L'Empire d'Erèbe [mafia romance 2023]

Chapitre 50 - Confessions

Août

En écoute : Bahamas - Any Place

"I had the chance to make you mine
I had the chance and changed my mind
If I could just go back in time
I wouldn't go anyplace"

Sienna

Sienna sourit à l'expression de surprise d'Alvize face au sous-entendu qu'elle venait de lancer, et toute l'atmosphère dans la voiture changea.

Sans réfléchir, elle monta à califourchon sur Alvize qui émit un léger grognement, et elle hésita. Les mains d'Alvize ne bougeaient pas et ses lèvres formaient une fine ligne blanche, comme s'il était contrarié.

- Ok ? demanda-t-elle en le cherchant du regard.

- Tu vas le regretter demain, Sien...

Il serrait le fauteuil des deux mains pour s'empêcher de la toucher. Mais il en avait envie. Elle le savait parce qu'elle était assise sur lui et que ce qu'elle sentait au creux de ses cuisses laissait peu de place au doute.

De toutes les fois où il aurait pu être un gentleman, Alvize choisissait ce soir-là ? Il était capable de la quitter, à moitié nue, parce qu'il recevait un coup de fil, la laisser se marier avec son cousin, et même fuir le pays à la seconde où ils signaient un contrat mariage, mais il avait des scrupules à coucher avec elle maintenant ? Quelque chose d'amer naquit en elle et elle ne put s'empêcher de pouffer de dédain.

- Tu vas me donner une raison de regretter ? Tu vas repartir en Espagne une fois qu'on a terminé, ou bien tu te réserves l'option « changer de pays » pour demain, une fois qu'on sera mariés ?

Il encaissa sans broncher, mais elle ne s'en sentit que plus mal. Il avait aussi été là pour elle quand Giosuè était mort, et elle ne l'avait pas oublié. Mais elle voulait ... plus. Elle refusait cette inconstance avec laquelle il avait tendance à agir envers elle. Elle pouvait lister cinquante raisons pour lesquelles elle n'avait aucun droit de demander ça, mais c'était plus fort qu'elle : elle voulait sa dévotion. Elle le voulait à ses côtés. Elle voulait qu'il la priorise. Si seulement il avait pu lui donner ça, peut-être que les choses entre eux auraient été différentes. Peut-être qu'elles auraient évidentes pour elle, au lieu de ce flou mental permanent.

Quelque chose de doux passa dans les yeux d'Alvize et il replaça une mèche de cheveux derrière l'oreille de Sienna.

- Je suis désolé d'être parti le jour de la signature. J'avais prévu de rester quelques jours au manoir avant d'aller en Espagne, mais j'avais quelque chose d'urgent à régler que j'ai dû faire passer avant. Je suis désolé que tu sois restée seule.

Quand il était si près, et que son regard était si honnête, elle avait envie de le croire. Sa rancune fondait comme neige au soleil. Mais elle était têtue, et fière.

- Tu aurais pu m'écrire. Me tenir au courant.

- C'est vrai. Mais les choses en Espagne ont dégénéré. Tu aurais été plus frustrée qu'autre chose par les deux pauvres textos que j'aurais eu le temps de t'envoyer.

- Et avant l'Espagne ?

Merde Sienna, lâche l'affaire. Elle aurait pu lui écrire aussi. Elle ne l'avait pas fait.

Alvize serra les mâchoires.

- Avant, rien d'intéressant.

- Je ne te crois pas.

- Je me suis pris la tête avec un partenaire commercial. J'ai dû utiliser la force pour rétablir l'équilibre des choses en ce qui le concerne. Je n'ai absolument aucun regret, mais ... tu ne me portais déjà pas dans ton cœur. Crois-moi, te raconter ça ne t'aurait conduit qu'à me détester davantage.