OS . 09 (3/4)

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Apprends-moi à t'aimer . 09

" J'me fais peur, j'suis à plaindre
Et si j'baissais les bras, j'serais à craindre "

En feu de détresse, Kery James














Six mois plus tard

19 h 40

Pierre avait une manie qui ne l'avait jamais quitté depuis l'enfance. Il regardait toujours derrière lui. Un peu comme une personne traquée, il vérifiait toujours pour se sentir en sécurité. Ce qui expliquait d'ailleurs la raison pour laquelle sa notoriété, il n'avait jamais été très à l'aise avec celle-ci. Chaque fois qu'une personne l'interpellait dans la rue, son cœur tambourinait violemment dans sa poitrine.

Le mal pouvait surgir de tout part, même des sourires les plus bienveillants.

- Y a personne, taquina Benjamin qui l'observait tout en marchant.

- Hein ? Sourit Pierre, perplexe.

- On marche et tu regardes derrière toi. Donc je te confirme que personne ne nous suit, précisa un peu plus Benjamin.

Pierre eut un léger éclat de rire. Cette habitude était si profondément ancrée en lui, qu'il n'y faisait plus gaffe.

- T'as peur qu'une horde d'abonnés te tombe dessus ? Ajouta Benjamin, le sourire aux lèvres.

- N'importe quoi, sourit-il un peu plus.

- Tu le fais tout le temps. Depuis que je te connais, tu rases les murs comme si tu devais de la thune à quelqu'un, plaisanta un peu plus Benjamin.

- J'sais pas pourquoi je fais ça. Je crois que j'aime anticiper le danger, répondit Pierre en haussant les épaules et continuant à marcher.

Cette réponse, Benjamin la trouva étrange, mais il se contenta de sourire. Quelques fois, Pierre pensait d'abord au pire avant de voir le meilleur et Benjamin s'y était fait.

- T'es chaud pour un verre Ben ? Lança soudainement Pierre.

- Pas trop. Je suis mort après ce tournage et je veux juste rentrer prendre une douche, mater une série et dormir.

- Ouais, je comprends, répondit Pierre, un peu déçu.

- Tu veux pas rentrer, toi ?

- J'ai pas grand-chose à faire ce soir.

- On est en off demain. Tu peux dormir chez moi si tu veux ? Proposa Benjamin sans rien attendre.

- C'est vrai qu'une nuit avec toi, ça m'emballe plus, rit Pierre.

- J'ai jamais pensé au sexe un seul instant en te posant cette question, s'offusqua Benjamin.

- Ouais, mais moi, je te le suggère Ben. Chaud ? Sourit Pierre de son air taquin.

- C'est si joliment proposé. Comment dire non ? S'amusa Ben.

Pierre se contenta de rire et Benjamin lui répondit que l'idée était alléchante.

La nature de leur relation était indéfinie. Trop profonde et sentimentale pour n'être que des amis. Trop attaché l'un à l'autre pour se défaire. Benjamin était prêt à être plus qu'un ami et Pierre prenait encore tout son temps pour y réfléchir, mais en attendant, ils couchaient fréquemment ensemble. Il tenait tellement à Benjamin qu'il ne couchait qu'avec ce dernier, parce qu'il ne se sentait bien que dans les bras de son ami.

Recueil d'OS : Les histoires de Pierre et BenjaminOù les histoires vivent. Découvrez maintenant