Loin de toi (Terminée)

Chapitre 15

Natsu

Le jour J était enfin arrivé. Après une semaine à tourner en rond, à faire des aller-retours entre la gare et la guilde en me demandant si je devais aller la chercher ou non, le jour de son arrivée était enfin arrivé. J'étais vraiment ridicule. Je m'en rendais compte. Quand Lucy était là, je la voyais tous les jours et je prenais sa présence comme quelque chose d'acquis mais sans vraiment faire attention à elle. Depuis qu'elle était partie, elle me manquait. Son visage souriant, ses yeux rieurs, son air réprobateur quand elle me faisait la leçon, nos discussions, tout me manquait. Son départ m'avait ouvert les yeux sur mes sentiments. Même avant de demander conseil à Réby, je savais bien ce que je ressentais mais je ne voulais pas y faire face. Ce n'est qu'en me retrouvant face à elle, en l'embrassant, que je sus que je ne pouvais plus me passer d'elle. 

Elle allait passer quelques jours ici, pour Réby, et j'allais devoir saisir cette occasion pour la persuader de rester. Vu notre dernière entrevue, je savais que ses sentiments pour moi étaient toujours vivaces. Le tout était de savoir si elle allait me donner une chance de me racheter, nous donner une chance d'être ensemble. Il était possible qu'elle refuse et rien que d'envisager cette possibilité me rendait malade. Mon estomac était tenaillé par l'angoisse, ne me laissant avaler que peu de choses.

- Ca ne va pas, Natsu ? S'enquit Mirajane en glissant une brioche sous mon nez.

L'odeur était alléchante mais je la laissais sur le comptoir en soupirant.

- Lucy revient aujourd'hui, tu devrais être content, me dit la barmaid avec un grand sourire. 

- Ouais, je sais, répondis-je en posant ma tête sur le comptoir, ne sachant quoi dire d'autre.

Je n'avais pas envie de faire part de mes états d'âme. Je voulais juste me murer dans le silence et attendre patiemment que Lucy passe le pas de la porte. Je devais vraiment avoir l'air d'une âme en peine et, si je pouvais me voir de l'extérieur, je me trouverais pathétique. Etre amoureux, ça craint.

- Eh, Natsu ! M'interpella Warren en se glissant sur le tabouret d'à côté. J'ai fait quelques recherches et j'ai quelque chose qui pourrait t'intéresser.

Je me redressais tout en me tournant vers lui, me demandant ce qu'il avait pu trouver. Il me tendit un collier qu'il laissa retomber dans ma main. Il s'agissait d'une pierre ovale d'un rose pâle montée sur une chaîne en argent. Je ne m'y connaissais pas en bijoux et ne savais pas vraiment quoi en penser.

- C'est pour offrir à ta petite amie ? Demandais-je en examinant la pierre.

- Mais non, idiot ! Pouffa le mage télépathe. C'est pour offrir à Lucy. Il s'agit d'une pierre qui empêche les intrusions mentales, ajouta-t-il devant mon air interrogateur. Au cas où elle retourne là-bas, elle sera protégée de la manipulation. Si tant est que ce Jake est bien un mage télépathe, évidemment.

- Super, répondis-je, enthousiaste. Mais ne serait-ce pas plus rapide d'informer Lucy de nos soupçons ? Vu qu'à cette distance, il ne peut rien faire, autant en profiter pour la mettre en garde afin qu'elle ne retourne pas auprès de lui.

- Ce n'est pas une bonne idée, intervint Mirajane en se penchant vers nous, les coudes sur le comptoir. Premièrement, parce que nous ne sommes pas sûrs de ce que nous avançons, ce n'est qu'une hypothèse et, deuxièmement, Lucy risque de penser que tu lui dis ça par jalousie et ne te prendra pas au sérieux.

- Quoi ?! Moi, jaloux de ce type ? M'insurgeais-je, piqué au vif. Il faudrait être stupide pour penser ça !

La seule chose que j'enviais à ce type, c'était sa relation avec la femme que j'aimais. Si j'avais été moins aveugle, ça aurait pu être la mienne, la nôtre. Mais il n'était pas trop tard pour changer la donne. Si Jake était effectivement un mage et qu'il forçait Lucy à rester avec lui, je pouvais faire quelque chose. Par contre, si c'était un humain normal, sans aucun pouvoir magique, et qu'ils s'aimaient vraiment, alors il n'y aurait plus rien que je pourrais faire, si ce n'est la convaincre de me choisir à sa place. C'est d'ailleurs ce que j'allais devoir faire. Dès que nous serons seuls, je devrais tout faire pour la convaincre de me laisser une chance. Si je n'y arrivais pas, elle repartirait loin de moi et je ne la reverrai peut-être plus.