Fuyons Noël, pitié !

Chapitre 8

Menya

Il ment.

C'est impossible que nous ayons traversé le pont.

Ou il se fout de moi, ou il fait exprès.

— C'est impossible, dis-je en déplaçant mes pieds tout en me redressant pour mieux contempler le paysage.

— Et pourquoi ça serait impossible ? demande-t-il, amusé.

Parce que c'est juste impossible de traverser le pont en si peu de temps !

Je tourne les yeux derrière le siège et vois le pont de sa grandeur derrière-nous. Je ne comprends plus rien. Comment... ?

— Depuis quand a-t-on traversé le pont ?! demandé-je et il sourit de toutes les dents.

— Tu t'es tellement concentré sur notre conversation que tu n'as pas jeté un regard dehors. Je peux dire que j'attire ton attention, dit-il, souriant.

Mon cul.

Je cligne des yeux en le regardant alors qu'il se penche vers moi et pose un doigt sur mon menton pour coller mes lèvres qui étaient entrouvertes. Les sourcils froncés, je le fixe toujours.

— Non. C'est impossible. J'y crois pas, dis-je en regardant l'extérieur. Je dois sûrement rêver, me murmuré-je.

C'est im-po-sible.

Je le sens attraper mon bras avant de pincer ma peau, me poussant à crier de surprise.

— Tu vois que ce n'est pas un rêve, dit-il.

Je souris de toutes mes dents en le regardant avant de tourner les yeux vers la mer qui est au loin. Puis je sors rapidement de la voiture.

Il faisait tellement chaud à l'intérieur qu'une fois dehors, je frissonne et l'air frais passe sur mon corps. Je n'en ai rien à faire, putain. La Praia de São João est devant moi !

Je fonce vers la balustrade pour contempler mieux ce qui se trouve devant moi. C'est magnifique. Surtout de nuit, c'est si beau à regarder.

Je le sens derrière-moi alors qu'il pose ses deux mains sur la balustrade, de chaque côté de mes hanches.

— C'est magnifique, dis-je, impressionnée.

— Évidemment que c'est magnifique, dit-il tout bas, alors que ses yeux sont posés sur moi.

Je me retourne pour m'adosser à la balustrade alors que je suis entre lui et cette dernière, pointant un doigt vers la plage. Puis je fronce les sourcils.

— On ne va pas tout de même aller là-bas. Si ? demandé-je, nerveuse.

Il me regarde un instant en ayant le sourire aux lèvres.

Parle putain !

— Tu penses vraiment que je vais faire demi-tour ? demande-t-il.

Je tourne les yeux vers la plage. Mais c'est loin !

— Mais... dis-je, les sourcils froncés. Mais...

— Mais quoi ? demande-t-il.

Mes yeux passent de lui à la plage.

Je me trouve vraiment ici, là ?

— Attends mais... dis-je avant de rire. Ça va nous prendre plusieurs heures ! m'exclamé-je alors qu'il hausse les épaules.

— Pas plus d'une heure si on se dépêche, dit-il.

Je m'arrête un instant alors que mon cerveau essaye de capter ce qu'il vient de dire. On devrait se dépêcher...