L'Empire d'Erèbe [mafia romance 2023]

Chapitre 38 - Retour

Août – 15 jours plus tard

En écoute : Sidney Bechet - Summertime

Alvize

Alice posa les cartes sur la table méthodiquement, chacune avec un petit coup sec qui avait, pour ses concurrents, le son de la défaite.

As de cœur. Roi de cœur. Dame de cœur. Valet de cœur. Dix de cœur.

- Ca fait trois royal flush en une soirée Alice, c'est pas possible ! lança Dario.

- Si t'es nul au poker petit frère, je peux rien pour toi, répondit Alice avec un grand sourire.

Alvize sourit et jeta ses cartes au milieu de la table pour Chiara qui était en train de mélanger. Il était revenu d'Espagne trente minutes auparavant, et avait juste eu le temps de rejoindre la soirée poker habituelle dans la salle de jeux du manoir. Alice, Dario, Chiara et Vittoria étaient présents.

Mais aucun des frères Di Cagliari, qui ne rataient jamais ces soirées, n'étaient présents. Ni Roméo, qui avait choisi de rester à Cavour avec sa mère, alors qu'il adorait d'habitude y participer

- Serena est sortie du coma il y a deux jours, Al, tu l'as su ? lui demanda son frère.

- Oui. J'ai eu brièvement Cesare au téléphone qui m'a dit qu'elle allait rester en rééducation un moment.

- Et lui, il allait bien ? s'enquit Alice.

- Il m'a parlé cinq minutes et ensuite il a coupé court et dit qu'il avait des choses à faire.

Les yeux inquiets de ses frères et sœurs se posèrent sur lui.

- Vous croyez qu'ils nous en veulent ? demanda Chiara.

- Leur mère a failli mourir dans notre propriété alors qu'on était censé avoir une sécurité impeccable. On était déjà une cible privilégiée, ça devient une mission suicide d'être amis avec nous, déclara Alice.

Dario distribua les cartes, en regardant du coin de l'œil Alvize, ses yeux s'arrêtant sur la cicatrice fraiche qui parcourait une partie de sa joue gauche.

- Ça va, Al ?

Alvize hocha la tête affirmativement.

Dario continua à le fixer.

- Quoi ? demanda Alvize.

- C'est juste que t'es un peu ... violent ces derniers temps.

- Pas plus que d'habitude.

Alice pouffa.

- Tu fais un petit tour à l'étranger et tu tues une cinquantaine de personnes, c'est un peu plus que d'habitude Al, dit-elle.

- J'étais pas tout seul. Dis comme ça on dirait que je suis un psychopathe.

- Ca dépend dans quels cas. Et les Salvador nous ont dit que tu étais plus que ravi de les aider à défoncer les Bordella, répondit Alice.

Alvize haussa les épaules et rangea ses cartes dans l'ordre.

- C'est pas de ma faute si je négociais avec les Salvador au moment où les Bordella ont tenté de les tuer.

- C'est toi qui as mené la contre-offensive et pris en embuscade les Bordella, répliqua Dario.

- Parce que les Salvador sont mous du genou. Ils étaient bien contents que je sois là pour leur dire quoi faire.