Chapitre 28

256 15 2
                                    

Lucy

Comme pour appuyer ses paroles, il m'enlaça de sa main droite et me caressa la joue de la gauche. J'étais comme hypnotisée et n'arrivais pas à faire le moindre mouvement. Tout en gardant son regard rivé au mien, je sentis ses lèvres frôler les miennes. Je pensais qu'il allait s'arrêter là mais, la seconde d'après, il m'embrassa franchement, tout en me serrant un peu plus fort contre lui. Je résistais, ne voulant, en aucun cas, participer à cette parodie de couple mais mes lèvres finirent par répondre à son insistance et je me retrouvais à l'embrasser malgré moi.

Etait-ce vraiment malgré moi ou m'avait-il encore manipulé ? Si c'était le cas, je m'en serais rendue compte, non ? J'avais du mal à réfléchir, mon esprit était embrumé et mon corps ne répondait quasiment plus. Au moment où je réalisais qu'il avait encore une fois joué avec mon esprit, je me sentis sombrer dans une semi-inconscience. J'avais du mal à avoir une pensée cohérente. Mon corps était livré à lui-même et semblait vouloir répondre aux avances de Jake. C'est ainsi que, lorsque je sentis sa main descendre sur ma hanche, puis sur ma fesse, je me trouvais dans l'incapacité de réagir. Son pouvoir agissait sur moi comme une drogue, me rendant incapable de quoique ce soit.

Je me laissais faire quand ses mains baladeuses visitèrent chaque parcelle de mon corps. J'aurais voulu réagir et le remettre à sa place mais je n'y arrivais pas. Je ressentais tout mais j'avais l'impression d'être une simple spectatrice, assistant à une scène qui me faisait horreur. Jake se délectait de mon absence de réaction et en profita un maximum. Il m'allongea sur le lit et m'ôta mes vêtements un à un. Son regard restait rivé au mien la plupart du temps, quand il arrêtait de me reluquer, envoûtant et hypnotisant la pauvre victime que j'étais. Je le vis se déshabiller également, mais pas entièrement, admirer mon corps avec un sourire de satisfaction et revenir s'emparer de mes lèvres. Il gémit contre ma bouche. Ce qu'il me faisait avait l'air de lui plaire. Pour ma part, je ne m'étais jamais sentie aussi mal de ma vie.

Tout à coup, Jake se redressa et coupa le contact entre nous. J'avais la tête qui tournait et je me sentais nauséeuse, comme à chaque fois qu'il s'introduisait de force dans mon esprit.

- Il vaut mieux que j'arrête là avant d'aller trop loin, dit-il en se rhabillant. Ce n'est pas l'envie qui me manque mais ce n'est pas comme ça que je vois notre première fois. Je voulais juste te montrer ce que c'est que d'être privé de son libre arbitre. J'espère que ça t'aidera à prendre ta décision. Rassure-toi, je n'ai pas implanté d'idée dans ta tête, ajouta-t-il en s'éloignant. Pour cette fois, je n'ai fait qu'émettre une vérité et je te conseille de l'inscrire toi-même dans ton cerveau. Je te laisse y réfléchir et on en reparlera en fin de semaine, comme prévu.

Une fois qu'il fût sorti, je m'écroulais sur le lit et fermais les yeux. Les larmes menaçaient de couler mais je les refoulais. J'en avais assez de pleurer et de m'apitoyer sur mon sort. Si Jake avait raison et que personne ne venait me chercher, j'allais devoir accepter la situation. Plus jamais je ne serai libre. Non, ce n'était pas possible. Cela ne pouvait pas être mon avenir.

La rage s'empara de moi soudainement. J'en avais assez d'être la marionnette de Jake. Il était allé trop loin même si, selon lui, ce n'était pas le cas. Il aurait pû aller plus loin, étant donné que j'étais complètement sous son emprise, mais cela ne changeait rien pour moi. Il avait posé ses mains sur moi et failli me faire des choses sans ma permission et, tout cela, pour me donner une leçon.

Je sortis du lit. Mes vêtements jonchaient le sol mais je les renfilais un à un à la hâte et me dépêchais de descendre l'escalier avant que la raison ne me rattrape. Un bruit dans la cuisine m'indiqua la direction à prendre.

- Le repas sera bientôt prêt, me dit Jake en m'apercevant. J'espère que tu as faim.

Je serrais les poings, ivre de rage. D'ordinaire, je ne me laisse pas submerger ainsi par mes émotions. J'étais plutôt du genre à calmer les ardeurs de mon compagnon, la voix de la raison en quelque sorte mais, là, j'aurais eu les pouvoirs de Natsu, je pense que mon corps se serait enflammé et ces flammes auraient réduits en cendres la maison entière.

Loin de toi (Terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant