Chapitre 62 - Paloma

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Août

En écoute : Max Richter – Vladimir's Blues

Alvize

Alvize entra dans le salon au moment où Paloma posait son sac à main sur le canapé.

Elle sursauta en le voyant, puis sourit, mais ne s'approcha pas.

Est-ce qu'elle se doutait qu'il finirait par venir la voir ?

Ils s'observèrent un moment en silence.

Alvize tenta de déchiffrer les expressions du visage de Paloma, mais n'y parvint pas. Il se souvint du jour où il lui avait appris à faire sa meilleure poker face. « Essaie d'être perdue dans tes pensées, trouve une idée et laisse ton cerveau faire des associations. C'est plus efficace. Si tu te concentres sur le fait que tu veux une poker face, tu ne paraîtras pas naturelle ».

- Ca va, Alvize ? fit enfin timidement Paloma.

Elle resta debout près du canapé, incertaine.

- Tu te souviens Halloween il y a deux ans ? L'année où on s'est déguisés en guerriers. Tu avais un corset et une jupe en cuir, et j'avais galéré pour trouver une épée. 

Paloma hocha la tête, puis rougit. Il savait pourquoi.

Ce soir-là, ils étaient allés à une fête organisée dans l'appartement d'un ami de Dario, et après avoir dansé pendant des heures, il lui avait chuchoté qu'il rêvait depuis le début de la soirée de soulever sa jupe. Elle lui avait lancé un de ses regards langoureux dont elle avait le secret, l'avait pris par la main et emmené dans la salle de bains, et il l'avait prise en levrette contre le lavabo. Ils étaient ensuite restés enfermés une bonne heure au lieu de retourner à la fête. Pris un bain ensemble en fumant un joint et en discutant de la vie. Il n'avait pas de meilleur souvenir d'Halloween.

- J'y repense parfois, avoua Paloma.

- Tu te souviens de tout ? demanda Alvize.

- De l'essentiel, oui, fit la jeune femme avec un sourire en coin.

Alvize se rapprocha.

- J'avais les cheveux rasés à l'époque, continua-t-il.

Il se rappela le bruit des doigts de Paloma contre la repousse.

- Parce que tu avais fait un pari stupide avec Cesare ! rit Paloma.

- Et tu as voulu me convaincre que ce n'était pas crédible avec le déguisement, finit Alvize.

- J'avais raison ! fit la jeune femme en croisant les bras.

- Hmmm je ne suis toujours pas convaincu, répondit Alvize avec un demi-sourire.

- C'est parce que tu n'aimais pas la tête que tu avais avec la perruque que je t'avais achetée !

- Elle était inconfortable et elle me démangeait, personne n'apprécierait. En plus, elle puait la javel parce que quand je l'ai essayée dans ta salle de bains ...

- ... elle est tombée dans la douche alors que j'étais en train de nettoyer.

Paloma avait compris la raison de cette conversation en milieu de phrase, et elle termina dans un chuchotement. 

Alvize s'avança. Elle ouvrit de grands yeux. Il se pencha vers elle, une main de chaque côté de ses hanches, contre le canapé, l'encerclant.

La respiration de Paloma accéléra quand il se pencha encore un peu plus, mais elle n'osa pas bouger.

L'Empire d'Erèbe [mafia romance 2023]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant