Chapitre 10

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Natsu

Suite aux nouveaux éléments dont je venais de prendre connaissance, il fut convenu que ma visite à Sabertooth serait repoussée. Bien entendu, ce n'était pas du tout à ma convenance, mais plutôt à celle d'Erza et de Mirajane. Je voulais toujours voir Lucy, maintenant plus que jamais, mais on m'avait assigné à résidence le temps que je réfléchisse à ma situation. J'y réfléchissais tant que ça me donnait mal à la tête. Je n'arrivais toujours pas à y croire. Lucy, ma coéquipière, ma meilleure amie, était amoureuse de moi. Quand j'y pensais, mon coeur se mettait à accélérer sans raison.

Lorsque l'évidence m'avait frappée, j'étais toujours prêt à partir. Mon sac était fait et j'étais déterminé. C'est alors que Mirajane m'a posé la question à laquelle je réfléchissais encore.

"Quand tu verras Lucy, qu'est-ce que tu lui diras ?"

"Je lui demanderai de me confirmer ce que vous me dites."

"Et, une fois que ce sera fait, qu'est-ce que tu lui diras ?"

C'est là que je me suis rendu à l'évidence. Lucy était partie à cause des sentiments qu'elle avait pour moi. Sans le vouloir, je lui avais fait du mal parce que je n'avais pas été fichu de me rendre compte de ce qu'elle éprouvait. Comme je ne lui avais rien montré d'autre qu'un intérêt amical, elle était partie car elle pensait que ne plus m'avoir sous les yeux l'aiderait à oublier l'affection qu'elle me portait. Ca me faisait mal de savoir qu'elle souffrait, et encore plus depuis que je savais que j'étais responsable de sa souffrance.

Maintenant que j'étais fixé sur les raisons de son départ, la question de Mirajane me trottait dans la tête. Qu'allais-je lui répondre ? Que ressentais-je pour elle ? Ma tête me répondait qu'elle était ma meilleure amie mais j'avais l'impression que ça sonnait faux. Ma relation avec Lucy datait de quelques années maintenant. Elle était solide et, jusqu'à présent, je n'avais jamais songé la faire évoluer. Ou, plutôt, je n'avais jamais osé y songer.

Fermant les yeux, je revoyais Lucy. Je me voyais la prendre dans mes bras pour la consoler, je détestais la voir pleurer. Je voyais les traits de son visage, le rose de ses joues quand je la regardais trop intensément, ses yeux chocolat qui me dévisageaient d'un air attendri. Bon sang, toutes les pièces du puzzle étaient là. Je me maudissais intérieurement de n'avoir rien vu. Mais la question demeurait la même. Avant d'y répondre, je devais approfondir une chose, une chose importante qui me permettrait de savoir une bonne fois pour toutes où j'en étais.

- Réby, c'est quoi l'amour ?

- Hein ? dit-elle, surprise en ouvrant de grands yeux.

Visiblement, quand je lui avais dit que je souhaitais lui parler, elle ne s'attendait pas à avoir ce genre de conversation avec moi. Ca m'avait pris quelques jours pour trouver la personne la mieux placée pour répondre à cette question et convaincre cette dite personne de bien vouloir m'accorder un moment. Réby était en fin de grossesse et était très fatiguée. Elle ne venait plus très souvent à la guilde et, de ce fait, il devenait difficile de la voir. J'avais d'abord du convaincre Gajil de bien vouloir intervenir en ma faveur, sans pour autant lui révéler le sujet que je voulais aborder avec sa petite amie. Je n'avais pas envie qu'il se moque de moi jusqu'à la fin de mes jours, je me sentais assez honteux comme ça d'avoir besoin d'aide pour quelque chose d'aussi basique. 

Les sentiments amoureux avaient toujours été un mystère pour moi, sans doute parce que je n'en avais ressenti. Je ne savais pas ce qui se passait quand on était amoureux et pourquoi les gens trouvaient cela si formidable. J'étais vraiment un cas désespéré.

- Qu'est-ce qu'on ressent...quand on est amoureux ? Demandais-je à Réby.

Je m'étais rarement senti aussi mal à l'aise. Mes joues chauffaient et devaient certainement être aussi rouges que mes flammes. Nous étions attablés dans un coin de la guilde, loin de l'agitation et de la foule. Il ne manquerait plus que quelqu'un d'autre m'entende poser ce genre de questions. La mage aux cheveux bleus me regardaient d'un air stupéfait. Au moins, elle ne m'avait pas ri au nez, c'était déjà ça.

Loin de toi (Terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant