27- Rejet et insécurité

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Loft - 4h

Dans la chambre d'ami, je discutais de tout sauf de mon enfance avec Alexei.

Il était plutôt sympa, voir très. Son accent russe me faisait extrêmement rire à certains moments. Il faisait des blagues pour détendre l'atmosphère, et c'était plutôt réussi.

« Pourquoi tu ne m'as pas tué ? me demanda-t-il curieux.

- Oh... euh... et bien parce que je savais que tu étais proche d'Andrea et aussi parce que tu m'avais l'air inoffensif.

Un rictus timide apparu sur son visage. Alexei avait un beau sourire, mais pas aussi beau que celui qui commençait sérieusement à faire vibrer mon être.

- Toi et Moretti vous... ?

- Non pas du tout. J'apprécie pas trop les grincheux.

- En tout cas il a l'air de bien t'apprécier mais fais attention. T'étais un peu comme une obsession pour lui avant, j'espère que t'es pas genre un fantasme pour lui et qu'il aime ta personne.

Est-ce qu'Andrea m'apprécie pour la personne que je suis ?

Non, tu n'es pas son style.

Le physique et le psychique.

Alexei venait tout juste de me foutre la peur de ma vie. Je savais que je ne plaisais pas à grand monde parce que je m'en persuadais.

Je n'étais pas quelqu'un qui cherchait les compliments, pour la simple et bonne raison que tout n'était que mensonge.

Je ne me trouvais jolie qu'à certains moments de ma vie, jamais constamment.

Andrea me trouve belle ?

Je voulais qu'on me trouve belle, mais je ne savais pas si ça pouvait finalement être sincère.

J'avais toujours été un objet de désir pédophile ou pervers. Ce n'était pas déplaisant à la base, parce que je trouvais ça normal. Papà me disait que j'étais belle que lorsque que j'agissais en accord avec ce qu'il voulait.

Me toucher.

En dehors, j'étais horriblement laide.

J'en faisais sûrement des tonnes, mais c'était comme ça. Mon corps me dérangeait parce qu'il ne m'appartenait pas, surtout mes cuisses. Elles étaient marquées, grosses et puis il y avait cette chose qui faisait que je ne les appréciait pas.

Qu'est-ce qui ne va pas chez moi ?

Tout.

J'avais sans cesse l'impression d'y être pour quelque chose. D'avoir mérité d'être aussi instable émotionnellement vis à vis de moi même et mon physique.

- T'as pas beaucoup grandi depuis, je me trompe ? me lança Tchazov.

- T'abuses ! J'ai dû prendre quelques centimètres depuis mes huit ans.

- Lèves toi on va comparer nos tailles.

Alexei n'était pas aussi grand qu'Andrea. J'aimais la grande taille de monsieur grincheux, c'était réconfortant par moment.

Je me levai, lui aussi, et il colla son côté droit à mon côté gauche. Nos bras se touchaient.

Le russe devait faire maximum trois centimètres de plus que moi, il était réellement petit alors.

Je pouffais parce que la situation gênante pour lui était hilarante pour moi. Je rigolais à gorge déployée sans m'en rendre compte.

- Te moques pas !

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