je te déteste ! Ajouta-t-elle en quittant le lit.

Elle s'enferma dans la salle de bains où, malgré moi, je l'entendis pleurer. De mon côté, j'étais plutôt sous le choc. Je n'arrivais pas à croire à ce qui venait de se passer. Je n'aurais jamais cru que Lisanna me percevait ainsi. Entre Lucy qui s'en allait sans rien dire et Lisanna qui m'avouait ses sentiments, je me sentais complètement paumé. J'étais sûr d'une chose au moins, c'est que je ne comprenais rien aux femmes.

Je me tournais dans le lit, cherchant le sommeil, en vain. Les événements de la soirée m'avaient trop secoués. Il fallait que je me change les idées. Jetant un œil à Happy, qui dormait encore profondément, je quittais la chambre sans faire de bruit, laissant derrière moi mon amie en pleurs. De toute façon, elle pleurait à cause de moi, je suis sûrement la dernière personne qu'elle a envie de voir.

L'air de la nuit était frais et me fit du bien. Je déambulais dans la ville, éclairée par les rayons de la lune ainsi que quelques réverbères dans les rues principales. Il devait être tard car tout était fermé et j'étais le seul dans la rue. Je traversais les rues les unes après les autres, ressassant ce que m'avait dit Lisanna, ce que je lui avais dit. Avais-je trouvé les bons mots ? Elle avait l'air en colère. Je me sentais mal pour elle. L'amour était une bonne chose, les couples à la guilde avaient l'air heureux mais, des fois, c'était un fléau qui faisait beaucoup de mal. C'est aussi une des raisons pour lesquelles je ne m'aventurais jamais sur ce terrain. L'amour, ce n'était pas pour moi. 

Sans que je m'en aperçoive, mes pas me ramenèrent à la maison du maire. Je remontais subrepticement à la chambre, faisant le moins de bruit possible pour ne réveiller personne. Je n'aimerais pas avoir à justifier ma présence dans les couloirs en pleine nuit. Je posais mon oreille contre la porte avant de rentrer. J'entendais juste la respiration de mes camarades. Je rentrais donc et pris un oreiller. Je m'installais près d'Happy, au pied du lit. Le sol était beaucoup moins confortable que le lit mais, vu les circonstances, m'installer ici était préférable.