Chapitre 23

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Lucy

La visite de mes amis de Sabertooth m'avait secouée. J'avalais difficilement mon plat de pâtes mais il avait un arrière-goût d'amertume qui me restait sur l'estomac. Ayant officiellement présenté ma démission au restaurant, suite à une lettre que Jake m'avait contrainte à écrire, je me retrouvais sans emploi, sans rien à faire d'autre que patienter entre quatre murs. Attendre que mes amis comprennent ma situation et viennent m'aider. J'avais confiance. Ils viendraient. Cette conviction, c'était la seule chose à laquelle je m'accrochais et qui m'aider à endurer ce calvaire. Tout ce que j'espérais, c'est qu'ils ne tarderaient pas trop. Il fallait qu'ils agissent avant que Jake ne veuille "approfondir" notre relation, comme il me l'avait bien fait comprendre. Rien que d'imaginer ses lèvres sur les miennes me dégoûtait alors je n'osais imaginer aller plus loin. Non, ce n'était pas possible. Natsu comprendrait mon message et viendrait m'aider. Il le faisait à chaque fois. Il fallait juste espérer que cette fois ne serait pas l'"exception" qui confirme la règle.

Une fois mon repas avalé, je me levais et détaillais la pièce. Je la connaissais déjà mais, en tant qu'invitée, je n'avais pas eu la curiosité de connaître tout ce qu'elle renfermait. Je n'étais même jamais allée dans la chambre de Jake. Maintenant que je n'étais plus "invitée" et que Jake n'était pas là, je n'avais plus de scrupules à fureter un peu dans l'appartement. Mes clés ne s'y trouvaient certainement pas mais, peut-être dénicherais-je certaines informations compromettantes sur mon geôlier. Ayant maintenant un but, je me mis à ouvrir les placards et les tiroirs les uns après les autres, telle une cambrioleuse cherchant un butin.

Je passais une bonne heure ainsi, à chercher un je-ne-sais-quoi qui me permettrait de faire pression sur lui mais, force était de constater qu'il n'y avait rien. Du moins, dans les parties principales de l'appartement. Si je ne connaissais pas sa véritable nature, je penserais que c'était l'appartement d'une personne honnête et sans histoire. Il jouait vraiment bien son jeu et j'y avais moi-même crû jusqu'à ce qu'il se dévoile enfin. Comme on dit, ce sont toujours ceux que l'on soupçonne le moins qui sont les plus vils. J'allais abandonner mes investigations quand je me souvins qu'il restait une pièce à fouiller : sa chambre. Je m'y rendis sans tarder, hésitant tout de même sur le pas de la porte. Peut-être était-elle verrouillée ? Je mis la main sur la poignée et l'enclenchais doucement. Le "clic" se fit entendre et la porte s'entrebâilla après une légère poussée. Elle n'était pas fermée à clé.

J'entrais doucement, sur la pointe des pieds, même s'il n'y avait personne je ne me sentais pas à l'aise dans cette pièce. Sa chambre ressemblait à la mienne : les murs étaient peints dans un bleu qui faisait penser à la couleur de ses yeux, le grand lit prenait la moitié de l'espace et était pourvu d'une table de nuit, munie d'une petite lampe de chevet. Une armoire et un petit bureau complétait le mobilier. La décoration consistait en quelques tableaux de paysages. C'était la chambre de "monsieur-tout-le-monde". En même temps, à quoi je m'attendais ? A une bibliothèque remplie de livres sur "les savoirs et savoirs-faire des maniaques psychopathes", ou "comment retenir une jeune femme en otage" ? Il y avait bien une étagère murale avec quelques livres mais il s'agissait de classiques que j'avais lu moi-même. J'en possédais même certains. 

M'asseyant sur le lit, j'ouvris le tiroir de sa table de chevet. Il ne contenait rien d'intéressant. Je n'eus pas plus de chance avec l'armoire ni avec le bureau. Je soupirais en m'affalant sur le lit. Mes recherches n'avaient rien donné, hormis des désillusions. Je parcourais la chambre du regard, cherchant une cachette secrète ou un quelconque endroit où il aurait pu dissimuler quelque chose. Mon regard accrocha le haut de l'armoire où un objet attisa ma curiosité. Je m'approchais et me mis sur la pointe des pieds. Je n'étais pas petite mais l'armoire étant plus grande que moi, j'eus du mal à attraper l'objet. Une fois en main, je le tirais vers moi. Il s'agissait juste d'une boîte en carton. Je la posais sur le lit et l'ouvris.

Loin de toi (Terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant