Chapitre 12

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                                     ELIOT

23 Aout 2022

Il s'est passé tellement de choses au cours de ses trois mois.
Encore aujourd'hui, je ne réalise pas que j'ai un merveilleux petit copain, il m'a apporté tellement en si peu de temps et je ne cesse de l'aimer davantage au fil des jours.

Le moment le plus important, a été le passage du bac par mon petit ami.
J'ai été vraiment fier de lui, il a pu l'avoir avec mention et grâce à ça, il intégrera la fac qu'il souhaitait, c'est-à-dire la mienne et ça me comble de joie.

Dans quelques jours, nous allons vivre une nouvelle aventure ensemble, l'université nous attend, Hugo a choisi la filière littéraire, moi, je vais étudier le droit, même si je ne sais pas clairement ce que je veux faire plus tard.

Grâce à une connaissance de mon père, mon petit copain a réussi à trouver une chambre à bas prix à la dernière minute.
C'est tout Hugo ça, il s'y est pris beaucoup trop tard pour quelque chose d'aussi important que la recherche de son futur logement.
Je suppose que je suis un peu responsable, à force d'accaparer son attention.
Quant à moi, ma future colocataire attend mon arrivée en fin de semaine, la rentrée étant le 29 août.

Aujourd'hui Hugo et moi passons la journée ensemble sur Quimper, il n'a plus autant de mal à sortir de chez lui, je pense que petit à petit ma présence a eu effet d'apaiser son anxiété.
J'ai aussi pris la décision de parler en toute franchise avec lui de ma particularité.
J'ai vraiment peur qu'il me prenne pour un fou ou qu'il me rejette, mais je ne me voyais pas cacher cette partie de moi indéfiniment surtout à la personne que j'aime.

Quand Hugo me retrouve chez moi,
il est 9 h 30, malgré ma petite boule au ventre, je suis impatient de passé cette journée avec lui.
Comme d'habitude, c'est mon père qui nous dépose, nous arrivons une vingtaine de minutes plus tard, au centre de Quimper.
C'est encore une première pour mon petit copain, il découvre avec émerveillement cette belle ville qui nous change énormément de notre petite campagne à nous.

Je regarde avec tendresse, mon beau brun, découvrir ce magnifique paysage breton.
Il est tellement attendrissant, j'aimerais tant le serrer contre moi, mais je sais que les marques d'affection en public le mettent mal à l'aise, alors je prends mon mal en patience.
Nous traversons le centre historique situé non loin de là où mon père nous a déposés, en plein centre-ville.
Je me verrais bien vivre ici avec Hugo, dans une des petites maisons qui habillent les pavés, de drôles de maisons que
l'on croirait sorti d'un autre temps.

Avant de continuer notre chemin, nous nous asseyons sur un petit banc au calme le long de l'Odet, le fleuve traversant la ville bretonne.

_ Est-ce que la ville te plaît mon cœur ? Je lance à Hugo, caressant discrètement l'une de ses mains.

Il me regarde avec un léger sourire puis me répond après quelques secondes.

_ C'est exactement comme ça que je me l'imaginais, on croirait cette ville sortie tout droit d'un conte de fées. Tout est tellement mignon.

Je suis vraiment content qu'il aime le lieu que j'ai choisi pour notre sortie.
Je voulais l'emmener dans un bel endroit avant notre départ pour la grande ville.

_ En fait, aujourd'hui, je voulais te parler de quelque chose de très important.

Hugo me regarde fixement en silence

_ Une chose que je n'ai pas encore osée te dire sur moi.

_ Tu commences à me faire peur El.
Me lance-t-il.

Je décide d'ouvrir entièrement son esprit au mien, avant de me lancer pour réellement savoir ce qu'il va penser de tout ça. Je sais qu'Hugo est doué pour garder les choses en lui, même quand ça ne va pas.

_ C'est très délicat, je ne sais pas par quoi commencer ni comment te l'expliquer clairement.

Je ressens beaucoup d'appréhension venant de mon petit ami, il a peur que je sois en train d'essayer de rompre avec lui.

_ Rassure-toi mon cœur, je n'ai aucunement l'intention de te laisser partir, je t'aime et ça, ça ne changera pas.

_ Mais j'ai besoin d'être entièrement honnête avec toi, c'est pour cette raison que je voulais avoir cette discussion avec toi.

_ ... Je... Je t'écoute.

Ça faisait longtemps qu'il n'avait pas été comme ça, et je suis énormément peiné que ce soit par ma faute.

_ J'ai quelque chose d'héréditaire, une particularité qui m'a été transmis par mon père.
Mais c'est vraiment quelque chose d'improbable et à l'époque, je pensais vraiment que c'était une connerie.
Je ne voulais pas croire mes parents quand ils m'en ont parlé la première fois.

_ Je pense que tu as dû remarquer quelque chose de bizarre chez moi, des choses que je n'aurais pas dû voir ou savoir.
Tu n'as jamais trouvé que j'anticipais des choses avant même que tu m'en parles ?

Hugo repense à cette fois-là, ou il avait vu son agresseur par sa fenêtre.
Je ne pouvais pas l'avoir vu, comme je me trouvais moi aussi dans ma chambre, sans aucun moyen de voir l'entrée de chez moi.
Alors comment est-ce que j'avais fait pour savoir qu'il était devant chez moi.

_ J'espère que tu ne vas pas t'enfuir en courant, je sais que c'est assez perturbant ce que je te raconte.

_ Continue... Explique-moi s'il te plaît. Me dit Hugo, un peu ailleurs.

_ Pour faire simple, même si ça ne l'est pas réellement, il y a quelque chose qui se passe quand les hommes de ma famille tombent amoureux.

Il y a comme une connexion, nous ressentons les sentiments des personnes que nous aimons, mais pas seulement, si nous le voulons, on peut aussi entendre leurs pensées.
Mon père avait ce lien avec ma mère et moi, je l'ai avec toi, parce que je t'aime.

Hugo reste muré dans le silence, son visage regardant le cours d'eau face à nous.

_ Hugo ?
_ Dis quelque chose s'il te plaît.

_ Je suis un peu perdu, je ne sais pas quoi te dire Eliot.

Il ne m'a pas appelé par mon prénom depuis le début de notre relation, j'ai vraiment peur d'avoir tout gâché, peur qu'il ne veuille plus de moi.

_ Hugo... Je suis désolé.

_ J'ai besoin de réfléchir, de me retrouver dans mes pensées, je vais aller me promener, je te retrouve un peu plus tard. Me dit-il en se levant brusquement.

Je le regarde s'éloigner de moi, puis disparaître de ma vue.
J'ai envie de pleurer, je regrette tellement de lui en avoir parlé, est-ce que j'étais vraiment obligé de le faire ?
Je me demande sur le coup s'il ne valait pas mieux vivre heureux, lui et moi, en continuant de garder ce secret.

Solitaire ( BxB )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant