Loin de toi (Terminée)

Chapitre 24

Natsu

Fraîchement débarqué du train, enfin "fraîchement" façon de parler car je me sentais submergé par la nausée et je peinais à mettre un pied devant l'autre. Donc, je descendis du train avec difficulté et me rendis à l'appartement de Jake où je savais que Lucy se trouvait. Yukino et Sting avaient été clairs sur ce point : elle habitait là-bas. L'imaginer avec ce type me rendait fou de rage mais je me contrôlais. Je n'étais pas venu seul et je comptais bien avoir le fin mot de tout ça. D'après ce que nos amis de Sabertooth nous avaient dit, Lucy ne portait pas de pendentif quand ils l'avaient vu. L'avait-elle enlevé délibérément ou Jake le lui avait-il pris ? En tant que télépathe, il avait peut-être reconnu la pierre censée bloquer ses pouvoirs. Le b.a-ba d'un bon mage est de connaître ses faiblesses et cette pierre faisait partie des siennes. Mais, heureusement pour moi, il n'y avait pas que ça. Lors de notre première et dernière rencontre, j'avais eu le temps de le jauger et, sur le plan physique, je le surpassais largement. Je n'aurais donc aucun mal à l'étaler et à lui arracher des aveux. Mon plan était simple et ne demandait plus qu'à être mis à exécution.

Sans me poser plus de questions, je montais l'escalier de son immeuble, jetant de temps à autre un coup d'oeil derrière moi afin de voir si mon acolyte me suivait toujours de loin. Arrivé devant la porte, j'entendis la voix de Lucy. Je ne comprenais pas ce qu'elle disait, la porte devait être épaisse pour bloquer ainsi mon ouïe, mais je perçus néanmoins le ton de la conversation et ce n'était pas une déclaration d'amour. J'entrepris alors de frapper à la porte, de manière continue afin de presser le propriétaire à venir m'ouvrir. Je ne dis rien, ménageant l'effet de surprise et me contentait d'asséner des coups sur cette paroi de bois qui me séparait de mon ennemi. La porte s'ouvrit enfin, révélant un Jake passablement énervé et visiblement surpris de me voir. Cependant, je ne lui laissais pas le loisir d'exprimer sa surprise car je pris rapidement mon élan et lui envoyais mon poing enflammé en pleine tronche. Il fit un vol plané à travers l'appartement et, l'espace d'un court instant, je me sentis mieux. La satisfaction de lui avoir donné ce qu'il méritait s'empara de moi, et encore j'aurais voulu lui donner d'autres coups mais il avait déjà perdu connaissance. 

J'arrachais mon regard à son corps évanoui et cherchais Lucy des yeux. Je ne mis pas longtemps à la trouver. Dans l'embrasure d'une porte, elle avait visiblement assisté à la scène. Elle regardait tantôt Jake, tantôt moi, ne sachant vraisemblablement pas comment réagir. Je me dirigeais vers elle et, sans préambule, la pris dans mes bras. Elle se laissa faire mais je notais une certaine raideur dans son attitude. Serait-il possible qu'elle pensait réellement ce qu'elle m'avait dit par l'intermédiaire de Yukino ? Voulait-elle réellement mettre fin à notre relation au profit de Jake ? Je ne pouvais y croire, ce n'était pas concevable un seul instant.

Alors que je l'étreignais, elle fit quelque chose qui me fit douter de cette certitude : elle me repoussa. Ses mains sur mon torse, elle me tint à bonne distance et ne les enleva que lorsqu'elle fut certaine que je comptais plus l'enlacer. Son expression était un curieux mélange de joie et de tristesse, les deux se disputant la place dans le regard qu'elle me lança. Je ne savais pas si elle était contente de me voir ou, au contraire, fâchée que je sois venu, mais quelque chose me disait que je n'allais pas tarder à le savoir.

- Qu'est-ce que tu fais là ? Me demanda-t-elle d'une voix cinglante.

J'accusais le coup, notant au passage qu'elle m'avait posé exactement la même question lors de mon dernier passage dans cet appartement, ce qui me laissait une amère impression de déjà-vu. La seule différence est, qu'à ce moment là, je ne savais pas si elle avait encore des sentiments pour moi alors qu'aujourd'hui j'en étais persuadé. Je jetais un coup d'oeil à Jake, toujours évanoui sur le sol à moins d'un mètre de nous. Sa respiration était lente, ce qui me conforta dans l'idée qu'il ne faisait pas semblant, il était vraiment évanoui.